L’œil français sur les élections législatives tchèques

Photo illustrative: Ondřej Tomšů

Que ce soit l’actualité politique, marquée bien entendu par les élections législatives tchèques des 20 et 21 octobre, la culture, ou encore la société... La gamme des sujets qui ont récemment soulevé l’intérêt de nos auditeurs est variée.

Photo illustrative: Ondřej Tomšů
Après avoir suivi les émissions que nous avons consacrées aux élections législatives tchèques, Hervé Brien nous a adressé un commentaire dont voici un extrait :

« Merci pour les informations et commentaires sur vos élections législatives qui nous ont permis de les suivre. Les résultats montrent une fois encore le rejet des partis traditionnels et leur effondrement, la montée des partis extrêmes et l’arrivée au pouvoir d’acteurs de l’entreprise. Il semble bien qu’en ce début de XXIe siècle, les électeurs cherchent une nouvelle réponse à leurs préoccupations et sont sensibles soit au populisme, soit aux idées nouvelles, les vieilles recettes des partis traditionnels n’apportant pas de solutions. Vous allez avoir une fois encore un gouvernement de coalition, ce qui n’est jamais simple, les alliances se faisant et se défaisant au gré des événements. »

Les négociations sur la formation d’une coalition gouvernementale sont en ce moment effectivement en cours. Toutefois, faute de volonté des acteurs politiques principaux de participer à une coalition avec le vainqueur des élections, le mouvement ANO d’Andrej Babiš, la formation d’un gouvernement minoritaire constitue aussi une des éventualités probables et suggérées, comme nous l’avons par ailleurs expliqué dans notre magazine d’actualités Faits et événements. Une question qui risque d’agiter l’actualité politique locale pendant quelques temps encore, et dont l’évolution sera bien entendu suivie et traitée en détail dans nos émissions.

Observateur attentif des événements sur la scène politique tchèque, M. Jean-Michel Aubier a également commenté les résultats des récentes élections législatives tchèques :

Andrej Babiš,  photo: ČTK
« Sans surprise, et avec un score annoncé par les sondages, les Tchèques ont souhaité confier la conduite du pays à M. Babiš, reléguant très loin le parti du Premier ministre (le Parti social-démocrate, ČSSD, ndlr) qui essuie une véritable déroute. Et l'extrême-droite arrive en seconde position.... Pourtant, sous le gouvernement Sobotka, le chômage est passé d'un taux de 6,6% en janvier 2014 à 3% aujourd'hui. Rien que ce chiffre aurait pu laisser penser que le ČSSD s'en sortirait haut la main. La dette a aussi été réduite de façon significative. On parle souvent de déficit public, mais là aussi, la situation s'est améliorée et c'est un excédent qu'a dégagé la République tchèque en 2016. En France, nous avons un chômage important, une dette qui atteint des sommets, et un déficit qui peine à descendre en dessous de la barre des 3 %. Et pourtant, nous avons la sagesse de repousser les dangers du populisme et de l'extrémisme. Chez vous, on pourrait dire que tout va bien du côté de l'économie, mais vous faites des choix qui semblent aller à l'encontre d'une certaine logique. Mais de quoi ont peur les Tchèques ? Des migrants et de l'islamisation de leur pays ? Le discours anti-système et anti-corruption de Babiš séduit ? Cela me fait bien rire ! Il traîne des casseroles qui lui ont fait perdre son immunité parlementaire... Et pourtant, il remporte haut la main les élections. Même s'il dit ne pas vouloir que le pays quitte l'Union Européenne, je me demande quel va être l'avenir de la République tchèque. »

Pour finir avec ce thème, Jean-Michel Aubier nous remercie pour l’émission spéciale de Radio Prague consacrée aux élections législatives, avec « des intervenants parlant un français impecable ». Notre auditeur français nous fait savoir par la même occasion qu’il a été un peu déçu par les deux reportages sur l’expérience de Saša Uhlová centrés sur la vie au salaire minimum. Et d’expliquer :

Photo: Archives de Saša Uhlová
« J'avoue ne pas avoir appris grand’chose. On ne peut pas vivre décemment avec 11 000 couronnes. Ben oui, ça n'est guère surprenant. Intéressant en revanche d'apprendre que la République tchèque figure parmi les pays les moins sains du monde. Mais comme vous l'avez précisé, même si le pays connaît effectivement des problèmes avec l'alcool, le tabac et l'obésité, ce classement est sujet à controverse. »

