Guy Gauthier, l'invité du Festival du film documentaire de Jihlava

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Maintenant, nous allons mettre le cap sur la ville de Jihlava, au sud-est du pays, où s'est déroulé, fin octobre, le 8e Festival international du film documentaire. Alexis Rosenzweig y a rencontré le théoricien du cinéma français Guy Gauthier.

"L'objet de ma visite ? C'est la présentation de mon ouvrage sur le documentaire qui est sorti en France, il y a quelques années déjà. En République tchèque, on a décidé de le traduire et on m'a demandé en même temps d'être juré au festival et de donner un cour à la FAMU de Prague."

Vous connaissiez le documentaire d'Europe centrale et en particulier de République tchèque, ou vous le découvrez aujourd'hui ?

"Je le découvre. C'est le type de documentaire qui n'a pas circulé en France, à la différence du cinéma tchèque des années 60, 70. Je découvre que certains auteurs très connus à l'époque pour leurs films de fiction étaient aussi des auteurs de documentaires, mais on les ignorait. Le documentaire était toujours le parent pauvre, il n'y a que depuis quelques années qu'on commence à trouver que c'est quelque chose d'intéressant."

Parmi les films que vous avez vus au festival, est-ce qu'il y en a qui ont attiré votre attention ?

"Je ne sens pas venir une école particulière de documentaire ici. Actuellement, le documentaire est assez concentré sur certains pays, très attentifs aux moyens de prise de vue. Et puis, la télévision est souvent celle qui produit et qui oblige à certaines normes. On a des films formatés de la même manière un peu partout. Je sens que l'Europe centrale est prise dans ce courant, auquel on ne peut échapper qu'en faisant des films pour le cinéma, mais avec les périls que ça comporte. Tout le monde n'a pas la chance de Nicolas Philibert qui a fait, avec Etre et avoir, 2 millions d'entrées en France..."