Michal, Lucie et leur périple à travers le monde

0:00
/
0:00

La culture au sens le plus large, se sont aussi les voyages, la découverte d'autres civilisations, d'autres modes de vie. Michal Jon, un jeune Pragois qui sera l'invité, aujourd'hui, de cette émission, pourrait vous en parler pendant des heures et des heures... Avec son amie Lucie Kovarikova, ils ont parcouru le monde à vélo, en l'espace de trois ans. De retour, depuis le mois de mai, à Prague, Michal m'a raconté toute l'aventure.

M. J. : « La vie est courte et le temps passe vite. Nous n'aurions certainement pas eu le temps de nous déplacer, à vélo, dans tous les endroits que nous aurions voulu voir, d'autant plus qu'en étant, tous les deux, enseignants, nous ne pouvions voyager que pendant les grandes vacances. Voilà pourquoi nous avons eu l'idée de faire ce tour du monde à vélo, de partir en vacances pendant trois ans, même si, dans ce cas-là, parler de vacances est assez exagéré. »

Le 1er mai 2002, Michal et Lucie ont commencé leur périple au parc de Hvezda, à Prague 6, pour l'achever, au même endroit, le 1er mai 2005. Quatorze mois de préparatifs et surtout d'entraînement intensif, mais le résultat vaut le coup : le couple a traversé 34 pays, visité tous les continents, parcouru presque 70 000 km, tout en faisant partager leurs impressions aux autres.

M. J. :« Pendant le voyage, nous avons écrit trois livres et, régulièrement, nous avons publié des articles dans les journaux et magazines. En plus, nous avons tenu un journal sur l'Internet. Les trois livres sont sortis au cours de ces trois années. Dans le premier, nous racontons notre voyage de Prague au Japon, le deuxième porte sur l'Australie, la Nouvelle Zélande et les îles Fiji. Le troisième livre est sorti le jour de notre retour en République tchèque. Il s'appelle 'A travers le royaume de glace vers l'enfer vert' L'enfer vert, c'est l'Amérique du Sud et le royaume de glace, c'est l'Antarctique. A présent, nous sommes en pleine écriture du quatrième livre qui sortira à l'automne. »

Quels sont les pays qui ont séduit le plus Michal et Lucie ?

M. J. : « Quatre pays nous ont particulièrement marqués, pour plusieurs raisons : par le style de vie de leurs habitants et par leur caractère, par la beauté de la nature et aussi par les conditions pour faire du vélo. De ce point de vue, nous nous sommes le mieux sentis en Australie, en Argentine, en Corée du Sud et en République sud-africaine. Nous nous sommes dits que nous serions capables de vivre dans deux de ces pays, en Australie et en Argentine, où, je pense, il y a encore beaucoup de place pour les nouveaux venus...Nous ne voudrions pas nous installer en République sud-africaine, même si on y vit bien et même si la nature y est magnifique, pour des raisons de sécurité. En Corée du Sud, la vie serait impossible pour nous à cause de la langue. »

Se heurter à une barrière quasi infranchissable de la langue... cela peut arriver n'importe où... même dans les pays où on ne s'y attendait pas.

M. J. : « Nous parlons plusieurs langues, anglais, russe, espagnol et allemand. Nous n'avons pas eu tellement de problèmes de communication dans les pays où l'on écrit avec des feuilles de thé éparpillées, c'est-à-dire au Japon, en Corée du Sud et en Chine. Mais nous avons eu beaucoup de difficultés à nous faire comprendre dans les pays francophones, même dans la partie francophone du Canada, que nous croyions bilingue. Alors je ne sais pas, soit les gens n'ont pas voulu nous parler, soit ils ne savent vraiment pas parler anglais. En France, c'était pareil : les gens ne parlent pas un mot d'anglais et c'est un problème qui concerne toutes les générations. En moyenne, nous avons rencontré un Français par jour capable de communiquer en anglais. »

« Ce qui est amusant, c'est que dans les pays asiatiques, en Corée du Sud par exemple, pour obtenir des renseignements essentiels, nous avions nos questions écrites en signes sur des feuilles de papier que nous montrions aux gens. Parfois, ils nous répondaient par écrit aussi, en pensant que nous étions muets ce qui nous a fait beaucoup rire. Mais finalement, en France, nous étions obligés de faire pareil ! De se faire traduire quelques phrases en français, du genre où est le magasin le plus proche, où se trouve ceci ou cela... et de les montrer, bêtement, aux gens. Ça va aussi, mais ce qui est dommage, c'est que quand vous voulez savoir autre chose que le prix d'un kilo de bananes, vous ne pouvez pas discuter avec eux. »

Un concert de Noël en Afrique, en plein milieu de la nature exotique, des festivités organisées par des compatriotes tchèques et slovaques à Brisbane, en Australie, ou encore un concert solennel qui s'est déroulé en Uruguay, le 1er mai 2004, à l'occasion de l'élargissement de l'Union européenne... Voilà quelques-unes des manifestations culturelles auxquelles les cyclo-touristes Michal et Lucie ont assisté, pendant les pauses dans leur périple à travers le monde. Michal se souvient...

M. J. : « En Mongolie, à Ulan Bator, nous étions invités par l'Ambassade tchèque, à un grand concert, je crois que c'était la manifestation culturelle internationale la plus importante dans le pays. Le concert s'appelait La Mongolie Bleue et les chanteurs du monde entier qui y ont participé, ont dû chanter chacun à leur tour une chanson dans la langue mongole. La République tchèque était représentée par Petr Fiala du groupe Mnaga a Zdorp et il a vraiment assuré ! »

Retour à l'école ? Michal, prof d'anglais et Lucie, prof d'allemand, ne l'envisagent pas. Alors que... A part l'écriture de leur quatrième livre, ils se consacrent à la préparation des débats-conférences sur leur expédition, destinés aux enfants et aux adolescents, avec lesquels ils feront, cette fois-ci, le tour de la République tchèque. Les premières rencontres avec le public enfantin et adulte, qu'ils ont déjà organisées depuis leur retour, ont rencontré un énorme succès...

Auteur: Magdalena Segertová
lancer la lecture