Les élections européennes vues par les auditeurs de Radio Prague

Photo: The Parliament Magazine

Bienvenue à l’écoute de ce nouveau magazine qui présente des extraits de messages des auditeurs de Radio Prague. Ceux-ci ont suivi avec attention les récentes élections européennes.

Photo: The Parliament Magazine
Au lendemain des élections au Parlement européen, nous avons reçu un courriel de Jean-Michel Aubier dans lequel il remarquait :

« Hereux de constater que dans certains pays comme la République tchèque ou la Slovaquie, les forces d’extrême droite ont été contenues. Tomio Okamura n’aura donc pas réellement profité de la venue à Prague de Marine Le Pen et de Geert Wilders. C’est d’autant plus intéressant que la participation a été beaucoup plus importante que prévu. La crainte d’une ‘submersion migratoire programmée par l’Union européenne, qui prend la forme en République tchèque d’incroyables vagues de migrants, incessantes…’ pour reprendre les propos de la responsable française ne s’est jamais avérée. Le ridicule ne tue pas. On peut regretter que malgré les casseroles qu’il traîne derrière lui, le parti du Premier ministre atteigne les 21%, et ce, malgré les manifestations dans la rue. Il était intéressant de rappeler l’immiscion de la Russie dans ces élections et de noter que la question n’était pas de savoir si la Russie allait lancer une campagne de désinformation, mais plutôt comment elle allait le faire, pour reprendre les propos du chef du Service de sécurité et de renseignement. »

Notre auditeur français nous a fait part également de sa nostalgie en rapport avec la menace d’extinction des papillons et notamment du damier du frêne, que nous avons évoquée dans un de nos récents programmes. De même, il a retenu les problèmes auxquels les agriculteurs en Tchéquie sont confrontés à cause de la sécheresse et apprécié les extraits du concert exceptionnel dont la recette doit contribuer à la rénovation de Notre-Dame de Paris. « Entendre Stabat Mater du compositeur Antonín Dvořák a été un plaisir », nous a-t-il écrit... Et toujours à propos de l’agenda européen, Jean-Michel Aubier a également remarqué :

« Bravo et merci pour avoir décroché une interview spéciale de Vladimír Špidla. J’ai parfois trouvé ses propos sur l’Europe un peu optimistes face à une réalité difficile. Mais l’entendre s’exprimer en français était appréciable. Pour autant, je pense que si un référendum devait avoir lieu sur l’appartenance à l’Europe, les 70% de OUI qu’il a avancés seraient probablement atteints dans un pays montré comme l’un des plus eurosceptiques. La République tchèque aurait du mal à se relever d’un czexit en perdant ses subventions. L’économie ne serait pas aussi performante et le chômage ne serait probablement pas à un taux qui fait rêver (2,7 %) ».

L’interview avec Vladimír Špidla a été commentée également par M. Paul Jamet, qui nous a écrit :

« Je réagis, une fois n'est pas coutume, à l'émission spéciale du 1er mai, émission entièrement consacrée à l'interview de l'homme politique Vladimír Špidla. Très intéressante l’interview, d'autant plus que cet ancien Premier ministre et commissaire européen parle un très bon français. Ce témoignage au travers des éclairages qu'il apporte sur le rapport des Tchèques avec l'Union européenne mériterait beaucoup de prolongements. Par exemple, qu'a apporté l'entrée dans l'UE pour l'agriculture tchèque, le commerce tchèque, l'industrie, la culture, les échanges universitaires, la recherche scientifique, etc. ? Pour le domaine dans lequel j'ai travaillé, celui de la recherche scientifique, l'accès aux programmes et financements européens avait été préparé bien des années avant le 1er mai 2004, disons quasiment à partir de la chute du régime communiste. Des laboratoires qui coopéraient essentiellement avec ceux de la sphère communiste se sont trouvés intégrés et propulsés sur la scène scientifique européenne et internationale. J'avais déjà perçu cela pour l'Espagne après l'adhésion de ce pays à l'UE en 1986. »