M. Gilles Gautier, quant à lui, a particulièrement apprécié les rubriques culturelle et littéraire consacrées respectivement au chef d’orchestre français Pierre Boulez et à l’écrivain tchèque Jáchym Topol. Il en fait mention dans son rapport rédigé le 7 octobre dont voici les grandes lignes :

Pierre Boulez,  photo: Pierre Boulez,  photo: Roger Mastroianni / IFP
« Comment ne pas faire de compliments avec le contenu de cette émission. Un vrai régal, un moment d'information incroyable: il faut écouter Radio Prague pour en apprendre sur Pierre Boulez ; un comble! Un compositeur français et chef d’orchestre mal connu en France en dehors des mélomanes bien sûr. Moi même, je connaissais un peu, mais en écoutant l'émission je me suis rendu compte que je ne savais pas grand chose sur lui, j'en ai appris beaucoup ! De plus j'ai bien noté aussi les titres des livres de Topol, surtout ‘L'homme sensible’. Un commentaire pareil donne envie de le lire. Souvent quand j'écoute des émissions littéraires, si la description d'un livre m'a plu, je l'achète ou le commande, et là, je peux vous dire que le sujet m'a ‘emballé’! Mais je n'ai pas entendu qu'il soit traduit en français. Cette émission du 7 octobre, je vais la relire ou la réécouter un de ces jours aussi bien pour Pierre Boulez que pour Jáchym Topol. »

En plus de cela, dans une autre lettre qu’il nous a adressée quelques jours plus tard, Gilles Gautier a commenté un reportage, diffusé le 9 octobre, sur la brasserie tchèque la plus célèbre, l’entreprise Plzeňský prazdroj qui a célébré ses 175 années existence :

Photo: CzechTourism
« Bon reportage sur cette célèbre brasserie, j'ai bien aimé, étant un amateur de bières. Guillaume a pu voir ma machine à pression, ce qui à mon goût est meilleur qu'une bière bouteille, machine offerte d’ailleurs pour mon anniversaire il y a cinq ans maintenant. Bon, je viens de la rentrer car maintenant je consomme moins que pendant l'été. Si un jour je viens dans votre pays, je ne manquerai pas de goûter plusieurs sortes de bières. Mon ami allemand m'a dit plusieurs fois que les bières tchèques étaient largement aussi bonnes que les allemandes, alors il me faudra comparer !“

Osamu Aikawa du Japon a ajouté à son rapport d’écoute qui est traditionnellement long et détaillé une description de la récente situation météorologique dans son pays, marquée par la présence de fortes pluies et des températures élevées. Une situation qui l’amène à constater que le climat est actuellement différent de ce qu’il est habituellement et à nous demander s’il y a des conditions météorologiques anormales aussi en République tchèque... On peut dire que le pays demeure jusqu’ici à l’abri de caprices météorologiques vraiment graves, mis à parts quelques cas exceptionnels. Le dernier cas en date ayant eu lieu ce week-end où des vents d’extrême violence ont touché l’ensemble du territoire, causant d’importants dégâts matériels et la mort de plusieurs personnes.

Photo: Štěpánka Budková
Nous avons eu le plaisir de recevoir aussi un message de Naghmouchi Nouari d’Algérie qui veut entre autre savoir si les Tchèques aiment le café. Et bien, la réponse pourrait être « oui mais pas d’une manière démesurée », car avec la consommation annuelle de près de 3,26 kilos de café par tête d’habitant, les Tchèques occupent la 35ème position à l’échelle mondiale. Les sondages locaux ont aussi révelé que les Tchèques fortunés préfèrent désormais le café en grain, tandis que ceux qui le sont moins privilégient le café instantané ou le café moulu.

Nous remercions vous tous, chers amis, que nous avons eu le plaisir de citer dans cette émission, sans oublier Roger R. Roussel du Canada qui nous a signalé dans son bref message:

« Je suis très heureux de vous faire parvenir des rapports de réception et des petites pensées du Canada. Merci de vérifier mes rapports par vos magnifiques cartes QSL. Continuez votre excellent travail ».


Et voici encore notre traditionnelle question du mois qui est cette fois-ci la suivante :

Comment s'appelle l'obstacle le plus difficile du Grand Steeple-Chase de Pardubice, course organisée chaque année à l'automne ?

Je rappelle que parmi les bonnes réponses, six vainqueurs seront tirés au sort et recevront un prix. Envoyez vos réponses avant la fin du mois à l’adresse suivante : [email protected]