Défilé néonazi prévu samedi à Plzeň

Shromáždění neonacistů 17.listopadu 2007, foto: Štěpánka Budková

Des néonazis ont prévu de défiler, ce samedi, dans le centre de la ville de Plzeň, à l’ouest du pays. Une manifestation décrite par les organisateurs comme une action en faveur de la liberté de parole. Des affrontements pourraient avoir lieu sur place, des groupes antifascistes ayant annoncé qu’ils se rendraient samedi à Plzeň.

La dernière fois que les radicaux d’extrême-doite ont voulu défiler dans le centre de Plzeň, le 19 janvier dernier, la municipalité avait finalement décidé au dernier moment d’interdire la manifestation. La Cour suprême de Brno a jugé cette interdiction non fondée ; cette fois, la marche devrait donc avoir lieu. Le maire de Plzeň, Pavel Rödl, confie craindre des incidents mais plus d’un millier d’hommes des forces de l’ordre seront déployés :

« Le centre-ville peut devenir un endroit dangereux samedi, je ne dis pas qu’il le sera mais il peut le devenir... Nous sommes prêts à arrêter les transports en commun, à intervenir pour séparer les radicaux d’autres groupes. Nous sommes en mesure de les contenir, au moins jusqu’à la fin prévue du défilé. »

La manifestation est organisée par un certain Václav Bureš, bien connu pour ses contacts avec les néo-nazis tchèques et allemands. Les services de police des régions allemandes voisines sont aussi mobilisés pour empêcher un afflux de skinheads de ce côté-ci de la frontière.

Sur le parcours de ce défilé se trouve la Grande synagogue de Plzeň. Le 19 janvier dernier, plusieurs organisations, dont la communauté juive locale, s’étaient rassemblées devant le bâtiment en signe de protestation contre les néo-nazis. Ce ne sera pas le cas ce samedi, comme l’indique Eva Štixová, présidente de la communauté juive de Plzeň :

« Rien ne sera organisé à l’intérieur ou à l’extérieur de la synagogue. En fait, comme c’est shabbat, seulement si quelqu’un de chez nous souhaite aller prier, il pourra bien sûr le faire, comme tous les samedis. Mais sinon les portes principales seront fermées, parce que de toutes façons, nous passons toujours par derrière pour aller prier. »

Plusieurs représentants du conseil municipal de la ville seront sur place et devront observer, en coopération avec la police, si les « principes démocratiques » ne sont pas bafoués pendant la manifestation. Les policiers pourront intervenir notamment si les participants lancent des injures racistes.