Des députés de l'ODS l'affirment: quelqu'un nous écoute

L'affaire des prétendues écoutes téléphoniques de députés de l'ODS a marqué la scène politique pendant le week-end écoulé.

Vlastimil Tlusty,  photo: CTK
L'affaire des écoutes a éclaté vendredi dernier. Le député Vlastimil Tlusty a été le premier à annoncer ses soupçons: quelqu'un a laissé sur le répondeur de son téléphone portable une partie de l'entretien qu'il avait eu, 10 jours auparavant, dans son bureau. Deux autres députés du même parti ont signalé le même problème, samedi: Jan Klas, chef de la commission du contrôle du BIS - service de renseignement, et Zdenka Hornikova.

Les trois députés ont d'abord reçu de leur opérateur, Eurotel, un message SMS annonçant qu'ils avaient un message sur leur répondeur. C'était la première surprise, car le répondeur d'aucun d'entre eux n'était actif. Le message était pratiquement identique : enregistrements d'entretiens privés dans leurs bureaux. Vlastimil Tlusty considère ce message comme un avertissement les prévenant qu'ils sont écoutés... Son collègue de l'ODS, Jan Klas, est inquiet du fait d'être écouté au moment où le conflit irakien est imminent... Il n'exclut pas non plus que les écoutes puissent avoir un rapport avec la troisième élection présidentielle, vendredi prochain, au cours de laquelle l'ODS a un candidat fort, Vaclav Klaus. Le député Zdenka Hornikova, estime, elle, qu'il pourrait s'agir d'une provocation.

Tous les trois rejettent catégoriquement l'explication de leur opérateur Eurotel, qui est la suivante: les députés n'ont pas verrouillé le clavier et, durant leurs entretiens, ils ont appelé, par erreur, sur un répondeur étranger. Au cas où son destinataire ne l'écouterait pas dans les 10 jours suivants, le message est renvoyé automatiquement à son auteur qui en est prévenu par un message SMS. Cette explication semble être la plus réaliste, pour l'instant, d'autant qu'un autre député, Jan Kasal, du parti chrétien-démocrate, a connu une expérience pareille, avec le même opérateur, sans le considérer cependant comme une écoute, mais comme une erreur d'ordre technique.

Le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, a exclu la possibilité d'écoutes officielles par la police, tout comme la présence d'installations d'écoute dans les bureaux des trois députés. A la Radio tchèque, le ministre a dit qu'il appartenait aux opérateurs des portables d'élucider l'affaire. En attendant, le chef de la commission de la défense, Jan Vidim, a demandé le contrôle de tous les bureaux des députés et des sénateurs de l'ODS, à Prague et dans les régions. La réunion de la commission du contrôle des écoutes se déroulera mardi. Affaire donc à suivre...