Elargissement de l'UE : on n'est jamais suffisamment prudent !

Günter Verheugen, Per Stig Möller et Cyril Svoboda (Photo: CTK)

Un pavé dans la mare ! Tel est l'effet de la nouvelle par laquelle les Tchèques ont appris que de l'an 2004 à l'an 2006, la Tchéquie ne recevra de l'Union européenne que 69 euros par habitant, soit la plus faible somme de tous les pays candidats, tout à fait aux antipodes de la Lituanie, par exemple, qui reçoit 360 euros, c'est-à-dire plus de 5 fois plus ! Omar Mounir.

Günter Verheugen,  Per Stig Möller et Cyril Svoboda  (Photo: CTK)
Il n'y a pas de quoi s'alarmer, bien que cette subvention de l'Union ne soit pas le seul problème en suspens, il y en a d'autres. Si le Premier ministre danois, Anders Fogh Rassmusen, pense que les jeux sont faits, côté chapitre financier, ce n'est en tout cas pas l'avis du président de la Commission européenne, Romano Prodi, ni celui du commissaire pour l'élargissement, Günter Verheugen. Tous deux pensent qu'il y a encore de l'argent à attribuer.

Leurs déclarations sont d'autant plus importantes que le dernier mot appartient au sommet de chefs d'Etat et de gouvernement, à Copenhague, ce vendredi.

Là-dessus, la Tchéquie a des attentes précises : la révision de la somme impartie par tête d'habitants entre 2004 et 2006. Bien que cette somme tienne compte, dit-on, des réserves monétaires de Tchéquie, trop élevées, ce dossier reste ouvert comme d'autres. Prague demande en outre une augmentation des compensations, une plus grande subvention de départ à son agriculture, la réduction de la période transitoire en matière agricole, et, enfin, le droit aux sociétés de transport tchèques d'opérer dans les pays de l'Union. L'échéance de cette participation est aujourd'hui assortie d'un moratoire de 5 ans.

Avant le sommet de Copenhague  (Photo: CTK)
Tout cela est appelé à trouver solution, d'une façon ou d'une autre. Le plus inquiétant, en revanche, est que ces grincements d'engrenage sont tout de suite mis à profit en Tchéquie par les adversaires de l'élargissement. On peut citer le Parti civique démocrate (ODS), de l'euro-sceptique Vaclav Klaus, mais aussi les communistes, décidés à engager, non sans arrière-pensées, dès janvier, leur campagne pour le référendum, et n'ayant pas l'intention de faire le moindre cadeau aux partisans de l'Union.

Compréhensibles sont donc les espoirs fondés, ici à Prague, sur le sommet de Copenhague, dont il est attendu qu'il envoie un signal positif très fort en direction de l'opinion publique tchèque.

Auteur: Omar Mounir
lancer la lecture