Tennis – Coupe Davis : les Tchèques repartent du bon pied

Radek Štěpánek et Tomáš Berdych, photo: ČTK

Il n’y a pas eu de surprise. Favoris, les tennismen tchèques ont tenu leur rang et ont battu les Pays-Bas (3-2), ce week-end à Ostrava, à l’occasion du premier tour de la Coupe Davis. Comme souvent ces dernières années, c’est d’abord sur le talent de Tomáš Berdych que les doubles tenants du titre se sont appuyés pour construire leur succès. Vainqueur de ses deux matchs de simple vendredi et dimanche. et du double avec Radek Štěpánek samedi, le 7e joueur mondial a assuré la qualification des siens. En quarts de finale, les Tchèques se déplaceront au Japon, qui, de son côté, à Tokyo, a éliminé le Canada (4-1).

Radek Štěpánek et Tomáš Berdych,  photo: ČTK
Il n’y a pas eu de surprise du type de l’élimination contre le Kazakhstan en 2011, mais ils ont quand même souffert peut-être un peu plus que prévu pour venir à bout d’un adversaire, les Pays-Bas, dont le meilleur joueur, Robin Haase, figure à la 46e place mondiale. La défaite en cinq sets (6-3, 4-6, 7-6, 2-6, 1-6) de Radek Štěpánek précisément contre Haase dans le premier match de simple vendredi a d’entrée compliqué la situation des Tchèques. Pour autant, elle n’a pas plongé les hommes du capitaine Jaroslav Navrátil dans le doute. Pas le temps. En effet, Tomáš Berdych a vite remis son équipe dans le droit chemin. En disposant facilement d’Igor Sijsling (62e mondial) en trois sets vite expédiés (6-3, 6-3, 6-0), le récent demi-finaliste de l’Open d’Australie permettait à la République tchèque d’égaliser à un point partout à l’issue de la première journée, vendredi soir.

Le double de samedi lui a ensuite permis de prendre l’avantage (2-1). Un scénario on ne peut plus classique en Coupe Davis, Radek Štěpánek et Tomáš Berdych ayant remporté le quinzième de leurs seize matchs de double disputés ensemble dans la compétition… Seulement, les statistiques sont parfois trompeuses. Car la paire tchèque a dû batailler pour venir à bout en quatre sets (7-5, 1-6, 7-6, 7-6) de Robin Haase et Jean-Julien Rojer. Une victoire qui a mis près de quatre heures à se dessiner, mais au goût d’autant plus savoureux, comme l’expliquait Radek Štěpánek :

Radek Štěpánek,  photo: ČTK
« On ne peut pas gagner tous nos matchs en pensant que ce sera facile. Mais Tomáš et moi avons confiance en nous, dans notre jeu et notre complémentarité. Depuis le temps que nous jouons ensemble, nous nous connaissons parfaitement, et c’est un avantage, surtout dans un match comme celui d’aujourd’hui contre une paire hollandaise qui était jusqu’alors invaincue en Coupe Davis et qui a quand même battu Wawrinka et Federer. Oui, ça a été dur pour nous. Les Hollandais ont eu les balles pour mener deux sets à un, mais même si cela avait été le cas, nous n’aurions pas douté. Je pense que les Hollandais ont vraiment très bien joué, ils ont eu les occasions pour mener au score, mais nous avons mieux géré les tie-breaks dans les deux derniers sets. »

Dimanche, c’est donc à Tomáš Berydch qu’incombait le devoir d’apporter le troisième point décisif à son équipe. Aussitôt dit, aussitôt fait, puisque le Tchèque a dominé sans trembler Thiemo De Bakker, modeste 139e mondial, en trois sets (6-1, 6-4, 6-3). Au final, Berdych a passé moins de temps (3h28’) sur le court durant ses deux maths de simple que lors du double de samedi (3h57’). Mais l’essentiel se trouvait bien ailleurs, selon lui :

Tomáš Berydch,  photo: ČTK
« Ce premier tour n’était vraiment pas simple et je suis content que nous nous en soyons sortis de cette manière. Tout le monde nous voyait nous qualifier facilement sans forcément bien connaître le potentiel des Hollandais, ce qui compliquait d’autant plus notre tâche. J’avais le sort de l’équipe entre les mains, je suis donc très heureux d’avoir gagné mes deux simples et que nous ayons fait avec Radek un très bon match de double. C’est d’autant mieux que cela faisait longtemps que nous n’avions plus joué devant notre public qui, une nouvelle fois, a été fantastique. Cette qualification est un peu un soulagement, car elle nous garantit de rester dans le groupe mondial au moins pour une année supplémentaire et elle nous évite d’avoir à jouer un match de barrage à quitte ou double pour notre maintien en septembre. »

Effectivement, au lieu de ça, c’est un quart de finale que les Tchèques disputeront au Japon, un adversaire présent à ce stade de la compétition pour la première fois de son histoire et avec lequel la seconde des deux confrontations en Coupe Davis remonte à 1935. Et à en croire Tomáš Berdych, il n’en fallait pas plus le week-end dernier pour faire le bonheur des Tchèques :

« Nous qualifier pour les quarts de finale était effectivement notre principal objectif. On ne voit pas plus loin dans la compétition. Les gens pensent peut-être que cela a été une formalité, mais après nos très bons résultats de ces dernières années en Coupe Davis, il aurait été dommage de tout gâcher en perdant ce premier tour, surtout à domicile et contre un adversaire qu’il ne fallait pas sous-estimer mais qui était dans nos cordes. C’est donc très bien de nous en être sorti de la sorte. »

Jaroslav Navrátil,  photo: ČTK
Pour le déplacement à Tokyo début avril, Jaroslav Navrátil devra cependant très certainement se passer des services de Tomáš Berdych, qui semble préférer consacrer moins de temps à la Coupe Davis cette année. Une absence qui n’est pas forcément un problème, c’est du moins ce qu’assure le capitaine tchèque :

« Quelle que soit sa décision, je pense que nous avons plus de chances de nous qualifier contre le Japon que contre le Canada. Les Japonais disposent certes avec Kei Nishikori de l’actuel 18e mondial, mais leur deuxième joueur Go Soeda figure déjà beaucoup plus loin au classement. C’est pourquoi nos chances sont réelles, même si Tomáš décide de ne pas venir. »

De son côté, Berdych n’a encore rien confirmé, ni infirmé quoi que ce soit. Mais ses propos à l’issue de son troisième match victorieux dimanche ne laissent guère de place au doute

« Je n’ai jamais dit que je disputais ce week-end mon dernier match de Coupe Davis. Mais j’ai longtemps réfléchi et j’ai décidé de ne pas participer à toutes les rencontres cette saison. Je n’ai pas fait mes adieux pour autant et je suis persuadé que l’équipe a le potentiel pour se qualifier sans moi. Pour le reste, on verra éventuellement plus tard. Si je suis en forme et que le capitaine me sélectionne pour les tours suivants, je serai content de venir. Mais il faudra voir comment vont évoluer les choses dans le courant de l’année. »

Autrement dit, si elles évoluent comme tout le monde en République tchèque l’espère, on pourrait revoir Tomáš Berdych en Coupe Davis en demi-finales, histoire de pouvoir songer sérieusement à la conquête d’un troisième Saladier d’argent consécutif.