Dans l’ombre du coronavirus, l’encéphalite à tiques bat des records en Tchéquie

Photo: Mislav Marohnić, Flickr, CC BY 2.0

Classé parmi les animaux les plus dangereux de République tchèque, après l’abeille, la guêpe et le frelon, la tique est porteuse de nombreux pathogènes qui peuvent causer des maladies particulièrement graves comme l’encéphalite à tique ou la borréliose de Lyme. Sur une échelle allant jusqu’à dix, l'Institut hydrométéorologique tchèque (ČHMÚ) a décidé de relever, ce mercredi, à neuf le niveau de risque lié à cette espèce d’arachnides acariens.

Photo: Mislav Marohnić,  Flickr,  CC BY 2.0

Plus de 770 personnes en République tchèques ont été infectées par l’encéphalite à tiques en 2019, soit le nombre de malades le plus élevé depuis huit ans. La Tchéquie est en effet une des régions d’Europe les plus touchées par les maladies liées à cet insecte : en 2018, elle a même battu un record de cas d’encéphalite à tiques (712) au sein de l’Union européenne.

Rastislav Maďar,  photo: František Tichý,  ČRo
Cette situation est due au fait que le milieu naturel est ici idéal pour les tiques. « Il y a beaucoup de végétations hautes, laissées à l’état sauvage, beaucoup d’endroits humides, de cours d’eau », explique l’épidémiologiste Rastislav Maďar. « La faune qu’on trouve en République tchèque est également favorable. Evidemment les températures jouent aussi un rôle. Donc les territoires qui sont bien plus froids ou bien plus secs que ne l’est notre pays ne sont pas aussi idéaux pour les tiques », constate le médecin.

La température et l’humidité sont donc les deux facteurs principaux qui influencent l’activité des tiques. Leur présence dans la nature tchèque est également favorisée par la surpopulation des rongeurs, ces animaux « hôtes » des larves de tiques.

Photo: Štěpánka Budková
Eclipsée cette année par le coronavirus, la progression de l’encéphalite à tiques reste préoccupante en Tchéquie : depuis le début de année, l’Institut national de santé a enregistré 38 cas d’infection. Celle-ci se développe dans les deux premières heures déjà après la morsure. Environ un Tchèque sur quatre seulement est vacciné contre cette maladie potentiellement mortelle qui provoque fièvre, maux de tête, douleurs articulaires et musculaires et peut évoluer en méningite. Quant à la maladie de Lyme - ou borréliose - qui se traite, elle, par des antibiotiques, le nombre de cas diagnostiqués en Tchéquie s’élève à environ 500 depuis le début de l’année, comparé à 618 cas pour la même période de 2019.

Se protéger lors des balades dans la nature reste la première des protections contre ces maladies, et d’autres encore, transmises par les tiques. Il est notamment conseillé de porter des vêtements longs et couvrants, d’utiliser des répulsifs et, si possible, d’éviter des zones à risque.

Ilona Kochová, du Centre de vaccination et de médecine de voyage Avenier, explique comment procéder en cas de piqûre :

« Il convient de désinfecter l’endroit concerné. Il ne faut pas utiliser d’huile ou de savon. On peut disposer à la maison d’une pince ou d’un tire-tique pour extraire la tique. Si on n’a pas de pince, un morceau de coton humide peut suffire pour attraper et enlever la tique. Plutôt que de l’écraser, il est préférable de la noyer par exemple dans les toilettes. »

Les cartes recensant les « localités à tiques » :

http://web.natur.cuni.cz/gis/klistata/mapa.html

https://www.kliste.cz/cz/