La Semaine de l'éco

Photo: Štěpánka Budková

Toute l'actualité économique de la semaine écoulée.

En République tchèque aussi, on coupe l’électricité de ceux qui ne peuvent pas la payer

Photo: Štěpánka Budková
La société énergétique ČEZ, qui appartient majoritairement à l’Etat tchèque, couperait la fourniture en électricité à environ 2800 foyers par mois, des foyers dont le tort est de ne pas payer leurs factures. Il s’agit toutefois d’un nombre inférieur de moitié à celui de 2006, quand l’entreprise procédait à 6000 suspensions de l’alimentation électrique chaque mois. De nouvelles méthodes auprès des usagers expliqueraient cette amélioration.

Selon la firme, le nombre de personnes endettées auprès d’elle aurait baissé grâce à un système de SMS et de courriels envoyés aux retardataires. Cette mesure a été mise en place en 2011 quand près de 4000 foyers se voyaient privés d’électricité chaque mois. Porte-parole de ČEZ, Jan Pavlů n’est pas peu fier d’annoncer une baisse de 30% des coupures après la mise en application de cette nouveauté.

Et depuis l’an dernier, l’entreprise contacte désormais par téléphone les mauvais payeurs. Selon Jan Pavlů, sa firme traite individuellement chaque foyer, notamment quand des personnes se retrouvent dans des situations financières et/ou sociales difficiles. Une dizaine de milliers de ménages devraient de l’argent à ČEZ pour une somme estimée à plusieurs centaines de millions de couronnes (plusieurs millions d’euros), des chiffres qui n’ont pas tellement évolué depuis 2006.

D’autres fournisseurs d’électricité publient également les données relatives aux dettes de leurs usagers. Ainsi Centropol Energy fait état de problèmes pour 1 à 2% de l’ensemble des factures émises, ce qui correspondrait à une population de 4000 à 5000 personnes. Mais, Ladislav Šticha, le porte-parole de l’entreprise précise que certains clients ayant payé leur(s) facture(s) avec du retard sont également concernés par ce fichier.

Une légère baisse du taux de chômage en juin

Selon les nouveaux chiffres publiés ce mardi par le Bureau du travail, le taux de chômage a enregistré une baisse de 0,1 point au mois de juin, à 7,4 %, ce qui correspond à 537 179 personnes sans emploi. Selon la directrice du Bureau du travail, Marie Bílková, cette baisse du nombre des chômeurs s’explique par les travaux saisonniers ainsi que par la relance économique.

Le taux de chômage en République tchèque est en baisse depuis le mois de janvier 2014 quand il a atteint son niveau historique de 8,6 %, soit. 629 274 personnes. Le taux de chômage est passé de 8,6 % à 7,4 % dans la première moitié de l’année. Cette tendance s’accompagne d’une création de nouveaux emplois. En juin, 49 479 postes restaient inoccupés, ce qui signifie une hausse de 1 456 par rapport au mai. Néanmoins, cet accroissement d’emplois disponibles est loin de satisfaire la demande car il y avait 522 065 personnes prêtes à immédiatement commencer à travailler. Près de 11 candidats pour un seul poste.

Les disparités régionales persistent. Le taux de chômage est traditionnellement le plus bas dans la capitale. Il est de 5,3 % pour l’ensemble de Prague, suit la région de Plzeň (Bohême de l’Ouest) avec 5,5 %. En revanche, à Most (Bohême du nord-ouest) ou à Bruntál (Silésie du Nord), le nombre de chômeurs est le plus élevé, avec des taux s’élevant respectivement à 13,2 % et 12,6 %. Dans la région d’Ústí nad Labem (Bohême du Nord) il y a en moyenne 35 personnes à la recherche d’un emploi pour un seul poste libre.

Malgré cette légère baisse, le taux de chômage pourrait repartir à la hausse dès le mois de septembre quand les nouveaux diplômés perdront leur statut d’étudiant.

La République tchèque deuxième pays le plus attractif pour les investisseurs allemands

La République tchèque est le deuxième pays le plus attractif en Europe centrale et de l’Est pour les investisseurs allemands. Tel est le résultat d’une enquête menée récemment par la Chambre de commerce et industrielle tchéco-allemande et les chambres de commerce dans quinze autres pays de la région. La Pologne arrive en tête de ce classement.

Longtemps, pendant sept ans et jusqu’à l’année dernière, la République tchèque a occupé la première place. S’il a perdu son leadership, le pays n’en demeure pas moins attirant pour les sociétés du voisin allemand. Ainsi, 88% de celles qui ont investi en République tchèque affirment qu’elles ne regrettent pas leur choix et que sur la base de leur expérience, elles le feraient le même aujourd’hui. Un chiffre particulièrement flatteur, puisqu’il s’agit du plus élevé jamais enregistré depuis la première enquête menée en 2006.

