Retard pour l'application du « kurzarbeit », le système de chômage partiel

Photo: Archives de Radio Prague

Validé par le gouvernement au début de l'année, le système de chômage partiel « kurzarbeit », alors qu'il devait être appliqué dès le printemps, ne pourrait finalement fonctionner qu'à partir de l'automne selon le social-démocrate Jan Mládek, le ministre de l'Industrie et du Commerce. La cause de ce retard est à chercher du côté du patronat et du ministère des Finances, où s'expriment certaines réticences.

Photo: Archives de Radio Prague
Cette mesure de lutte contre la crise économique, inspirée du « kurzarbeit » mis en place en Allemagne, est censé contribuer à sauvegarder des emplois et permettre aux salariés au chômage partiel de toucher 70% de leur salaire en période de vaches maigres. Les entreprises qui se déclarent en difficulté, sous réserve que le gouvernement reconnaisse qu’elles sont effectivement en mauvaise posture, continueront à verser la moitié de leur salaire moyen aux employés, l'Etat assurant la prise en charge de 20% de ce montant. En contrepartie, les employés au chômage technique sont tenus de suivre les formations qui leur sont proposées. Une entreprise peut bénéficier six mois du « kurzarbeit » et ne peut renouveler sa demande de basculer dans ce régime qu’après un an.

Le travail législatif a pris du retard et les députés n'ont approuvé le texte qu'en première lecture pour l'heure. Le ministère du Travail et des Affaires sociales indique que la Chambre des députés se penchera à nouveau sur le projet à la mi-avril tandis que d'autres parlementaires évoquent des échéances bien plus lointaines.

Ce retard ne pose aucun problème au ministre des Finances, Andrej Babiš, le milliardaire estimant que la République tchèque n'a pas besoin de « kurzarbeit ». La réticence du leader du parti ANO, propriétaire du groupe d'agrolimentaire Agrofert, rejoint les réserves du patronat. Porte-parole de l'Union industrielle, Milan Mostýn estime que le projet actuel ne répond pas aux attentes des employeurs.

Du côté des syndicats, où on plaidait initialement pour que les employés puissent percevoir 90% de leur salaire en période de « kurzarbeit », on se satisfait cependant du compromis trouvé. Josef Štredula, le président de la Confédération tchéco-morave des syndicats, la plus importante centrale syndicale de République tchèque, souhaite que le système entre en vigueur au plus tôt. Selon lui, le « kurzarbeit » a permis de sauver 1,4 million d'emplois en Allemagne.