A Paris, le ministre tchèque des Finances rencontre des représentants du monde économique et politique

Andrej Babiš au Medef, photo: Kateřina Srbková

Ces jeudi et vendredi, le ministre tchèque des Finances Andrej Babiš était en déplacement à Paris où il a rencontré des représentants du monde politique français, ainsi que des membres du gouvernement. Cette visite était aussi l’occasion d’une rencontre avec des entreprises françaises dans le cadre d’un débat au Medef ou encore d’une discussion avec la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova. Notre correspondante à Paris s’est entretenue avec Andrej Babiš, avant son retour à Prague, qui a évoqué certains des sujets abordés lors de ce séjour :

Andrej Babiš au Medef,  photo: Kateřina Srbková
« Je suis très content de cette visite. C’est important que les Tchèques expliquent à leurs confrères en Europe leurs positions sur l’immigration, l’euro, l’Europe. Evidemment, en ce qui concerne l’immigration, nous avons une autre histoire, nous ne sommes pas habitués au multiculturalisme tel qu’on le connaît en France, en Grande-Bretagne ou en Allemagne. C’est important que la Tchéquie soit active, qu’elle donne son avis. Tout le monde parle de sauvegarder les frontières de Schengen, on veut réduire le flux des migrants, mais moi je pense qu’il faut vraiment fermer les frontières de Schengen et faire en sorte qu’elles soient partout comme entre la Pologne et l’Ukraine ou la Slovaquie et l’Ukraine. Il faut faire la sélection des réfugiés hors des frontières de l’Europe, en Turquie, pour distinguer les migrants qui fuient pour des raisons humanitaires et les migrants économiques. Avant qu’ils ne viennent en Europe, il faut qu’il soit clair de là où ils vont. Il n’est pas normal que d’un côté les entreprises tchèques ou françaises qui ont des filiales en Tchéquie, attendent six ou neuf mois pour que des travailleurs étrangers aient un permis de travail, et que d’un autre côté il y a des milliers de migrants qui arrivent sans passeport. Il faut régler ce problème qui peut faire exploser Schengen et causer beaucoup de dommages entre les pays-membres de l’Europe. »

Andrej Babiš au Medef,  photo: Kateřina Srbková
A Paris, le ministre tchèque des Finances a rencontré entre autres, François Bayrou, président du Modem, Pierre Lellouche, député LR, mais aussi deux ministres du gouvernement français :

« J’ai vu Emmanuel Macron qui évidemment avec sa loi et ses propositions de réformes sur l’économie était très intéressant. Lui-même était très intéressé par les résultats de la Tchéquie l’an dernier : on a eu la troisième croissance la plus importante de l’Europe, on a le deuxième plus faible taux de chômage après l’Allemagne avec 5%, la croissance est de 4,6%. L’endettement de la Tchéquie représente moins de 40%. On a discuté de ce sujet, mais aussi de l’Europe, de l’immigration, de la zone euro, de la position de la Grande-Bretagne. J’ai également vu mon confrère Michel Sapin. On a parlé de projets concernant les finances, surtout mon projet de lutte contre la fraude fiscale, l’évasion fiscale sur la TVA où l’Europe perd 170 milliards d’euros chaque année. J’ai également rencontré une trentaine de sociétés françaises qui investissent en Tchéquie. »

Andrej Babiš à l'exposition Louis Vuitton au Grand Palais,  photo: Kateřina Srbková
J’aimerais évoquer un projet que vous avez avec Bernard Arnault (propriétaire du groupe LVMH, ndlr). Jeudi, vous avez convenu d’un projet qui serait réalisé à l’occasion du 700e anniversaire de la naissance de Charles IV.

« Non, c’est son idée et son projet : il voudrait organiser un défilé sur le Pont Charles à l’occasion du 700e anniversaire de la naissance de Charles IV. Evidemment, ce serait un défilé qui pourrait promouvoir la Tchéquie dans le monde entier. Il m’a dit qu’il avait des problèmes pour obtenir les autorisations : j’ai promis de faire mon maximum pour l’aider dans ce sens. Je pense que ce serait une occasion unique pour la Tchéquie de promouvoir le Pont Charles, Prague, pour les touristes. »