2010 : riche année électorale

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Elections législatives, sénatoriales et municipales : c’est une année électorale particulièrement riche qui attend les électeurs tchèques, avec le choix, dès les premiers jours du printemps, des futurs représentants à la chambre des députés qui entraînera la création d’un nouveau gouvernement. Il viendra remplacer le gouvernement intérimaire de Jan Fischer, dont le mandat avait été prolongé en novembre dernier.

Après son interruption à l’automne dernier, la campagne électorale pour les législatives a en quelque sorte repris dimanche 3 janvier avec la rencontre sur les plateaux de la télévision publique tchèque entre les deux leaders des principales formations politiques tchèques, Mirek Topolánek du Parti civique démocrate (ODS) et Jiří Paroubek du Parti social-démocrate (CSSD). Le ton du débat s’est révélé moins virulent que prévu et les deux chefs de parti ont réussi à s’entendre sur les dates de ces élections, qu’ils voulaient fixer aux 14 et 15 mai prochain. Mais c’était au président Klaus que revenait le choix final des dates, qu’il a décidé de fixer aux 28 et 29 mai. Une coalition entre les deux principaux partis était la dernière chose envisageable ; c’est ce qu’avait annoncé Mirek Topolánek avant les fêtes de Noël et qu’il a confirmé pendant le débat de ce dimanche.

Lors des dernières élections législatives, les deux principales formations politiques avaient recueilli les deux tiers de l’ensemble des voix. D’après le politologue Petr Just, la situation devrait être comparable, même si les Tchèques, dans plusieurs études, se disent souvent écœurés par le jeu politique national :

« Il ne faut pas trop supposer que ces deux partis essuieraient excessivement des pertes seulement parce que les gens sont mécontents de la situation politique actuelle. »

Jiří Paroubek et Mirek Topolánek,  photo: CTK
Ces prochaines élections sont primordiales pour les deux partis, et particulièrement pour leurs leaders. Dans les sondages, c’est le Parti social-démocrate qui est en tête et la position de Jiří Paroubek serait sérieusement remise en question s’il devait faire face à une défaite. Les sociaux-démocrates ont ainsi annoncé un budget de 160 millions de couronnes pour leur campagne électorale. Mirek Topolánek avait quant à lui annoncé en novembre dernier lors du congrès de l’ODS qu’il partirait si son parti ne sortait pas vainqueur de ces élections. Quel que soit le vainqueur des élections, il devra composer avec les partis plus petits, comme les chrétiens-démocrates (KDU-CSL), plutôt en mauvaise position, le Parti communiste de Bohême et Moravie (KSCM) toujours présent, et surtout le nouveau parti Top 09, fondé en juin dernier par l’ancien ministre vert Karel Schwarzenberg, et crédité dans les sondages de presque 10% des voix.

Dans la foulée aura lieu le renouvellement d’un tiers des sénateurs. L’ODS devra défendre dix-huit de ses sièges, tandis que le Parti social-démocrate, qui n’en possède actuellement aucun dans ce tiers, n’aura rien à perdre. Ces élections sénatoriales définiront quelle force politique sera à la tête de la chambre haute du parlement, mais elles peuvent, combinées aux élections législatives, aussi se révéler d’un autre enjeu majeur, comme l’explique le politologue Petr Just :

« La grande année électorale 2010 aura de l’importance parce que les élections législatives comme les élections sénatoriales vont décider de la répartition des forces avant les élections présidentielles de 2013. »

Cette riche année électorale se terminera à l’automne avec les élections municipales. Elles permettront de voir si les électeurs tchèques confirmeront leurs décisions ou auront déjà désavoué leurs choix antérieurs.