Collecte record dans le cadre de l'amnistie de la police sur les armes illégales

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Avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi sur le port des armes, les citoyens tchèques détenant des armes à feu étaient invités, pendant ces six derniers mois, à les déposer à la police afin d’être répertoriées. C’est la troisième fois que la police nationale lance une telle amnistie sur les armes en 15 ans, mais elle n’en avait jamais autant recueilli.

Milan Komárek,  photo: CTK
7 897, c’est le nombre d’armes illégales ramenées à la police entre le 1er février et le 31 juillet dernier, par près de 6 000 personnes. Pour la police, ce type d’action consiste à faire baisser le nombre d’armes illégales qui circulent dans le pays ; elle en récupère par ailleurs presque 500 chaque année.

La peine encourue pour une détention d’arme illégale peut aller jusqu’à 5 ans de prison. Avec cette amnistie, la police établit des papiers en règle et les restitue à leur propriétaire, à condition naturellement que l’arme en question n’ait pas servi dans une affaire d’homicide. D’ailleurs, sur les presque 8 000 récoltées, aucun cas entrant dans cette catégorie n’a été mis à jour. Les détenteurs d’armes n’encouraient vraisemblablement donc aucune peine en venant les déclarer, même si elles étaient des armes volées. Milan Komárek est le directeur du service des armes et du matériel de sécurité de la police tchèque :

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« Vous n’allez sûrement pas dire que vous avez volé cette arme, ce qui veut dire que vous ne serez pas poursuivi pour possession de cette arme mais vous ne la reverrez plus et elle sera restituée au propriétaire. Quand nous nous rendons compte qu’il s’agit d’une arme disparue ou volée, nous sommes obligés d’enquêter sur les circonstances de la disparition de cette arme. Cependant, vous n’êtes pas obligés de nous expliquer comment vous avez récupéré cette arme. »

Stanislav Gibson, directeur de LEX, une association pour la défense des droits des propriétaires d’armes, appelle à une amnistie permanente, qui permettrait à toute arme trouvée à n’importe quel moment d’être immédiatement légalisée. Il n’a pas non plus caché son ironie devant l’opération de la police :

« Il est bien entendu que si vous voulez tuer quelqu’un, vous n’allez pas jouer les kamikazes en cherchant à légaliser une arme après un tel acte. Seul un idiot ferait cela. »

La majeure partie des armes récoltées étaient des armes de catégorie C, soient des armes de chasse, mais aussi presque 600 armes provenant de l’arsenal militaire, qui offrent souvent pour les experts un grand intérêt. Milan Komárek :

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« Chaque spécialiste se réjouit de voir des raretés historiques, donc naturellement des armes qui proviennent de conflits militaires. Pour les policiers et les enquêteurs, les armes intéressantes sont bien entendu celles qui ont été bricolées, c’est-à-dire fabriquées par les gens eux-mêmes. »

Quelques curiosités donc, comme un « stylo pistolet » à la James Bond, ont donc été récupérées. Dans certains cas, il est impossible de rendre certaines armes, et c’est l’Etat qui en devient le propriétaire légal, comme l’explique Milan Komárek :

« Ensuite c’est l’Etat qui fait figure de propriétaire et qui se comporte en tant que tel. Dans un premier temps, les armes qui le méritent sont collectées pas des unités historiques et techniques et sont données à des musées. Parfois, des unités de la police ou du ministère de l’Intérieur les demandent pour approfondir leur connaissance, par exemple pour les écoles de police ou les unités de criminologie. »

En 2003, lors de la dernière amnistie, la police avait récupéré 4192 armes.