Coupe Davis : les Français ressassent Ostrava, les Tchèques pensent déjà à l’Argentine

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Grâce à sa victoire (3-2) contre la France obtenue le week-end dernier, l’équipe de République tchèque de tennis s’est qualifiée pour les quarts de finale de la Coupe Davis, où elle recevra, de nouveau à Ostrava, en juillet, l’Argentine. Deux jours après cette qualification forte en émotions, les Tchèques emmenés par Tomáš Berdych et Radek Štěpánek semblent en mesure d’aller plus loin encore dans la compétition. Côté français, en revanche, le proche avenir est moins reluisant.

Radek Štěpánek,  photo: CTK
Tous les deux vainqueurs de Gilles Simon, vendredi et dimanche, puis du double, samedi, Tomáš Berdych et Radek Štěpánek ont été les deux grands bonhommes du week-end. A eux deux, ils ont permis à la République tchèque de se qualifier. A l’issue de son match décisif contre Gilles Simon, dimanche, Radek Štěpánek envisageait déjà le prochain affrontement contre Juan Martin del Potro et David Nalbandian, deux joueurs qui avaient permis à l’Argentine de disputer la finale de la Coupe Davis l’année dernière.

« Bien sûr, c’est super que nous ayons de nouveau l’avantage de jouer à domicile. Comme contre la France, ce sera important car avec del Potro et Nalbandian, l’Argentine possède aussi deux joueurs de très haut niveau. Ce ne sera pas facile pour nous, mais nous avons nos chances et notre objectif sera de nouveau de remporter trois points pour nous qualifier pour les demi-finales. »

Tomáš Berdych et Radek Štěpánek,  photo: CTK
Tomáš Berdych refusait, lui aussi, de voir plus loin que cette confrontation contre l’Argentine :

« Quand nous avons commencé la rencontre contre la France vendredi, nous n’avions qu’une seule idée en tête : prendre les matchs les uns après les autres et en remporter trois pour avoir les trois points de la qualification. Je pense qu’il faut envisager la Coupe Davis de la même manière et se dire que nous venons seulement de passer le premier tour. Maintenant, un autre adversaire difficile nous attend et si nous voulons réussir, il faut penser uniquement à l’Argentine et non pas à ce qui peut nous attendre après en cas de qualification. On en reparlera éventuellement plus tard. »

Malgré cette prudence, une partie de la presse tchèque faisait, elle, mardi, déjà le parallèle avec le seul succès tchécoslovaque en Coupe Davis, qui remonte à 1980 lorsque Ivan Lendl était le leader de l’équipe.

Tomáš Berdych et Radek Štěpánek,  photo: CTK
Dans le camp français, la défaite d’Ostrava peut être considérée comme un premier échec marquant pour une génération de jeunes joueurs appartenant déjà à l’élite mondiale. Mais dans les couloirs de la salle d’Ostrava, le président de la fédération, Jean Gachassin, ne voulait pas dramatiser, même s’il estime qu’un état d’esprit propre à la Coupe Davis doit se mettre en place au sein du collectif français :

« Vous savez, les plus grandes surprises se passent en Coupe Davis. Un 100e mondial peut tout à fait battre un Top 10. Ca s’est toujours produit et ça se produira encore. C’est donc un état d’esprit à avoir. Mais je pense qu’il existe dans cette équipe, que Guy Forget a su le créer. J’ai senti que nos jeunes étaient bien ensemble, qu’ils étaient contents de se retrouver. Après, c’est aussi le jeu de perdre. Il faut reconnaître qu’ils sont tombés contre une grosse équipe tchèque. Berdych et Štěpánek ont été très performants et ont parfaitement bien joué. Il fallait un vainqueur et un vaincu, et malheureusement, nous sommes les vaincus. Je mets ça sur le compte de la jeunesse et du manque d’expérience. Cela signifie donc apprentissage et j’espère que nous aurons des jours meilleurs. »

Photo: CTK
En attendant ces jours meilleurs, la France se doit de préparer son match de barrage qu’elle se devra de gagner pour ne pas quitter le groupe mondial. Un barrage qui n’est cependant pas une catastrophe selon le directeur technique national, Patrice Dominguez, résolument optimiste :

« C’est toujours difficile mais il y a de grandes équipes qui sont passées par les barrages et qui ont gagné la Coupe Davis l’année suivante. Je suis bien placé pour le savoir : en 1990 j’étais capitaine, et en 1991 la France gagnait la Coupe Davis. C’est donc tout le mal que je souhaite à nos jeunes joueurs ! »