Aggravation des prévisions économiques pour 2013

Photo: Svilen Milev, stock.xchng

Avec une baisse de son taux de croissance de 2,4 % en l’espace d’un an au premier semestre, l’économie tchèque risque de vivre une seconde moitié d’année 2013 difficile. Si les pronostics prévoyaient une stagnation, la récession de l’économie semble finalement devoir être plus importante encore.

Photo: Svilen Milev,  stock.xchng
Selon l’Association bancaire tchèque, la croissance économique sera encore plus faible que prévu : la contraction devrait être de 0,8 % pour cette année. S’il ne semble pas y avoir de solution imminente, les petites entreprises ressentent les effets de la crise, d’autant plus qu’elles sont dans l’impossibilité d’embaucher de nouveaux salariés et que les commandes sont moindres. Chef d’une entreprise d’équipements miniers à Ostrava, Pavel Bartoš témoigne :

« Nous avons licencié la plupart des employés qui avaient l’âge de la retraite et nous avons diminué d’un jour le temps de travail. Et aujourd’hui, la grande question est de savoir quand il nous faudra fermer boutique. »

Même si les banques s’attendaient précédemment à une légère amélioration, l’Association bancaire tchèque prévoit désormais une baisse du produit intérieur brut de 0,8 % pour 2013. Le bâtiment et les mines sont les secteurs les plus touché, car l’activité peine à redémarrer. Principale économiste de la Raiffeisenbank, Helena Horská évoque les répercussions de cette récession :

« Le marché du travail sera tendu. L’économie ne permettra pas de créer un grand nombre d’emplois. »

Photo: Kristýna Maková,  Radio Prague Int.
Selon d’autres économistes, il faudra du temps avant que les ménages ressentent une hausse de leur pouvoir d’achat. Un autre coup peut être asséné par le nouveau gouvernement, dont la formation provoque actuellement une crise politique ; cette crise qui va probablement freiner l’adoption des mesures favorisant la relance de l’économie du précédent gouvernement de Petr Nečas. Les raisons de cette chute sont évoquées par Jaroslav Ungermann, expert macroéconomique de la Confédération tchéco-morave des syndicats :

« L’économie a tout simplement perdu des marchés. Et je crois que cela est dû aussi aux coupes budgétaires drastiques effectuées ces dernières années. Je crois que c’est une des raisons principales de cet effondrement économique. »

Directeur général de la compagnie d’assurances exportatrice EGAP, Jan Procházka plonge plus profondément dans la source de cette récession :

« L’économie ralentit car toutes les composantes du PIB ont été suspendues, à savoir la consommation des ménages, les investissements des entreprises et de l’État, ainsi que l’exportation, au cours du premier trimestre. Même si des temps meilleurs sont en partie attendus, cette situation où aucune composante ne fonctionne, n’est pas bonne. On verra si le trimestre suivant est plus réjouissant, si la situation s’inverse. »

S’il ne s’agit pas d’une nouvelle totalement négative, la récession économique tchèque est bien évidemment liée à la situation actuelle instable de l’Europe. Jan Procházka relativise :

Photo: Commission européenne
« Le déclin de l’économie n’est bien évidemment pas une nouvelle positive, mais je ne crois pas non plus qu’il s’agisse d’une nouvelle totalement négative. Cela fait un moment que la situation est telle qu’elle est. Même si des temps meilleurs sont en vue, il n’existe actuellement pas de solution immédiate disponible. Les marchés principaux, vers lesquels exporte la République tchèque, qui est une petite économie ouverte, sont situés principalement dans l’Union européenne. Et ce qui se passe dans l’UE, nous le voyons. La situation n’y est pas simple du tout. »

Selon les experts, le gouvernement nouvellement nommé ne pourra pas en pratique changer le cours des choses, en raison de la présupposée courte durée de son mandat, et dans la mesure où le cheminement de l’économie est orienté vers le déclin. La production industrielle se situe au dessous du niveau enregistré en 2007, soulignant une stagnation évidente, qui se répercute non seulement sur les investissements publics mais surtout sur les investissements privés.