Coronavirus : « Sauvez notre bière », implorent les petites brasseries tchèques

Source: Facebook Zachraň pivo

« Sauve la bière » est le nom d’une initiative lancée mercredi par une microbrasserie tchèque pour écouler une production menacée par les mesures de restriction et de confinement prises en raison de l’épidémie de coronavirus. Plus généralement, en plein boom ces dernières années, l’activité brassicole à petite échelle dans un pays où la bière est la boisson nationale s’apprête à lutter pour sa survie dans les prochaines semaines.

Source: Facebook Zachraň pivo
« Des milliers de litres de bière attendent que vous les sauviez », appellent les auteurs de l’initiative (https://www.facebook.com/zachranpivo/). Fraîche et non pasteurisée, cette bière (320 288 très précisément, mercredi) déjà produite par 34 micro et petites brasseries, dont beaucoup ne sont pas équipées de lignes d’embouteillage, ne peut être conservée que quelques semaines et doit donc être consommée dans des délais assez courts. Or, la fermeture des bars et restaurants imposée par le gouvernement dans le cadre des mesures visant à enrayer l’épidémie de coronavirus, a entraîné une baisse conséquente de la demande ces deux dernières semaines. « Jeter cette quantité aux égoûts entraînerait la disparition de certains d’entre nous. C’est donc vous qui pouvez aider les microbrasseries », expliquent les auteurs.

Comment aider ? Rien de plus simple, selon ces derniers : « Il suffit de consulter notre carte, de trouver le point de vente le plus proche de chez vous, d’acheter la bière et de la boire. Aidez-nous donc à sauver la bière en la buvant. Vous connaissez un moyen plus agréable d’aider quelqu’un ? »

L’appel au secours, qui fait suite à celui des producteurs de houblon confrontés à la pénurie de main-d’œuvre suite à la fermeture des frontières, a été lancé par la brasserie de Kytín (Bohême centrale). « Nous ne voulons pas rester dans notre coin et abandonner les microbrasseries à leur sort », peut-on lire également. Autre information : le décompte de bières restant encore à vendre.

Mercredi, le président de la Fédération des microbrasseries de Bohême et de Moravie (ČMSM) a indiqué qu’environ un quart des quelques 500 micro-brasseries existant actuellement en République tchèque ne survivront pas à la crise et seront contraintes de mettre la clef sous la porte ou devront être vendues par leurs propriétaires. Selon lui, le gouvernement devrait leur donner des garanties sur les dommages qui seront pris en charge.

La ČMSM estime à 80-85% la baisse de la production dans les microbrasseries depuis le début du mois de mars, « quand les gens ont commencé à paniquer ». Beaucoup ont également complétement stoppé leur activité. « Si la situation dure plus de six semaines à deux mois, ce sera la fin pour une multitude de brasseries et de restaurants », s’inquiète d’ores et déjà son président.