Rétro 2010 (4e et dernière partie)

Hana Horáková, photo: Elio Castoria / Fiba

Quatrième et dernière partie de la rétrospective de l’année sportive 2010 en République tchèque. Les derniers mois de l’année ont été marqués notamment par le titre de vice-championnes du monde des basketteuses début octobre. Une présence en finale d’autant plus belle que le tournoi était organisé en République tchèque. C’est même d’une « médaille d’argent au goût d’or » qu’évoqueront les médias le lendemain de la finale perdue de vingt points (69-89) contre les intouchables Etats-Unis.

Hana Horáková,  photo: Elio Castoria / Fiba
Il est vrai que cela faisait près de 40 ans que les basketteuses tchèques n’étaient plus montées sur le podium d’un Mondial. Mais devant leur public, les Tchèques ont créé la surprise : grâce notamment à leur capitaine Hana Horáková, élue meilleure joueuse du tournoi, elles ont réalisé un parcours étonnant :

« Ce dont je me souviendrai toute ma vie, c’est avant tout la victoire contre l’Australie en quarts de finale. Un sentiment incroyable, on a dansé dans les vestiaires et on a fait la fête ! Et maintenant je vois enfin cette médaille d’argent accrochée autour de mon cou, je peux enfin vraiment réaliser que nous avons terminé deuxièmes de ce championnat du monde ! »


Photo: FIVB
Quelques jours après la tenue du Mondial féminin de basket à Brno et Karlovy Vary, c’est au tour des volleyeurs tchèques de faire parler d’eux. Au Mondial en Italie, les Tchèques, dont le maillot est porté par un grand nombre de joueurs évoluant dans le championnat de France, signent plusieurs victoires de prestige contre des fortes nations du jeu, et notamment contre les Etats-Unis, champions olympiques en titre. Mais après avoir cru pouvoir lutter pour une médaille, les Tchèques doivent finalement se contenter d’une 10e place mi-figue, mi-raisin, comme le reconnaît dans un excellent français au micro de Radio Prague leur capitaine Ondřej Hudeček :

« C’est vrai, c’est le meilleur résultat dans l’histoire de la République tchèque, mais on est quand même un peu déçus de n’avoir terminé que dixièmes. Notre jeu et nos prestations nous ont fait penser qu’on pouvait espérer un meilleur classement. Le Championnat d’Europe l’année prochaine sera donc l’occasion pour nous d’élever encore un peu notre niveau pour finir mieux que dixièmes. »

-Sur les douze joueurs qui ont disputé le Mondial, cinq portent le maillot d’un club français. Ce ne sont pas les seuls Tchèques en Pro A, il y en a d’autres. Comment expliquez-vous cette forte présence de volleyeurs tchèques en France. Chaque saison, ou presque, un joueur tchèque est sacré champion de France ou remporte un trophée…

Ondřej Hudeček
« Cela fait déjà longtemps que les Tchèques viennent en France. Nous profitions aujourd’hui du bon crédit des premiers joueurs. C’est la raison pour laquelle beaucoup de managers et entraîneurs français cherchent de jeunes joueurs en République tchèque. Je pense que tous les joueurs qui sont venus en France ont ensuite confirmé qu’ils allaient le potentiel pour y jouer. Et j’espère que ça va continuer parce que pour nous qui jouons là-bas, c’est un plaisir de voir des Tchèques gagner régulièrement quelque chose. »

Et Ondřej Hudeček et les Tchèques espèrent aussi secrètement remporter le prochain Championnat d’Europe, qui sera organisé conjointement par la République tchèque et l’Autriche en septembre 2011.


Roman Kreuziger,  photo: McSmit,  wikimedia
Avant les performances des basketteuses et des volleyeurs, le début de la deuxième moitié de l’année dernière a été marqué par le Tour de France cycliste. Un événement désormais suivi de très près par le public et les médias tchèques en raison de la régularité au plus haut niveau de Roman Kreuziger.

Comme en 2009, Roman Kreuziger a achevé le Tour 2010, le troisième de sa carrière, à la 9e place du classement général. Le Tchèque a terminé avec un retard de 11’54’’ sur le vainqueur, l’Espagnol Alberto Contador. Même si des voix se sont élevées pour faire remarquer qu’il a sans doute été le coureur le moins en vue parmi les meilleurs du TOP 10 pendant les trois semaines passées sur les routes de France, des critiques dont il admet d’ailleurs avoir eu écho, Roman Kreuziger n’était pas mécontent de sa prestation sur le Tour cette année :

« Je suis satisfait du résultat final, car mon objectif était de terminer parmi les dix premiers. Je le suis d’autant plus que depuis le début de saison, je savais que ce Tour serait plus relevé que celui de l’année dernière, car il y avait plus de coureurs candidats aux premières places. Cela n’enlève rien au fait que j’ai quand même eu plusieurs moments difficiles pendant ces trois semaines qu’il va falloir que j’analyse avec mon entraîneur. Il va falloir réfléchir au calme car ce sont des erreurs que je souhaite ne plus refaire l’année prochaine. »

12e en 2008 pour son premier Tour, 9e en 2009 et de nouveau 9e en 2010 : les classements finaux des trois Tours auxquels il a participé pourraient laisser penser que Roman Kreuziger stagne ou, au mieux, ne progresse que très lentement. Mais ce serait oublier qu’il n’a que 24 ans et a priori encore une importante marge de progression devant lui. Et c’est ce qu’il entend confirmer en 2011 sous le maillot de sa nouvelle équipe kazakhe Astana. Après cinq saisons passées chez les Italiens de Liquigas, le coureur tchèque a été choisi pour remplacer Alberto Contador. Aux côtés de l’expérimenté Alexandr Vinokourov à la réputation sulfureuse, Roman Kreuziger entend franchir un nouveau palier en 2011. Les spectateurs français peuvent simplement regretter que le coureur tchèque ait choisi de faire du Giro sa priorité en 2011 aux dépens du Tour. Il n’en demeure pas moins que pour les amateurs de sport tchèque, ses performances sur le Tour d’Italie au printemps constitueront un des temps forts de l’année à venir…