Paul Jamet estime qu'une partie du désamour constaté entre les Européens et les institutions européennes s'explique par le manque d'explications positives que les médias véhiculent : le manque de compréhension des enjeux et tout l'intérêt que représente l'UE pour les petits pays qui la composent, face à des géants qui cherchent constamment à nous diviser, telle la Chine qui s'efforce de « vendre son projet ». Paul Jamet constate en conclusion :

« Vous l'avez compris, et je le confirme : malgré ses imperfections, je reste un farouche partisan de la construction européenne, car c'est le seul moyen d'assurer notre avenir dans un monde globalisé. Les Britanniques, s'ils finissent par quitter l'UE (ce n'est pas encore fait !), regretteront amèrement leur départ ; c'est un cadeau empoisonné que laisseraient les générations actuelles aux générations futures. »

M. Christian Ghibaudo, lui aussi, nous a fait partager quelques observations au sujet des élections européennes, qu’il a formulées avant même leur tenue :

« J’ai pu voir que quelques dirigeants de droite plus ou moins extrême étaient réunis à Prague la semaine passée. Cela m’amène à quelques réflexions. En France, selon les sondages, quand on fait le total de tous les partis ou mouvements europhobes, ce sont bien eux qui ont la majorité des estimations. Mais la barre des 5 % empêchera de nombreuses listes d’êtres élues. On verra bien si le Parlement européen aura une majorité pro-Europe ou anti-Europe ».

Comme on le sait, les craintes de tous ceux qui appréhendaient une importante montée en puissance des formations nationalistes et populistes ne se sont confirmées pas plus à l’échelle européenne qu’en Tchéquie, un pays soupçonné de fortes tendances xénophobes et anti-immigration.

Photo: Filip Jandourek,  ČRo
Christian Ghibaudo s’est aussi intéressé à la présence des députés au Parlement tchèque. « Y-a-t-il une obligation de présence, et les députés les moins assidus sont-ils sanctionnés comme en France ? Ou alors touchent-ils leurs indemnités qu’ils soient présents ou moins présents lors des sessions du parlement ? », nous a-t-il demandé.

Les députés tchèques sont passibles d’une amende en cas d’absence aux sessions plénières et aux délibérations des groupes et des commissions, si cette absence n’est pas dûment justifiée. C’est le comité d’organisation qui décide du montant de cette sanction. Le salaire d’un député tchèque est de 82 400 couronnes (l’équivalent de près de 3 300 euros), auquel s’ajoutent toutes sortes de contributions supplémentaires.

M. Philipe Marsan a écouté le Courrier des auditeurs du 7 mai où il y avait une question relative à une visite des locaux de Radio Prague. Il nous a ainsi rappelé :

« Ma fille Elena était venue à Prague il y a quelques années pour rencontrer, un samedi, les journalistes de Radio Prague. Elle avait été bien reçue et a conservé un excellent souvenir de son séjour en République tchèque. Elle avait apprécié l’histoire, l’art, la culture et la littérature. Elle est professeure de lettres modernes près de Bordeaux ».

Notre fidèle auditeur nous a confié encore un autre souvenir personnel lointain:

« Cela s’est passé à Paris au début des années 1980. Avec une amie et ses enfants, nous sommes montés en haut d’une tour de Notre-Dame. En regardant la scène, la fille de mon amie, Stéphanie, m’a récité un poème de Prévert. Quelle émotion en ce monument superbe, à une époque où la cathédrale rayonnait de toute sa splendeur ! »

Merci, cher ami, merci à vous tous que nous avons eu le plaisir de citer dans ce magazine ou qui nous avez envoyé de simples rapports d’écoute. Nous avons aussi apprécié les salutations qui nous ont été adressées par Mouad Belgrid du Maroc qui suit notre page Facebook et qui nous remercie pour tous nos programmes.


Et voici enfin, comme d’habitude, notre traditionnelle question du mois :

Il y a 70 ans de cela (le 11 juin 1949), à Ostrava, le coureur à pied Emil Zátopek battait son premier record du monde en 29’28’’2 sur 10 000 mètres. Au total, combien de records du monde a-t-il établis durant sa carrière sur les distances en kilomètres ?

Envoyez vos réponses avant la fin du mois à l’adresse suivante : [email protected]