Depuis 1989, l'économie tchèque ne s'est jamais mieux portée que cette année

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L'économie tchèque vit sa période de plus grande prospérité depuis la révolution de Velours, en 1989. C'est ce qu'affirment des analystes qui pronostiquent une croissance du PIB proche de 5%.

Une croissance accélérée du PIB qui devrait continuer également l'année prochaine, un taux d'inflation relativement bas et une augmentation des revenus réels : c'est ce que prévoit Viktor Kotlan, économiste principal de Ceska Sporitelna, la Caisse d'épargne tchèque. Si le commerce extérieur accusait, il y a deux ans de cela, un déficit de 70 milliards de couronnes, cette année, il devrait afficher un excédent de 50 milliards. Les raisons de ce bouleversement sont la qualité des marchandises exportées ainsi que la limitation des importations.

Certains économistes ne cachent cependant pas leurs craintes : les bons résultats de l'économie présentent un risque non négligeable : à savoir que les hommes politiques tardent à se lancer dans les indispensables réformes. L'économiste de Volksbank Vladimir Pikora n'est pas le seul à estimer qu'il serait bon d'opérer ces réformes dans une période de croissance économique, car les retombées seraient moins douloureuses. Et de rappeler un cercle vicieux dans lequel sont enfermés certains pays de la zone euro: alors que les économies stagnent, des politiciens hésitent à procéder aux réformes, par crainte d'une perte de popularité.

Vladimir Pikora
Il en est de même en ce moment en Tchéquie : les élections législatives de 2006 excluent, pratiquement, le lancement de réformes. La tâche incombera donc au prochain gouvernement issu de ces élections. Selon Pikora, le pays a besoin d'une réforme réelle des dépenses du budget de l'Etat, d'une réforme du système de retraites, ainsi que de celle du marché du travail.

Pour ce qui est du chômage, on s'attend à ce que les nouveaux investissements étrangers et les bons résultats de la production industrielle puissent engendrer une nouvelle baisse de sorte qu'à la fin de l'année, le chômage ne dépasse pas 8,8 %. Autre constatation positive : la croissance rapide de l'économie n'a pas été suivie d'une augmentation des prix des marchandises et services. L'inflation devrait revenir à 2 % à la fin de l'année, après une augmentation passagère au cours du deuxième semestre provoquée par la hausse des prix du gaz, de l'électricité et des cigarettes. Finalement, les taux d'intérêt très bas devraient rester sans changement, au moins jusqu'à la fin de l'année.