Armement: "Les journées de l'industrie"à Prague

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Cette semaine se tient à Prague une conférence internationale intitulée "Les journées de l’Industrie", organisée par l’OTAN. Parmi les participants, le général français Stéphane Abrial, qui dirige le Commandement allié des Transformations (ACT) de l’alliance.

Stéphane Abrial
« L’objectif de cette conférence est de resserrer les liens avec l’industrie. Nous l’avons déjà fait depuis un an, en lançant cette initiative à Washington l’an dernier lors de la conférence précédente. L’objectif est de partager avec l’industrie notre vision de l’avenir, des évolutions stratégiques et des modes opératoires et sa vision des technologies à venir, le temps qu’il faut pour qu’elles soient disponibles, et une estimation des coûts. Cette échange très loin en amont nous permet d’être plus efficaces et, je l’espère, d’accélérer les cycles de livraison d’armement et aussi d’en réduire les coûts. Par ailleurs, la grande innovation cette année est que nous sommes ensemble, l’OTAN et l’Union Européenne, à travers la présence de l’Agence de défense européenne. »

Vous avez indiqué que l’amélioration des relations entre l’OTAN et l’UE était un de vos objectifs. Comment s’y prendre concrètement ?

« Du fait de mon mandat, je m’y prends très concrètement, avec des solutions pragmatiques. Vous savez qu’il y a un différend politique entre les deux institutions. Il ne me revient pas de le régler, mais dans le cadre des contraintes qui nous sont imposées j’essaie de développer un maximum de projets communs, de voir des sujets sur lesquels les deux institutions ont déjà travaillé ensemble pour que nous nous coordonnions mieux de manière à prouver le bénéfice qu’il y a pour nos deux institutions à travailler ensemble. Concrètement, quelques domaines par exemple : le soutien médical en opération, les opérations en réseau, la lutte contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires. Nous faisons des cours en commun, nous progressons pour montrer aux nations que travailler ensemble n’est pas un mal – bien au contraire. J’espère que ces exemples donnerons des idées à d’autres et plus de motivation pour résoudre les difficultés politiques existantes. »

C’est déjà la septième conférence de ce type. Peut-on parler des résultats des précédentes ?

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« Le résultat de ce type de conférence est de rapprocher l’industrie et mon commandement, de faire en sorte que les gens se connaissent et prennent l’habitude de travailler ensemble. Le résultat le plus visible est celui de l’an dernier avec l’établissement de ce cadre formel pour une coopération avec l’industrie et les universités qui nous permet de discuter très précisément avec une confidentialité partagée et un traitement égal pour tous les membres de l’industrie. Sur cette base-là, l’industrie est prête à partager beaucoup avec nous et nous pouvons aller plus loin que nous le ferions dans de simples discussions de prospectives. »

Est-ce que les industriels que vous rencontrez dans ce type de conférences ont été touchés par la crise ?

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« Je pense qu’on sent l’impact de la crise. Et en temps de crise, il y a deux réactions possibles : soit on se referme sur soi, soit on s’ouvre aux autres. Nous promouvons la deuxième option. Le nombre de personnes personnes présentes à Prague - plus de 400 ce qui est un record – le prouve : chacun a besoin de partager, d’aller au devant des autres et voir de quelle manière nous pouvons ensemble faire face à ces difficultés. »