Les véhicules électriques peinent à convaincre en République tchèque

Photo : Kristýna Maková, Archivo de ČRo - Radio Praga

Même si la demande en voitures électriques a augmenté d’un tiers l’an dernier, seules 268 de ces automobiles ont été vendues. En principe moins émetteurs en CO2, les véhicules fonctionnant à l’électricité restent peu abordables et les aides proposées par le ministère de l’Industrie et du Commerce n’ont pas rencontré le succès escompté.

Photo : Kristýna Maková,  Archivo de ČRo - Radio Praga
Le programme du ministère de l’Industrie misait sur la mise à disposition d’une enveloppe de 80 millions de couronnes, près de 3 millions d’euros, pour les entreprises ou les employés des sociétés intéressées pour se procurer des véhicules électriques. Le dispositif prend fin d’ici une semaine et la mayonnaise n’a pas pris : il reste plus de 70 millions de couronnes disponibles pour les demandeurs potentiels.

De l’argent qui devrait être redéployé sur d’autres projets. Pourtant, le ministère ne désespère pas du succès tardif du programme d’aide à l’acquisition de voitures électriques si l’on en croit son porte-parole František Kotrba. « Nous nous attendons à une hausse de l’intérêt surtout ces jours prochains. Notre objectif est de toucher les secteurs des services sociaux ou des soins aux personnes », déclare-t-il ainsi.

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Selon la Télévision tchèque, un véhicule électrique coûte en moyenne 850 000 couronnes, environ 30 000 euros. Les entreprises qui sollicitent et obtiennent une aide peuvent ainsi financer entre un dixième et un quart de cette somme.

Chez les particuliers, l’intérêt est également plutôt faible à l'heure actuelle. 268 voitures électriques ont trouvé preneur en 2015, ce qui représente tout de même une hausse de 36% par rapport à l’année précédente. Selon une étude réalisée en 2014 par l’agence de conseils Roland Berger, les véhicules électriques commenceront à être bien implantés en République tchèque aux alentours de l’an 2030. Il devrait s’en vendre entre 14 000 et 17 000 d’ici à 2020.

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Certaines municipalités sont cependant décidées à ne pas renvoyer aux calendes grecques l'effort de modernisation de leur parc de véhicules. C’est le cas à Ostrava, où circulent déjà quatre bus électriques, dont le prix d’achat à l’unité, de l’ordre de 10 millions de couronnes (370 000 euros environ), est près de deux fois supérieur à celui d’un autobus classique.

Miroslav Albrecht, le porte-parole de la société des transports en commun d’Ostrava, indique que, pour la ville, cet investissement à un sens : « De façon générale, nous tentons de rendre plus écologique notre réseau de transport. Nous essayons de mettre en circulation des véhicules électriques avec des émissions nulles ». Des émissions qui ne sont cependant jamais nulles. Outre celles entraînées par la fabrication du véhicule, il faut bien produire l’électricité qui lui permet de fonctionner.