Nouvelles Vendredi, 16. AVRIL, 1999

Les avions de l'OTAN ne décoleront pas encore de la République tchèque

Le ministre tchèque des A.E., Jan Kavan, n'a pas discuté avec le secrétaire d'Etat américain, Madeleine Albright, de la possibilité, pour les avions de l'OTAN opérant en Yougoslavie, de s'envoler de bases aérienne tchèques. "Je peux vous dire clairement qu'il n'en a rien été", a répondu le ministre à la Radio tchèque. Cependant, le porte-parole du ministère de la Défense, Milan Repa, a précisé que jusqu'à présent la République tchèque n'a pas été sollicitée dans ce sens, mais que, le cas échéant, elle dispose, bien entendu, d'aéroports préparés pour recevoir les avions de l'Alliance.

L'initiative allemande pour la paix

Cela étant, le chef de la diplomatie tchèque salue le projet allemand de solution à la crise du Kosovo, en tant qu'initiative de nature à contribuer à la recherche de la solution la mieux adaptée. Et d'ajouter qu'il importe de partir du fait qu'il est impossible de permettre au président yougoslave, Slobodan Milosevic, de "geler les résultats de l'épuration éthnique". Selon le projet de solution allemand, l'OTAN devrait suspendre ses bombardements pendant 24 heures et laisser Belgrade retirer ses troupes. Une fois les troupes retirées, arrêter définitivement les bombardements, mettre dans les régions de crise les forces de la paix et permettre le retour des réfugiés.

Les relations tchéco-russes

La dette de la Fédération russe à l'égard de la République tchèque et le développement des relations économiques entre les deux pays, sont le thème principal de l'entretien, à Moscou, du Premier ministre tchèque Milos Zeman avec son homologue russe Jevgenij Primakov. "Les résultats des entretiens ont été très concluants et représentent une nouvelle étape dans l'intensification des relations économiques entre les deux pays", a déclaré Milos Zeman à la presse.

Les Kosovars et le droit d'asile

Depuis la mi-mars à mercredi de la semaine dernière, la police tchèque a recensé, à la frontière avec la Slovaquie, 75 Kosovars dont 35 seulement ont voulu demander le droit d'asile en République tchèque. Les autres ont été retournés en Slovaquie. Généralement les non-demandeurs de droit d'asile préfèrent aller en Allemagne, en Autriche, en Italie ou en France, apprend-on de la police.

Les clandestins, statistiques

Le nombrer d'illégaux franchissant nos frontières est beaucoup plus important. Selon des sources policières, pour le seul mois de mars, 3346 tentatives de franchissement illégal des frontières ont été enregistrées dans les deux sens, ce qui représente, par rapport à février, un surplus de 1323 tentatives. La majorité de ces clandestins tentent d'entrer en Allemagne.

L'engagement de l'OTAN, crime de guerre pour les communistes tchèques

En marge des opérations de l'OTAN en Yougoslavie, les communistes tchèques, plus exactement le Parti communiste de Bohême et de Moravie, a résolu de déposer plainte pour crime de guerre, auprès du la Cour Internationale de Justice, contre le président américain Bill Clinton, le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright, le secrétaire général de l'OTAN Javier Solana, le président Vaclav Havel, le Premier ministre tchèque Milos Zeman et son ministre des Affaires étrangères Jan Kavan. C'est en tout cas ce qu'a déclaré, lors d'une conférence de presse, Miroslav Grebinecek, secrétaire général de ce parti.

L'aide au Kosovo et le déficit budgétaire tchèque

Les députés chrétiens-démocrates tchèques ne diront pas oui à l'amendement de la loi des finances, qui, en raison de l'aide humanitaire au Kosovo, augmenterait le déficit du budget national de 784 millions de couronnes. Pour toute aggravation du déficit actuel, lequel est de 31 milliards de couronnes, soit près de 6 milliards de FRF, les députés chrétiens-démocrates ne voteraient oui qu'à condition que le gouvernement les persuade que toutes ses ressources internes sont épuisées. Mais les chrétiens-démocrates ne sont pas seuls. Cette position est aussi celle de l'ODS de Vaclav Klaus, de l'Union de la liberté et du Parti communiste de Bohême et de Moravie.