Taliesyn : quinze ans de bars pragois

Taliesyn, photo: Site officiel du groupe

Si Taliesyn est encore peu connu du grand public, le groupe est en revanche bien établi dans les bars et clubs pragois. Il a déjà sorti deux albums : Jižní Amnézie (L’amnésie du sud, en français) en 2007 et Zvesela ! (Gaiement !) en 2010. Selon Jan Bičovský, auteur et interprète des textes du groupe, que nous avons interrogé, Taliesyn se trouve actuellement à un carrefour de sa production.

Taliesyn,  photo: Site officiel du groupe
Le style musical de groupe Taliesyn est difficile à classer dans une catégorie. En effet, les différents morceaux se trouvent à l’intersection du jazz, du folk-rock, du blues et de la musique celte. L’inspiration tirée de cette dernière est également à l’origine du nom du groupe, qui est celui d’un poète gallois du VIe siècle.

Les chansons de Taliesyn sont en anglais, comme la première de cette émission, Lord Franklin, et la deuxième, Sentimentality, que vous venez d’entendre. Mais Taliesyn chante également en tchèque : le morceau suivant s’intitule Duše z bezu (L’âme de sureau) et se rapproche du style de la musique traditionnelle tchèque.

Après quinze ans d’existence, Taliesyn repense en ce moment sa voie. Auteur et interprète d’une grande partie des chansons, Jan Bičovský retrace l’histoire du groupe depuis sa création jusqu’à aujourd’hui :

« Le groupe est né quand j’ai croisé Vojtěch Jindra, qui est notre guitariste, dans les escaliers de la Faculté de lettres à Prague. Nous étions copains au lycée quand nous jouions de la guitare dans le parc de Kampa en buvant de l’alcool. Vojtěch m’a parlé de son projet de créer un groupe qui interpréterait des chansons traditionnelles tchèques, ce que nous n’avons pratiquement jamais fait par la suite, mais c’est comme ça que le groupe a vu le jour. Mais quinze ans plus tard, nous ne nous sommes toujours pas imposés sur la scène musicale tchèque. La pause que nous avons décidée de prendre est en effet la conséquence de ce que l’on peut appeler une 'fatigue du matériel'. On aimerait consacrer un peu de temps à la réflexion sur la nouvelle orientation à donner au groupe. »

Photo: Indies Scope Records
Taliesyn a sorti deux albums : vous venez d’entendre la chanson Jižní Amnézie (L’amnésie du sud), qui est également le titre du premier disque. Vous allez pouvoir comparer son arrangement avec la chanson suivante tirée du second album et intitulée Viselec (Le Pendu). Mais avant cela, nous écoutons Jan Bičovský :

« La différence entre les deux albums ? L’un s’ouvre en trois parties et l’autre en deux parties, ce que les auditeurs ne pourront probablement pas apprécier. La pochette du second album a été dessinée par un ami peintre, Filip Kazda, tandis que la pochette du premier contient seulement une photo du groupe. Plus sérieusement, le premier album était notre première véritable expérience en studio, nous avons donc fait beaucoup de fautes d’amateurs, dont nous ne sommes pas particulièrement fiers. En revanche, l’album Zvesela ! a été enregistré dans le fameux Studio V à Zlín, qui est le meilleur en République tchèque pour ce genre de musique. Même si nous y trouvons toujours des imperfections, nous sommes satisfaits du résultat. »

Photo: Indies Scope Records
Le motif qui revient régulièrement dans les chansons de Taliesyn est l’amour inaccompli ou l’amour malheureux. Jan Bičovský nuance quand même ce caractère monothématique et explique au passage le choix du nom du second album : Zvesela ! (Gaiement !) :

« Le thème de l’amour inaccompli est quand même incontournable dans ce genre de musique, mais nous avons aussi des chansons sur la mort ou le meurtre, c’est pour cela d’ailleurs que l’album s’intitule ‘Gaiement !’ Bref, c’est peut-être un peu déprimant, mais l’album est une compilation des chansons qui nous plaisent le plus. »

Pour celles et ceux d’entre vous qui voudraient écouter la musique de Taliesyn en concert, avant encore que le groupe ne trouve sa nouvelle voie, c’est possible. Sur le site de Taliesyn, www.taliesyn.cz, vous trouverez les annonces des concerts des membres du groupe qui continuent à se produire en solo ou dans d’autres formations, ainsi que les chansons que vous avez découvertes tout au long de ce Dimanche musical. Nous terminons avec une chanson, qui inspire la nostalgie des moments passés, et s’appelle Café. Pas la plus gaie, c’est vrai, mais une conclusion qui, après tout, en vaut bien une autre…