Les entreprises françaises se félicitent de l’attractivité du marché tchèque, mais…

Photo illustrative: Kristýna Maková

La République tchèque est un marché attractif, mais la main-d’œuvre y est insuffisante et le soutien aux investissements est faible. Tels sont deux des principaux enseignements qui ressortent du sondage réalisé par la Chambre de commerce franco-tchèque (CCFT) auprès des entreprises françaises implantées en République tchèque et de ses sociétés membres. Les résultats ont été présentés mardi.

Photo illustrative: Kristýna Maková
Plus de vingt-ans après la révolution et la grande transformation économique du pays, le marché tchèque reste attractif pour les entreprises françaises. Plus de 47 % des entreprises prévoient d’y investir durant les trois prochaines années et d’embaucher de nouveaux employés. En revanche, les points faibles de l’économie tchèque, toujours selon ces mêmes entreprises, sont la pénurie de main-d’œuvre, le faible soutien aux investissements, le manque de transparence et la complexité des systèmes fiscal et juridique.

Une centaine de représentants du haut management des entreprises françaises en République tchèque et des sociétés membres de la CCFT ont participé au sondage. Plus de la moitié d’entre eux sont présents en République tchèque depuis plus de dix ans déjà. Les dirigeants interrogés ont évalué l’attractivité actuelle de la République tchèque selon plusieurs critères clefs. Le plus grand nombre de sondés considèrent que la stabilité politique (78 %) et la qualité des employés aux postes de management sont des points positifs. En revanche, les avis sont controversés quant à la main-d’œuvre tchèque. Bien que 80 % des sondés soient satisfaits de sa qualité et 66 % de son prix, un tiers se plaint de son inaccessibilité.

La pénurie de la main-d’œuvre est un point noir de longue durée du marché tchèque. La République tchèque est une puissance industrielle et les entreprises doivent participer à la formation de leurs futurs employés. Une main-d’oeuvre de qualité, qui parle des langues étrangères et possède un savoir-faire, est intéressante non seulement pour les investisseurs potentiels, mais elle est indispensable aussi pour les sociétés en République tchèque », est convaincu Jaroslav Hubata-Vacek, directeur de la CCFT.

Selon 78 % des sondés, la qualité et le savoir-faire de la main-d’oeuvre ont augmenté. Les connaissances linguistiques se sont plus particulièrement améliorées (79 % des personnes interrogées le pensent). La mobilité professionnelle des employés est restée pratiquement inchangée – c’est l’opinion de plus de la moitié des sondés. 15 % notent que les employés ont moins envie de travailler, tandis que 42 % estiment que leur motivation est restée inchangée depuis leur arrivée sur le marché du travail. Près de la moitié pensent que la flexibilité du temps de travail des employés est plus importante.

Des perspectives optimistes de croissance économique

L’optimisme règne parmi les entreprises à la vue de l’évolution à venir de l’économie tchèque. 65 % des sondés prévoient sa croissance, un tiers sa stabilité. Les entreprises sont optimistes également en ce qui concerne l’évolution de leurs résultats économiques. 47 % s’attendent à une croissance modérée pouvant aller jusqu’à 5 % dans les deux prochaines années, et 45 % tablent même sur un taux supérieur à 5 %. Cette perspective d’avenir positive se reflète également dans la planification du nombre d’employés : 59 % prévoient d’embaucher dans le courant des trois prochaines années, un tiers d’entre eux projettent même d’augmenter leurs effectifs de plus de 10 %.

Pour autant, à la lecture des perspectives d’avenir, les entreprises voient plusieurs obstacles à leur croissance potentielle. Près d’un tiers d’entre elles considèrent que les systèmes juridique et fiscal sont compliqués et leur faible transparence constitue un obstacle. La pénurie de main-d’œuvre est perçue comme un obstacle par 41 % des sondés. Un tiers redoutent une faible demande intérieure et une forte concurrence. Parallèlement, 26 % considèrent de façon négative le soutien public aux investissements.

Les projets d’investissement

Par ailleurs, 47 % des sondés prévoient d’investir dans les trois ans à venir. Parmi eux 25 % projettent d’étendre leur production, 20 % de rénover ou d’acheter de nouveaux bureaux. 17 % des investissements seront consacrés au développement des TI, tandis que 8 % des entreprises prévoient de construire un centre de recherche ou de développement ou de l’agrandir.