Accusé de corruption, le vice-Premier ministre Jiri Cunek ne démissionne pas

Jiri Cunek, photo: CTK

Bien qu'inculpé pour corruption, le ministre de l'Aménagement du territoire et leader du Parti chrétien-démocrate Jiri Cunek reste en poste au sein du gouvernement. C'est ce qu'ont décidé, mercredi, les ministres des trois partis qui composent la coalition dirigée par Mirek Topolanek.

Jiri Cunek,  photo: CTK
Accusé d'avoir touché un dessous de table de 500 000 couronnes dans une affaire de privatisation de logements il y a cinq ans de cela, lorsqu'il était encore maire de la petite ville de Vsetin, en Moravie, Jiri Cunek est le premier ministre tchèque de l'histoire à faire front à une accusation pendant la durée de son mandat. Une affaire qui traîne en longueur depuis le mois de janvier, mais qui reste néanmoins au centre de l'attention des médias, qui réclament la démission d'un personnage encore inconnu ou presque du public à l'automne dernier.

Les médias ne sont d'ailleurs pas les seuls à demander le départ de Jiri Cunek. Le Parti des Verts notamment, ainsi que d'autres voix au sein de la coalition, se sont déjà faits entendre, estimant que le maintien en poste du vice-Premier ministre nuit à la réputation et au travail du cabinet. Pour éviter la pression des journalistes, celui-ci s'est donc secrètement réuni mercredi pour débattre des suites à donner à l'affaire. Et finalement, le leader du Parti chrétien-démocrate continuera d'occuper ses fonctions. A l'issue de la réunion, le Premier ministre et chef du Parti civique démocrate Mirek Topolanek, qui s'est rangé aux côtés de Jiri Cunek, a expliqué pourquoi :

Mirek Topolanek,  photo: CTK
« Jiri Cunek considère que quitter le gouvernement maintenant serait un aveu de culpabilité, en aucun cas il n'entend faire un tel pas et, moi, je n'ai pas l'intention de le contraindre à agir de la sorte. Cette décision est le résultat de nos discussions et j'y suis favorable. Et je dois ajouter que la campagne médiatique menée, campagne qui a dépassé les limites du bon goût et de l'acceptable, a joué son rôle dans ma réflexion. »

Jiri Cunek, qui clame son innocence depuis le début mais dont les avocats n'en ont encore fourni aucune preuve au juge, a affirmé avant de s'enfermer dans le mutisme, qu'il ne voyait aucune raison de démissionner :

« Ce qui nous intéresse, ce que nous voulons résoudre, c'est le fond des choses. Et le fond en l'occurrence est que je n'ai rien fait. Nous sommes tous convaincus que cette affaire sera bientôt close et nous n'en avons pas plus discuté. Par ailleurs, c'est une affaire qui est du ressort des organes de justice et non pas des politiques. Sur le sujet, nous n'avons donc plus rien à nous dire. »

Martin Bursik
Reste les Verts, qui, eux, estiment que la patience a ses limites. Le ministre de l'Environnement Martin Bursik a jusqu'ici été partisan de l'idée que Jiri Cunek se retire le temps de la procédure judiciaire puis fasse éventuellement son retour une fois blanchi de toute accusation. En attendant, mercredi, il a accepté le résultat des négociations dont il a été l'initiateur :

« Monsieur Cunek perçoit son maintien au sein du gouvernement comme une question de culpabilité et d'innocence. Le Premier minsitre est favorable à cette perception des choses, et de notre côté, il ne nous reste rien d'autre à faire que de prendre note de cette décision. Pour l'instant... »