Les Collines tchéco-moraves

Foto: Archiv Radio Prag
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Les Collines tchéco-moraves s'étendent en Moravie. Cette région abondant en forêts et aux collines s'élevant en douceur est très pittoresque. Encore au XIXe siècle, c'était une contrée pauvre qui vivait surtout de son agriculture, en particulier de la culture des pommes de terre. Le changement vient avec la révolution industrielle. Par exemple, la ville de Trebic, site classé actuellement sur la liste de l'UNESCO, devint par la croissance de l'industrie de la chaussure et du cuir le centre industriel de la région. Les habitants des environs de Trebic sont de grands fervents de pêche, tradition du pays depuis des décennies. D'ailleurs, la première Association de pêcheurs fut fondée en 1887 par Arnost Hanisch. Ce dernier rédigea également les statuts progressistes de l'association. Et maintenant je vais vous raconter une histoire amusante de cette région.

Dans un petit village près de Trebic, vivait un riche fermier avec sa femme. Le fermier était un brave homme, grand et costaud. La fermière était une jolie femme rondelette, pas méchante, mais très avare. Elle passait son temps à compter ses sous et contrôler le garde-manger. Les repas qu'elle préparait étaient fades, maigres et la viande se faisait plutôt rare. Son mari aurait bien aimé prendre quelques petites saucisses ou du lard au garde-manger. Mais cette nourriture était réservée pour les jours de fêtes et le garde-manger était fermé à clef que la fermière portait au cou. Elle ne s'en séparait jamais et la gardait même la nuit. Evidemment, il était fort simple pour le fermier de défoncer la porte du garde-manger, mais il ne voulait pas contrarier sa petite femme qu'il aimait malgré ses défauts.

Slepice
Le garçon d'écurie qui travaillait à la ferme, un jeune homme de seize ans, avait un grand appétit et, de plus, il était gourmand. Il est donc clair que la cuisine minable de la fermière ne lui convenait guère. Un jour, le garçon eu terriblement envie de manger une poule à la sauce à la crème. Il savait bien que son désir était pratiquement irréalisable. Il était sûr et certain que la fermière n'allait pas égorger une poule dans les mois à venir. A midi, alors qu'il mangeait des lentilles, il observait les poules en s'imaginant l'une d'elle à la casserole. Soudain, une idée traversa son esprit. Il se leva et, un sourire malicieux sur les lèvres, s'en alla se procurer un peu d'alcool. Il le ramena à la ferme et le matin suivant en mis un peu dans l'écuelle contenant de l'eau pour les poules. En buvant de l'eau enrichie d'alcool les poules et poulets se soûlèrent. Ils commencèrent à tourner en rond, caqueter et à voler n'importe comment. Alarmée par le bruit, la fermière sortit dans la cour. Lorsqu'elle aperçut la volaille qui dansait, la pauvre femme cru que ses poules étaient devenues folles et les fit immédiatement égorger. En voyant le sourire sournois du garçon d'écurie, le fermier qui assistait à la scène compris tout de suite ce qui était arrivé. Cela l'amusa beaucoup, et il n'en souffla mot à sa femme. Celle-ci prépara une des poules à la sauce à la crème. Mais comme il fallait manger les autres poules et poulets le plus vite possible, il fut nécessaire de faire chaque jour un plat. Le fermier et le garçon d'écurie étaient très contents, car ils se régalèrent tous les jours.

Finalement, le fermier avoua à sa femme la raison de la folie de la volaille. D'abord la fermière était fâchée, mais comme elle avait tout de même bon coeur, elle trouva finalement l'histoire très drôle et se rendit compte de sa stupidité. Depuis, elle ne fermait plus le garde-manger à clef et laissait son mari se servir tant qu'il voulait. Le garçon d'écurie ne recevait plus dans son assiette que des lentilles ou des boulettes de pâte bouillies, mais également de la viande fumée, un peu de poulet ou du boudin. Tout le monde était donc satisfait.