Mucha : l’épopée punk-schlager de Moravie slovaque

Mucha, photo: Petr Hegyi / Archiv du groupe Mucha

C’est un dimanche musical exceptionnel que Radio Prague vous propose aujourd’hui, exceptionnel à plusieurs titres. D’abord parce que le groupe présenté en ce jour du Seigneur vient de la ville de Brno. Ensuite parce qu’il se nomme Mucha, comme le peintre Art nouveau et presque comme la poète underground qui le mène, Nikola Muchová. Enfin parce qu’il se définit comme un groupe de punk-schlager, ce qui n’est pas très courant. Alors qu’Alfons Mucha planchait voici un siècle sur le cycle de tableaux de sa vie, « l’Epopée slave » (Slovanská epopej), Mucha lui sortait son premier album à l’hiver 2014, « l’Epopée de Moravie slovaque » (Slovácká epopej).

Mucha,  photo: Petr Hegyi / Archiv du groupe Mucha
La métropole morave possède une scène musicale pour le moins riche et c’est sur le cadavre de trois formations qui en sont issues qu’est né le projet Mucha, autour de la chanteuse Nikola Muchová. Cette dernière, qui se produit depuis l’âge de 15 ans, mère trois ans plus tard, considère faire une musique « femipunk ». Ses textes, qui s’inspirent le plus souvent d’épisodes de la vie quotidienne (avec le remarquable morceau « Un demi-kilo de viande de porc » par exemple), paraissent satisfaire cette aspiration comme avec cette autre chanson intitulée « Les garçons sont des quéquettes » (Chlapi sú kokoti).

Musicalement, des mélodies folk côtoient des déferlements de violence saturée pour un résultat pas dégoûtant comme sur Ježíš, une chanson un poil blasphématoire et, attention, un peu vulgaire, une sorte de rock chrétien à l’envers. Dans sa critique de l’album, le site musicserver.cz parle d’un « disque comestible » et affirme que tout comme le duo Čokovoko, deux femmes venues également de l’enfer de Brno, Mucha saura trouver sa place dans le monde musical tchèque.