Visite à Prague du Commissaire européen pour le marché intérieur, Frederick Bolkestein

Vladimir Spidla et Frederick Bolkestein, photo: CTK

Le commissaire européen en charge du marché intérieur, Frederick Bolkestein, était en visite à Prague, jeudi 13 mai, afin de rencontrer entre autres les ministres des Finances et de l'Industrie, ainsi que le Premier ministre, Vladimir Spidla. Plusieurs points ont été discutés, au cours de ces divers rendez-vous, notamment la reconnaissance mutuelle des compétences professionnelles dans le domaine de la santé, la fixation du taux de TVA, ou encore l'enregistrement des entreprises tchèques au registre de commerce, de manière à rendre le marché du pays plus accessible. Le Commissaire Bolkestein est tout à fait optimiste quant au règlement rapide de ces différents points.

Vladimir Spidla et Frederick Bolkestein,  photo: CTK
Lors de la conférence de presse donnée à l'issue de ses rendez-vous, Frederick Bolkestein, libéral convaincu, a abordé le sujet de la Politique agricole commune et des fonds structurels européens, sous un angle qui ne saurait plaire à des pays principalement agricoles comme sont la France ou la Pologne, tout comme à l'ensemble des nouveaux membres, qui attendent beaucoup de ces fonds.

"45% du budget communautaire va à la Politique agricole commune, et je pense que cet argent peut être dépensé autrement. Dans cet esprit, la PAC doit être réformée le plus rapidement possible. Pour la bonne raison, aussi, que l'exportation de produits agricoles et alimentaires subventionnés nuit au développement du secteur agricole dans les pays du Sud."

"Donc 45% vont à la PAC et 35% vont aux fonds structurels, ce qui fait 80% du budget qui est consacré à ce qu'on pourrait appeler la solidarité. Je pense qu'il faut réduire les dépenses de solidarité et investir d'avantage dans notre avenir."

M Bolkenstein soutient ainsi le projet du commissaire européen pour l'Agriculture, Franz Fischler, qui souhaite supprimer les subventions aux produits agricoles. Une entreprise difficile que la République tchèque soutient, tout comme la Grande Bretagne et l'Allemagne.

Vladimir Spidla et Frederick Bolkestein,  photo: CTK
Pour ce qui est du taux d'imposition, que ce soit sur les entreprises ou qu'il s'agisse de la TVA, sujet particulièrement sensible en RT, le Commissaire souligne qu'il est du ressort des Etats membres de décider de leur politique fiscale et qu'il ne faut en aucun cas tenter de l'harmoniser. « Je suis pour une concurrence rationnelle en matière de politique fiscale » a-t-il commenté.

Interpellé au sujet des délocalisations qui risquent un jour de toucher la République tchèque, Monsieur Bolkestein a souligné que la politique de taxation des entreprises n'était pas le seul moyen d'attirer des investisseurs et de les garder :

"Le niveau d'imposition n'est pas la seule raison pour laquelle une entreprise va s'établir dans un pays en particulier. Prenez l'exemple de l'Irlande, qui était un des membres les plus pauvres de l'Union européenne, et qui a aujourd'hui un revenu moyen qui équivaut à 114% du revenu moyen en Europe. Plusieurs raisons expliquent cette évolution : il y a le niveau d'éducation, la connaissance des langues, les capacités de communication, il y a aussi l'orientation du gouvernement en matière entrepreneuriale qui ont poussé les entreprises à venir en Irlande. Ce serait donc une erreur que de se concentrer exclusivement sur le niveau de taxation des entreprises."

"J'aimerais ajouter que les taxes sont de manière générale trop élevées en Europe, et cela a été reconnu, lors du Sommet de Lisbonne en mars 2000. Un taux d'imposition trop élevé constitue un frein à la croissance économique et à la création d'emplois."

Auteur: Agnès Vaddé
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