De l'opéra au musée : le prix de la culture à Prague

Photo: Commission européenne

L'offre culturelle de Prague est-elle accessible à tous ou est-elle réservée à une population privilégiée ? Embarquons donc pour un petit tour d'inspection des tarifs proposés théâtres, musées et autres institutions culturelles dans la capitale tchèque.

Le Narodni divadlo - qui comprend non seulement le Théâtre national, mais aussi le Théâtre des Etats et le théâtre Kolowrat - propose des tarifs très variés : on peut cependant être sûr que l'on ne se ruinera pas pour une place au balcon. Pour les étudiants, une réduction de 50 % est accordée : autant dire qu'on peut voir un opéra ou une pièce de théâtre dans des conditions très satisfaisantes de visibilité pour la somme dérisoire de 1 euro ! On se place sur une toute autre échelle de prix que pour les opéras parisiens, à tel point qu'il deviendrait presque avantageux de faire un aller-retour Paris-Prague avec une compagnie aérienne à bon marché dans l'unique but d'aller à l'opéra ! De plus, les prestations sont de très grande qualité, généralement sous-titrées en anglais et les deux salles sont tout aussi splendides l'une que l'autre.

L'opéra d'Etat est, lui, un peu plus cher, d'autant qu'il ne propose pas de réductions pour les étudiants. Il faut donc compter quelque 10 euros pour une place assise, mais il est possible d'être debout pour 3 euro. Dernier haut lieu du théatre local, bien plus onéreux : la Lanterne magique, qui, face au Narodni divadlo, utilise des techniques de sons et lumière pour rendre le spectacle plus vivant, et donc plus attractif pour les non-tchécophones. Le prix des places les moins chères s'élève à environ 15 euros.

Photo: Commission européenne
Pour l'amateur de musique classique, Prague est presque un paradis : le seul obstacle à son bonheur, c'est l'embarras du choix. Les concerts de la Philharmonie de Prague dans la salle Dvorak du Rudolfinum, sont accessibles à partir de quelque 3 euro, même si pour ce prix il faudra se contenter d'être debout. Les concerts des formations invitées, notamment dans le cadre de l'Automne de Prague, ne sont pas plus onéreux. Les concerts du célèbre FOK dans la splendide salle Smetana de la Maison municipale, ainsi que les innombrables concerts dans les églises, sont un peu plus chers. Il faut surtout éviter d'acheter ses places auprès des revendeurs qui prennent des commissions abusives et préférer se rendre sur place.

Autre distraction : le cinéma. Prague est parsemé de nombreux multiplexes semblables en tout point a ceux qui se sont multipliés en périphérie des villes francaises. Les films sont presque toujours en version originale sous-titrée en tchèque. Certains cinémas traditionnels subsistent encore du coté de la place Venceslas, en particulier le Svetozor et le Lucerna qui proposent des films tchèques de qualité, parfois sous-titrés en anglais. Le prix d'une place est presque moitié moindre qu'en France, ce qui est fort appréciable. Il faut donc compter quelque 3 euros pour un étudiant et 5 euros pour un adulte.

Les musées, ainsi que la plupart des sites touristiques, sont toujours payants. Si Prague ne peut se targuer d'abriter des musées aussi riches que ceux de Vienne ou de Berlin, certaines collections méritent une visite. La galerie nationale, répartie sur plusieurs sites, offre pour des sommes dérisoires des collections très variées, des merveilles de l'art gothique de Bohême au couvent Sainte-Agnès à la riche collection d'art moderne installée dans le palais Veletrzni, à Holesovice.

Signalons que ces musées ouvrent leurs portes gratuitement le premier mercredi du mois, de 15h à 20h. Il faut également citer le riche musée des arts décoratifs, gratuit le mardi soir de 17h à 20h. Pour ceux qui préfèrent l'histoire naturelle, le Musée national, véritable caverne d'Ali Baba, est tout aussi peu onéreux (de 2 à 4 euro), et même gratuit le premier lundi du mois.

La cathédrale Saint-Guy
Juxtaposée à cette Prague de la culture de qualité et bon marché, il existe la Prague du tourisme de masse et là, c'est une toute autre histoire. Ainsi, l'ensemble du Château est payant, et plutôt cher : il faut compter une dizaine d'euros par personne, ce qui peut au final s'avérer fort coûteux pour une famille. Cependant, une journée complète est à peine suffisante pour en venir à bout ! Il vous faudra débourser quelques euros pour visiter l'église Saint-Nicolas ou la cathédrale Saint-Guy, ce qui est impensable en France. Une petite contribution est également nécessaire pour admirer les jardins baroques Vrtba ou « sous le château », tandis que ceux du palais Wallenstein sont accessibles librement.

Le musée du communisme demande plus de 5 euros par personne. Certains musées moins sérieux installés dans la Vieille Ville réclament eux des sommes prohibitives. Mais ce ne sont que des exceptions dans une ville où les distractions culturelles « classiques » sont définitivement à la portée de toutes les bourses.

Auteur: Adelin Royer
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