15 ans de présence auprès des plus démunis avec l'association Nadeje

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Depuis 1990, l'association caritative Nadeje, « espoir » en tchèque, apporte son aide aux personnes dans le besoin, SDF, réfugiés, handicapés mentaux ou encore aux personnes âgées, en s'appuyant sur les principes chrétiens de la charité. Elle fête en ce mois d'août, ses 15 ans d'existence et d'exercice. Rencontre et entretien avec son fondateur et président, Ilja Hradecky.

A Prague, l'une des succursales de l'association Nadeje, se trouve à deux pas de la gare principale, soit au plus près d'un des lieux « classiques » où viennent s'échouer les destins de personnes en quête de pain, d'un lit où dormir, de papiers, de soutien, de médicaments, de chaleur humaine.

Ilja Hradecky, directeur de l'association, explique que tout a commencé de façon spontanée, lorsqu'en 1990, en revenant de vacances avec sa femme, il a entendu parler de réfugiés roumains qui s'entassaient dans une gare de la capitale, parce que leur avait été refusée l'entrée sur le territoire allemand. Depuis, l'association a grandi et a élargi son éventail de services apportés aux personnes dans le besoin. Quelle est concrètement cette aide, c'est ce que j'ai demandé à Ilja Hradecky :

« Nos services sont très variés. Si on parle juste du travail effectué à Prague, nous avons un centre journalier où les gens viennent nous voir tout seuls, spontanément, et qui cherchent de l'aide. La plupart du temps, ils ont faim et ont besoin de se nourrir, ou ils sont sales, et ils ont besoin de vêtements et de prendre une douche. Nombre d'entre eux ont besoin de soins médicaux, c'est pourquoi nous avons un cabinet médical avec un généraliste. Nous leur demandons aussi de quoi d'autre ils ont besoin, en général il s'agit de papiers que nous leur fournissons. Un toit, du travail aussi... Quand nous avons des places libres, nous leur trouvons un endroit où loger. A côté de cela, nous avons des travailleurs qui vont directement dans la rue, dans les squats, partout où se trouvent les SDF. Ils vont leur parler et les invitent à venir dans notre centre. »

Comment réagissent ces personnes, lorsque les abordent les travailleurs sociaux ?

« Les réactions sont variées, car chaque personne est différente. Certains acceptent d'être aidés, d'autres refusent notre aide. J'ai accompagné un bon nombre de fois nos travailleurs sociaux dans les rues, pour voir comment c'est en réalité, sur le terrain. La plupart du temps, ils sont bien accueillis, parce qu'ils arrivent toujours avec quelque chose à manger. Ce qui fait que le premier contact se fait grâce à un petit cadeau, un bout de pain par exemple et le lien se crée ainsi plus facilement. »

L'association vit essentiellement de l'obole plus ou moins importante que veulent bien apporter les donateurs généreux, mais une bonne moitié provient de dotations publiques. Au bout de 15 ans d'aide au quotidien, qu'est-ce qu'Ilja Hradecky considère comme son plus grand succès au sein de l'association ?

« Que l'association existe toujours, après 15 ans, qu'elle n'ait pas disparu, qu'elle se développe, que nous ayons de plus en plus de travail et de plus en plus de succursales, et ce, en dépit de nos conditions qui restent difficiles. En tant que chrétien, j'y vois essentiellement une bénédiction et une aide de Dieu. »