Les grandes surfaces resteront fermées le jour de l’An et durant six autres jours fériés

Photo: Tomáš Adamec, ČRo

Les grands magasins d’une surface supérieure à 200 mètres carrés seront désormais fermés le jour de l’An, deux jours à Noël et durant quatre autres jours fériés. C’est ce qu’ont décidé les députés tchèques en début de semaine. Une mesure qui doit encore être contresignée par le chef de l’Etat et qui fait face à la fronde des organisations patronales.

Photo: Tomáš Adamec,  ČRo
A l’origine, la fermeture ne devait être appliquée que le Nouvel An et les 25 et 26 décembre. Mais les parlementaires, suite à l'avis rendu par le Sénat, ont décidé d’étendre la mesure et les employés des grandes surfaces pourront également profiter d’un jour de repos le lundi de Pâques, le 8 mai, le 28 septembre, le 28 octobre. Le 24 décembre, les magasins pourront rester ouverts jusqu'à midi. Alors que le gouvernement français décidait récemment l’extension de l’ouverture des magasins le dimanche, les Tchèques, où la loi est généralement plus permissive, prennent le chemin inverse.

Les partis de droite se sont vigoureusement opposés à la mesure, à commencer par les formations d’opposition TOP 09 et ODS. Mais les députés du mouvement ANO, dirigé par le ministre des Finances et milliardaire Andrej Babiš, pourtant membres de la coalition gouvernementale, ont également voté contre la proposition. Zbyněk Stanjura, du parti civique-démocrate ODS, s’est par exemple insurgé : « Ne sortez pas, n’allez pas acheter, personne ne vous y oblige ! Mais laissez chacun d’entre nous décider ! ». Son collègue du mouvement ANO Ivan Pilný a pour sa part déclaré qu'il s'agissait selon lui "d'une naïve tentative d’ingénierie sociale".

Le député social-démocrate Antonín Seďa y voit une certaine logique : « Vous défendez les intérêts des employeurs, nous défendons ceux des employés ». Et effectivement, les employeurs ne sont pas contents. La Chambre de commerce de République tchèque évoque des pertes de l’ordre de plusieurs centaines de millions de couronnes avec cette fermeture durant sept jours fériés. Le président de cette organisation proche du patronat, Vladimír Dlouhý, lui-même ancien ministre et membre du parti ODS, estime qu’il s’agit d’une régulation excessive et d’une intrusion de l’Etat dans le domaine des affaires. La Fédération des commerces et des offices de tourisme veut pour sa part porter plainte auprès de la Cour constitutionnelle au motif que la disposition constituerait une discrimination puisqu’elle ne vise que les magasins dont la surface excède 200 mètres carrés.