Courrier des auditeurs

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Aujourd’hui, nous vous présentons encore une des réponses du concours 2010, petit avant-goût de vos autres réponses qui seront l’objet d’une émission spéciale, mardi prochain, à l’occasion du jour férié en République tchèque qui rappelle la mort du réformateur Jan Hus. Je vous rappelle que notre grande gagnante était Tracy Andreotti, des Etats-Unis.

Côté français, nous avons également eu cette réponse, de Maurice Yon, qui n’a pas gagné, mais que nous remercions de sa participation :

« Si près de la date limite, je suis navré de me pencher tardivement sur mes amours littéraires tchèques. Dans ma bibliothèque, les poètes tchèques ont une place de choix, et quand je rêve de Prague, je me tourne vers Holan ou Seifert. Mais l'écrivain qui a marqué toutes les décennies depuis 50 ans est sans équivoque Milan Kundera. Avec lui, la vraie vie est ailleurs et ici. Il a accompagné nos rêves, nos peurs, nos joies, nos espoirs et nos déceptions, nos inquiétudes et nos surprises dans l’Europe du XXe siècle. Une écriture au cœur de la vie et de la société. »

Comme d’habitude, vous nous faites parvenir vos rapports d’écoute... Gilles Gautier de Lucé en France nous a fait parvenir le sien, aggrémenté d’une jolie carte postale présentant une gravure de Chartres du XVIIe siècle. Voilà ce qu’il nous demande notamment : « Je voudrais en savoir un peu plus sur l’alimentation bio en République tchèque. Dans une émission vous avez parlé de la bière. Mon ami allemand Helmut m’a dit (il est très amateur de bières) que les bières tchèques sont excellentes. Y en a-t-il des bio ? »

Alors d’abord, oui, en effet, les bières tchèques sont excellentes et les Tchèques, malgré leur petit pays, font partie des gros buveurs de bière par habitant au monde, même si de récentes études notent une baisse de la consommation. De nombreuses bières bio sont disponibles sur le marché tchèque, mais elles proviennent de l’étranger. A l’heure actuelle, il n’existe pas de producteurs qui brassent de la bière bio à partir de produits issus de l’agriculture biologique tchèque. Par contre, certains brasseurs tchèques utilisent des matières premières bio importées d’autres pays. Mais il y a des chances que petit à petit, les bières bio, made in Czech Republic, avec des produits tchèques apparaissent, car comme partout ailleurs, le bio est en plein boom dans le pays. On ne compte plus les restaurants ou self bio, ou partiellement bio. Et les grandes surfaces elles-mêmes vendent leurs produits issus de l’agriculture biologique. En décembre dernier, Anne-Claire Veluire avait d’ailleurs fait un reportage sur les paniers bio, une forme de consommation alternative qui commence à émerger dans le pays. Vous pouvez retrouver cette rubrique sur notre site Internet, dans les archives de l’Economie.

M. Jacques Augustin de Rosny sous Bois, nous a fait fidèlement parvenir ses rapports d’écoute, toujours accompagnés d’une lettre manuscrite. Il nous écrit ceci : « Actuellement la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud ralentit un peu le DX sur les ondes courtes mais pas au point de l’oublier, loin s’en faudrait. (...) » Nous vous envoyons, bien sûr, des cartes QSL en réponse à vos dix rapports d’écoute. « Ces derniers jours Radio Prague m’a orienté vers la littérature avec notamment le lauréat du prix Franz Kafka remis si j’ai bonne mémoire à Václav Havel dont je regrette qu’il n’ait pas obtenu le Prix Nobel de la Paix. » Vous avez apprécié également une de nos émissions sur les traducteurs d’ouvrages tchèques vers le français. Enfin, vous nous posez la question suivante : « l’Etat est-il actif envers les personnes handicapées pour leur procurer les soins nécessaires et leur verser une allocation mensuelle ? Le gouvernement favorise-t-il une insertion dans la vie active de ces mêmes handicapés ? »

C’est une vaste question. D’abord pour la question des allocations. Il existe deux types : une allocation handicap (‘příspěvek na péči’) qui s’échelonne sur quatre niveaux (bientôt trois avec une nouvelle loi). A l’heure actuelle, une personne peut recevoir entre 2 000, 4 000, 8 000 ou 12 000 couronnes par mois, selon le degré de handicap. Ensuite vous avez également ce qu’on appelle la pension d’invalidité (‘invalidní důchod’) qui s’applique aux personnes qui ne peuvent pas ou plus travailler. Là aussi, cette pension se calcule en fonction des années de travail et du pourcentage d’invalidité. Pour ce qui est de l’insertion de ces personnes handicapées dans la vie active et dans la société, eh bien la situation est bien meilleure qu’après 1989, mais tout n’est évidemment pas rose. Aujourd’hui, on parlerait d’ailleurs plus d’inclusion que d’insertion, selon la terminologie anglo-saxonne. De nombreuses associations se battent justement pour favoriser l’inclusion des personnes handicapées dans la vie de tous les jours. Ca commence évidemment par la scolarité et trop souvent les enfants handicapés sont encore redirigés vers des enseignements dits spécialisés. Mais peu à peu les choses bougent, grâce à des ONG locales souvent membres d’organisations supra-nationales. La coopération européenne et l’harmonisation de la législation au niveau européen va dans ce sens-là également.

Aujourd’hui, de nombreuses personnes possédant un handicap physique ou mental léger peuvent tout à fait être autonomes, vivre de manière indépendante dans des appartements aménagés en fonction du handicap et plus ou moins supervisés selon le degré de celui-ci. Ceux-ci sont une alternative aux grosses institutions, les autorités tendent d’ailleurs à favoriser ces appartements supervisés, mais se heurtent par contre à un vrai déficit au niveau des capacités. Ce qui pêche le plus, selon certaines ONG spécialisées, c’est l’accès à l’information. Souvent les possibilités existent, mais les personnes concernées les ignorent. Comme souvent du côté des autorités et des institutions, mais aussi du grand public, de nombreux préjugés subsistent et c’est à cela que s’attaquent de nombreuses associations qui veulent faire reconnaître les droits égaux des personnes handicapées. Par exemple, sur les questions de tutelle qui est parfois décrétée beaucoup trop facilement, comme si le handicap impliquait forcément l’impossibilité de prendre une décision rationnelle. En tout état de cause, la République tchèque n’est quand même pas complètement à la traîne, et même dans des pays comme la France, des progrès sont encore à faire pour l’inclusion des personnes handicapées dans la société.

Merci encore à Jean-François Meile d’Ars-sur-Moselle pour ses rapports d’écoute, de même qu’André Biot de Romerée et Patrick Gheury de Rochefort en Belgique, qui a eu quelques problèmes de réception, Philippe Marsan de Biganos, Abdelhamid Djebarri d’Algérie, Didier Beaurepaire de Romans-sur-Isère, Francis Jarry de Saint-Ouen, Osamu Aikawa qui nous écoute depuis le Japon, Souhami Zahra du Maroc.