Tout n’est pas parfait pour autant. Les entrepreneurs allemands ont fait part de leur mécontentement relatif à l’évolution des coûts du travail en République tchèque. Si ceux-ci ne représentent toujours qu’un tiers de ce qu’ils sont en Allemagne, ils sont cependant trois fois plus élevés qu’en Bulgarie, par exemple. De même, la République tchèque figure parmi les pays les moins bien notés dans les domaines du rendement, de la motivation et de la qualification des employés. Enfin, les sondés se plaignent de l’accessibilité à la main-d’œuvre qualifiée, la troisième plus mauvaise des seize pays étudiés, tout comme de l’insuffisance de la lutte contre la corruption et du manque de transparence dans la gestion des appels d’offres.

Dans la colonne points positifs figurent la stabilité économique de la République tchèque, les infrastrcutures ou encore la qualité et la disponibilité des fournisseurs tchèques et le règlement des factures en temps et en heure. Derrière la Pologne et la République tchèque se classent, dans l’ordre décroissant, l’Estonie, la Slovaquie, la Slovénie, la Croatie, la Lettonie, la Lituanie, la Russie et la Hongrie.

Près de deux milliards de couronnes pour le nouveau « chou-fleur » de Prague

Ouverture ce jeudi à Prague de l’un des centres scientifiques les plus modernes du pays, le nouveau bâtiment de l’Institut tchèque de chimie organique et de biochimie. Situé dans le quartier de Dejvice, ce pavillon futuriste a coûté près de deux milliards de couronnes selon les médias locaux, soit près de 75 millions d’euros.

Il porte le nom du célèbre scientifique tchèque Antonín Holý, disparu en 2012, et dont les nombreux brevets ont permis à l’Institut de financer la construction.

Pour les responsables de l’Institut, ce nouveau bâtiment est un symbole du potentiel commercial de la recherche scientifique de très haut niveau.

Le professeur Holý était entre autres parvenu à développer des médicaments contre le virus HIV, dont les brevets ont été vendus à des laboratoires pharmaceutiques aux Etats-Unis.

Selon Zdeněk Havlas, ancien directeur de l’Institut et initiateur de la construction, « ce pavillon a une consommation réduite en énergie et il a été bâti de manière à protéger au maximum les employés des matières dangereuses avec lesquelles ils sont amenés à travailler, notamment avec un système spécial de ventilation ».

Le bâtiment, conçu par le studio VPÚ Deco Praha des architectes Ivan Šrom et Kateřina Mašková, a une surface de 1136 m² pour dix-huit laboratoires en tout. Inspirés par sa forme, les employés de l’Institut tchèque de chimie organique et de biochimie l’ont déjà surnommé « Květák », soit « chou-fleur » en français.

La République tchèque pourrait perdre 2,4 milliards d'euros des fonds européens

La République tchèque pourrait perdre jusqu'à 65 milliards de couronnes, environ 2,4 milliards d'euros des fonds européens, de l'argent qu'elle ne serait pas en mesure d'utiliser dans les temps. Le problème est récurrent : le pays est le pire élève en Europe en ce qui concerne l'utilisation des fonds structurels de l'Union européenne. Un rapport publié ce vendredi de l’Office suprême de contrôle (NKÚ), qui évoque cette possible perte de 65 milliards, ne fait que confirmer un constat qui était déjà celui du ministère pour le Développement régional, lequel est précisément en charge de la gestion de l'argent européen.

L'Office suprême de contrôle note ainsi qu'à la fin de l'année dernière, 395 milliards de couronnes (14,5 milliards d'euros) avait été allouées soit seulement 54% de l' enveloppe totale pour la période de 2007 à 2013, qui s'élevait à 700 milliards de couronnes (25,5 milliards d'euros). Pour l'autorité, le problème se situe surtout au niveau du processus de sélection des projets pouvant bénéficier de subventions. L'administration en charge de la gestion de ces fonds serait inopérante et l'Office note également le problème du détournement de cet argent.

Inquiètes, les autorités bruxelloises ont menacé à plusieurs reprises de baisser le montant de l'enveloppe allouée à la République tchèque, notamment en l'absence, unique dans l'UE, d'une législation sur la fonction publique pour lutter contre la politisation des services administratifs et contre la corruption. Le ministre en charge des Droits de l'homme, le social-démocrate Jiří Dienstbier s'est d'ailleurs rendu dans la capitale belge en début de semaine pour rassurer sur l'avancement de son gouvernement à faire passer cette loi.

Le ministère pour le Développement régional doit lui se prononcer avant la fin du mois sur la stratégie à adopter pour améliorer la gestion des fonds européens et éviter de perdre trop d'argent avant la fin de l'année. Pour cela, il est envisagé d'accélerer la phase de sélection des projets qui pourront en profiter ou alors de faire des efforts en vue de mieux préparer les prochains plans structurels européens.