Consommation : ce qui changé depuis 1989

Photo : Štěpánka Budková

En 2014, la République tchèque a commémoré le vingt-cinquième anniversaire de la Révolution de velours, qui provoqua la chute du régime communiste et l’instauration de la démocratie représentative et de l’économie de marché. A cette occasion, la Radio tchèque s’est amusée à comparer différents indicateurs économiques, en termes de consommation notamment, entre 1989 et 2012. On y apprend ainsi que les Tchèques fument plus, mangent environ quatre fois moins de viande rouge mais dix fois plus d’épinard, boivent un plus de vin mais toujours autant de bière que leurs aînés.

Photo : Kristýna Maková
Ces comparaisons sont permises grâce aux données de l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ). On constate que la Révolution de velours a peut-être eu pour conséquence de permettre une importation de masse de fruits exotiques, puisque leur consommation a été multipliée par quinze depuis 1989. Amateurs de viande rouge à l’époque, les Tchèques privilégient désormais la volaille dans leur assiette. Autre grand perdant de la Révolution, le beurre, qui a cédé beaucoup de terrain aux graisses végétales. La consommation d’alcool est stable. On constate simplement un pic de consommation de bière en 1992.

Photo : Štěpánka Budková
Les changements sont plus significatifs au niveau de la démographie. Ainsi, les enfants de 0 à 14 ans représentaient près de 22% de la population totale en 1989, quasiment le double du nombre de séniors de plus de 65 ans (12,5%). Aujourd’hui, ces derniers constituent une population plus importante (18%) que leur lointaine progéniture (15%). Les Tchèques vieillissent et font moins d’enfants, 130 000 en 1989 contre 107 000 en 2013.

A noter également que la structure sociale de la société a largement évolué. Les agriculteurs étaient encore un demi-million en 1989. Ils sont aujourd’hui à peine 100 000. Parallèlement, leurs revenus ont augmenté bien moins vite que celui d’autres catégories sociales et leur salaire moyen n’atteint pas 18 000 couronnes en 2009, quand celui de la population totale est presque 50% plus élevé.