Académie Versailles : des étudiants pragois reconstituent un orchestre baroque

Patrick Cohën-Akenine, photo: Magdalena Hrozínková

La musique française, qui rayonnait aux XVIIe et XVIIIe siècles sur l'ensemble de l'Europe est à l’honneur tout au long de cette semaine à Prague. Le Centre de musique baroque de Versailles, l’ensemble tchèque Collegium Marianum et l’Institut français de Prague organisent à compter de ce lundi au Conservatoire de Prague « Académie Versailles » : une série de masterclass qui donnent aux étudiants tchèques et étrangers l’occasion unique de jouer pendant cinq jours avec des copies d'instruments à cordes historiques de l’orchestre de Louis XIV. Radio Prague a rencontré, le temps d’une première répétition, un des responsables de ce projet à Prague, le violoniste et professeur Patrick Cohën-Akenine.

Patrick Cohën-Akenine,  photo: Magdalena Hrozínková
« Cette reconstitution de la musique ancienne a commencé en 2008. Nous avions déjà organisé une académie franco-anglaise, avec le Royal College of Music de Londres et le Conservatoire de Paris. En 2008, en travaillant avec mon orchestre ‘Folies françaises’, j’ai connu le musicien tchèque Vojtech Semerad (membre de l’ensemble Collegium Marianum, ndlr) qui faisait alors ses études à Paris. Il a beaucoup accroché à ce projet. Il avait envie de faire partages cette aventure avec de jeunes étudiants de Prague. Néanmoins, nous avons ouvert cette académie pragoise à des étudiants d’autres pays. Cette aventure commence donc ce lundi et nous présenterons au public une reconstitution de notre travail à l’occasion d’un concert qui aura lieu vendredi 3 mars ici, au Conservatoire de Prague. »

Vous avez vous-même sélectionné les participants du projet Académie Versailles. Les candidats étaient-ils nombreux ? S’agit-il uniquement d'étudiants qui se consacrent à la musique ancienne ?

« Parmi une trentaine de candidats, nous avons sélectionné quelque vingt étudiants dans les cordes. Nous aurons ici aussi des instruments à vent, mais c’était une autre sélection. Pour ce lundi, nous avons prévu une répétition des cordes. A partir de mardi, les instruments à vent (flûte à bec, flûte traversière, hautbois, clavecin) viendront se greffer et jouer avec la Grande bande. Nous avons invité principalement des étudiants en musique ancienne, mais aussi par exemple des étudiants du Conservatoire de Prague qui n’ont pas de pratique pour les instruments à cordes anciens. Notre objectif était de mixer des étudiants qui vont découvrir avec ceux qui sont plus expérimentés. »

Il semble que l’Académie de Versailles soit un travail collectif et non pas individuel...

« Absolument, c’est un travail d’orchestre. »

Photo: Magdalena Hrozínková
Pourriez-vous présenter les instruments à cordes dont il est question et dire aussi quelle est leur spécificité ?

« C’est un orchestre à cinq parties, une famille, une ‘bande de violons’ comme on dit. Il y a donc cinq instruments, du plus aigu au plus grave : le dessus de violon (qui correspond plus ou moins au violon), ensuite trois instruments que l’on pourrait comparer à l’alto mais qui ont des tailles différentes : la haute-contre de violon, taille et quinte de violon et, finalement, la basse de violon, qui est un grand violoncelle. Les violons étaient-là pour faire danser, et alors, il s’agit de reconstituer un orchestre qui, à l’époque, jouait aux bals, pour les ballets de cour etc. La danse sera au cœur de notre travail. »