Vladimír Mišík, la légende de la scène tchèque fête ses 70 ans !

Vladimír Mišík, photo: Pan Hyde, public domain

Chansonnier, auteur et compositeur, Vladimír Mišík fait partie des artistes constants de la scène tchèque depuis plus de cinquante ans. Cofondateur ou membre de plusieurs groupes qui ont marqué la musique du pays dès la fin des turbulentes années 1960, le poète à la guitare a persévéré dans le milieu de la musique en renouvellant continuellement son approche au rock aux côtés de dizaines de musiciens. Vladimír Mišík, ce grand nom de la chanson tchèque fête ses 70 ans ce mercredi 8 mars.

Un homme de convictions

Vladimír Mišík,  photo: Pan Hyde,  public domain
Le chansonnier Vladimír Mišík a été un des rares artistes à ne pas s’aligner aux côtés de tous ceux qui se sont tus pendant le régime communiste. Après la rédaction de la Charte 77, Vladimír Mišík refuse de signer l’Anticharte 77 voulue par le régime, lequel s’était efforcé de montrer que même les plus grands acteurs du Théâtre national se prononçaient contre la Charte. Certains ont signé volontairement, certains se sont vus forcés de signer en vue d’éviter des répressions, et d’autres ont résisté.

Mais en 1977, Vladimír Mišík jouit déjà d’une grande réputation auprès du public, après avoir fait partie de plusieurs groupes comme The Matadors, Flamengo, Blue Effect ou Etc... En 1982, Vladimír Mišík est interdit de représentations publiques pendant deux années, car le régime de l’époque croyait pouvoir continuellement mettre la main sur les artistes libres d’esprit et fidèles à leur parole. Trois décennies plus tard, Vladimír Mišík a refusé en 2013 la médaille d’Etat des mains du président de la République tchèque, Miloš Zeman, afin de montrer son désaccord contre sa politique menée dans le pays.

Aux côtés des Matadors, Flamengo, Blue Effect et Etc..

Photo: Supraphon
C’est au lycée que Vladimír Mišík crée son premier groupe Uragán (Ouragan). Il rejoindra par la suite le groupe Komety (Les Comètes), où il fera la connaissance avec celui qui sera son fidèle complice tout au long de sa carrière, le guitariste Radim Hladík. Les deux musiciens intègreront ensemble le groupe The Matadors, lequel avait considérablement influencé la scène rock du pays à partir de la deuxième moitié des années 1960.

Mais toujours en quête de nouvelles aventures musicales, Vladimír Mišík a par la suite créé le groupe New Force, tout en jouant un certain temps avec le groupe de beat George and Beatovens. Compositeur prolifique, Vladimír Mišík se lance pourtant dès 1966 dans l’aventure du groupe Flamengo. L’album « Kuře v hodinkách » (Le Poulet dans la montre), le seul album du groupe composé sur les textes du poète Josef Kainar, est considéré comme l’un des meilleurs albums rock de l’histoire de la musique tchèque. Paru en 1972, l’album voit néanmoins le jour peu de temps avant la séparation du groupe la même année.

Vladimír Mišík & Etc... en première partie des Rolling Stones

Photo: Supraphon
En 1968, Vladimír Mišík et Radim Hladík crée le groupe Blue Effect. Si Radim Hladík est resté le leader du groupe pendant près de cinquante ans, Vladimír Mišík crée en 1974 le groupe Etc…, où il jettera définitivement l’ancre. Le groupe sortira plus d’une dizaine d’albums, et malgré l’interdiction de jouer émise par le régime en 1982, Vladimír Mišík & Etc... seront récompensés après la Révolution de velours, en se produisant en première partie lors du concert des Rolling Stones au stade de Strahov le 18 août 1990.

Le 14 septembre 2016, Vladimír Mišík avait croisé pour la dernière fois sur scène son collègue du groupe Blue Effect, Radim Hladík, lequel s’était éteint après une longue maladie au mois de décembre dernier. Leur morceau le plus connu reste sans aucun doute la chanson « Slunečný hrob » (La Tombe solaire).

En 1995, des astronomes tchèques de l’observatoire Kleť, en Bohême du Sud, découvrent une petite planète qu’ils baptisent tout simplement Mišík, en hommage de la légende du rock. Mais l'univers musical de Vladimír Mišík a été dépeint à merveille dans le nouveau documentaire de la réalisatrice Jitka Němcová intitulé Nechte zpívat Mišíka (Laissez Mišík chanter), et dont la sortie sur les grands écrans a été prévue pour le 8 mars 2017. La documentariste y dévoile également les retrouvailles inattendues entre Vladimír Mišík et la branche de sa famille américaine, dont le musicien avait jusqu'à présent ignoré l’existence.

Pour tous les mélomanes qui seraient intrigués par l’œuvre musicale de Vladimír Mišík, nous vous précisons que les prochains concerts de son groupe Etc... auront lieu les 15 et 16 mars dans la fameuse salle « Malostranská Beseda » au pied du château de Prague.

« L’amour est comme un beau navire,
qui a perdu son capitaine,
les mains des marins tremblent,
ils appréhendent une nouvelle matinée. L’amour est comme la souffrance du réveil et les mains chaudes des étoiles,
qui, à travers les fenêtres de la prison, te versent des fleurs des lunes de miel,
qui, à travers les fenêtres de la prison, te versent des fleurs des lunes de miel. L’amour est comme l’étoile du soir,
qui navigue dans le ciel noir.
Notre vie brûle comme une bougie
et les morts ne peuvent pas aimer. Notre vie brûle comme une bougie
et les morts ne peuvent pas aimer. »