La République tchèque pourrait perdre 2,4 milliards d'euros des fonds européens

Photo: Štěpánka Budková

La République tchèque pourrait perdre jusqu'à 65 milliards de couronnes, environ 2,4 milliards d'euros des fonds européens, de l'argent qu'elle ne serait pas en mesure d'utiliser dans les temps. Le problème est récurrent : le pays est le pire élève en Europe en ce qui concerne l'utilisation des fonds structurels de l'UE. Un rapport publié ce vendredi par l’Office suprême de contrôle (NKÚ), qui évoque cette possible perte de 65 milliards, ne fait que confirmer un constat qui est également celui du ministère pour le Développement régional, lequel est précisément en charge de la gestion de l'argent européen.

Photo: Štěpánka Budková
L'Office suprême de contrôle note ainsi qu'à la fin de l'année dernière, 395 milliards de couronnes (14,5 milliards d'euros) avait été allouées soit seulement 54% de l' enveloppe totale pour la période de 2007 à 2013, qui s'élevait à 700 milliards de couronnes (25,5 milliards d'euros). Pour l'autorité, le problème se situe surtout au niveau du processus de sélection des projets pouvant bénéficier de subventions. L'administration en charge de la gestion de ces fonds serait inopérante et l'Office note également le problème récurrent du détournement de cet argent.

Inquiètes, les autorités bruxelloises ont menacé à plusieurs reprises de baisser le montant de l'enveloppe allouée à la République tchèque, notamment en l'absence, unique dans l'UE, d'une législation sur la fonction publique pour lutter contre la politisation des services administratifs et contre la corruption. Le ministre en charge des Droits de l'homme, le social-démocrate Jiří Dienstbier s'est d'ailleurs rendu dans la capitale belge en début de semaine pour rassurer sur l'avancement de son gouvernement à faire passer cette loi.

Le ministère pour le Développement régional doit lui se prononcer avant la fin du mois sur la stratégie à adopter pour améliorer la gestion des fonds européens et éviter de perdre trop d'argent avant la fin de l'année. Pour cela, il est envisagé d'accélerer la phase de sélection des projets qui pourront en profiter ou bien de faire des efforts en vue de mieux préparer les prochains plans structurels européens.