Dans son projet de réforme de l’école élémentaire, la social-démocratie s’inspire du modèle finlandais

Photo: Archives de Radio Prague

Le Parti social-démocrate tchèque (ČSSD), principale formation de l’opposition, se prononce ces derniers temps souvent sur les problèmes de l’enseignement et de l’éducation. Expert de la social-démocratie pour cette problématique, le sénateur Marcel Chládek suit d’un œil critique les activités qu’il juge absolument insuffisantes du ministère de l’Education. Il vient de présenter à la presse son projet de réforme des écoles élémentaires inspiré du modèle finlandais.

Photo: Archives de Radio Prague
En République tchèque, l’enseignement élémentaire est obligatoire pour les enfants dès l’âge de six ans. Selon le projet de réforme que Marcel Chládek prépare en coopération avec des experts étrangers, les enfants tchèques ne devraient être scolarisés qu’à partir de l’âge de sept ans, ce qui leur permettrait d’être mieux préparés au travail qui leur est demandé à l’école. L’auteur du projet estime qu’un enfant de six ans n’est pas encore assez mûr sur les plans physique et psychique pour fréquenter l’école, ce qui se reflète entre autres dans un nombre élevé de demandes d’ajournement de la scolarité obligatoire. Actuellement, l’ajournement est demandé par près d’un quart des parents des enfants ayant atteint l’âge de la scolarisation. L’expert social-démocrate s’est inspiré à l’étranger pour son projet de réforme :

« Nous proposons une solution, c’est-à-dire l’introduction du système appliqué en Finlande qui est basé justement sur le soutien des écoles élémentaires. Ce système est d’autant plus recommandable qu’il n’y pas de ‘branches mortes’ dans son cadre, ce qui veut dire qu’il n’y pas de programmes d’enseignement qui ne débouchent pas sur d’autres possibilités de s’instruire et ne permettent pas aux élèves de poursuivre et de développer leurs études. »

Selon le modèle finlandais, les écoliers devraient aussi prendre dès leur entrée à l’école des leçons de travail manuel et technique. En même temps, il faudrait rendre obligatoire la fréquentation de la dernière année de maternelle. Marcel Chládek estime qu’il faut concevoir le processus d’enseignement dans son ensemble et dans sa continuité sans négliger l’étape qui précède la scolarisation obligatoire. Dans cette optique, l’enseignement préscolaire prend une importance considérable et ne peut être assuré par exemple dans des groupes de petite taille qui peuvent actuellement être créés, après autorisation officielle, par les parents qui n’ont pas réussi à pu placer leurs enfants dans les écoles maternelles. Marcel Chládek souligne :

« Il manque absolument d’un débat sur l’enseignement préscolaire. Si le gouvernement actuel s’imagine que l’enseignement préscolaire peut être réalisé dans des groupes d’enfants, il faut dire que ce ne sont que des organismes de garderie qui ne peuvent pas remplacer les écoles maternelles. Le rôle de celles-ci est d’ailleurs irremplaçable dans le processus d’intégration et pour le problème des enfants relégués dans des écoles spéciales appelées communément écoles pratiques. »

Ajoutons que la situation des enfants tchèques qui sont placés sans raison valable dans les écoles théoriquement réservées aux enfants handicapés a été critiqué entre autres par la Cour européenne des droits de l’homme.

Photo: Arnošt Máče,  CRo
L’accent mis sur l’éducation préscolaire et notamment la fréquentation obligatoire de la dernière année de maternelle ne serait pas possible sans une importante augmentation de la capacité d’accueil de ces établissements. Cependant, aujourd’hui déjà, les écoles maternelles manquent de place et sont contraintes de refuser des enfants. Pour Martin Chládek ce n’est pas un problème insurmontable. Le sénateur, qui est également vice-président du Conseil régional de Bohême centrale, estime que, rien que dans sa région, il faudrait investir dans les écoles maternelles près d’un milliard de couronnes (40 millions d’euros) supplémentaire. Ces moyens pourraient être puisés, à son avis, dans les fonds de l’Union européenne. Marcel Chládek reste donc optimiste et espère que ses projets seront appuyés par des spécialistes et même par des représentants de la coalition gouvernementale.