Après Madrid, la Tchéquie n'entend pas rappeler ses soldats en mission en Irak

Soldats espagnols en Irak, photo: CTK

Au lendemain de la victoire du Parti socialiste aux élections législatives espagnoles et suite aux attentats de Madrid, le probable futur Premier ministre, José Luis Rodriguez Zapatero, a fait savoir qu'il entendait retirer les unités militaires du pays actuellement en mission en Irak. Une décision que la République tchèque n'est pas disposée à prendre.

Soldats espagnols en Irak,  photo: CTK
« Nous ne rappellerons pas nos soldats d'Irak. » C'est d'une voix unanime, tel un seul homme, que l'ensemble de la classe politique tchèque a réagi, ce lundi, à l'annonce en provenance de Madrid selon laquelle les troupes espagnoles actuellement présentes en Irak devraient rentrer au pays d'ici le 30 juin prochain. A Prague, en fait, seuls les communistes estiment que la démarche hispanique, en plus d'être la bonne, pourrait aider à rouvrir le débat sur l'envoi de militaires dans les actions anti-terroristes. Pour le reste, tous les autres partis politiques, quelle que soit leur tendance, s'entendent pour dire que l'intérêt de l'Europe est de stabiliser la situation en Irak. A l'image du ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda :

« Je suis d'avis qu'il faut suivre cette situation dans son évolution parce qu'il ne faut absolument pas céder face au terrorisme. Selon moi, si l'Espagne se décidait vraiment à retirer ses soldats, ça ne ferait l'affaire que de gens comme Oussama Ben Laden. Ce que les terroristes veulent voir, c'est une Europe qui n'est pas unie, qui n'est pas capable d'avoir une position commune et de se mettre d'accord. »

Une opinion également partagée par le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, pour qui la Tchéquie doit « respecter l'engagement qu'elle a pris ». Il craint, en effet, que la nouvelle position espagnole « renforce l'idée qu'il est possible de remplir ses objectifs grâce au terrorisme ».

Une fois n'est pas coutume, l'opposition, avec à sa tête le Parti civique démocrate (ODS), est également sur la même longueur d'ondes. « Je suis convaincu que notre présence aide à la stabilisation de la situation en Irak. Si l'Europe venait à se retirer d'Irak pour laisser le pays dans l'état de désorganisation et d'agitation qui est le sien actuellement, cela entraînerait un grand risque pour la sécurité », a ainsi déclaré le député Petr Necas.

Rappelons que si quatre-vingts policiers militaires se trouvent actuellement en Irak et qu'une unité de combat d'une centaine d'hommes s'apprête à se rendre en Afghanistan pour participer à l'opération « Liberté immuable », de nombreuses voix s'étaient toutefois élevées au début de l'année 2003, tant en provenance de l'opposition qu'à l'intérieur même de la coalition gouvernementale, pour protester contre l'implication de la Tchéquie dans les opérations militaires en Irak. Depuis, donc, certains n'ont pas manqué de retourner leur veste...