Pavel Padrnos et Jan Hruska, deux coureurs tchèques sur le Tour de France

Tour de France, photo: CTK

Le 91e Tour de France cycliste s'est élancé depuis Liège, en Belgique, le 3 juillet dernier. Parmi les 198 coureurs qui forment le peloton figurent cette année deux Tchèques : Pavel Padrnos, équipier de l'Américain Lance Armstrong, quintuple vainqueur de l'épreuve, et Jan Hruska, domestique pour sa part de l'Espagnol Roberto Heras, un des sérieux outsiders de la Grande Boucle.

Tour de France,  photo: CTK
En l'absence du sprinter Jan Svorada, vainqueur, entre 1994 et 2001, de trois étapes, dont celle prestigieuse des Champs-Elysées, les chances tchèques de victoires sur le Tour 2004 se sont considérablement amenuisées. Les tâches de Pavel Padrnos, au sein de la formation américaine US Postal - Berry Floor, et de Jan Hruska, chez les Espagnols de Liberty Seguros, ont été, en effet, clairement établies avant le départ par leurs directeurs sportifs respectifs, Johan Bruyneel et Manolo Saiz.

Pour le premier, combattant robuste de 33 ans, il s'agira ni plus ni moins d'aider Lance Armstrong à rentrer par la grande porte dans l'histoire du sport en devenant le premier coureur à remporter un sixième Tour de France. Présent dans le peloton professionnel depuis maintenant huit ans, Pavel Padrnos, dont l'un des principaux faits d'armes sur le seul plan personnel a été une 18e place au classement général du Giro d'Italia en 1999, se présente comme un compétiteur accrocheur et courageux qui ne se laisse jamais faire, tant sur le plat sur que sur les pentes ardues des Alpes ou des Pyrénées. Lors du contre-la-montre par équipes du Tour 2003, le coureur tchèque avait d'ailleurs fourni une éclatante démonstration de sa capacité de résistance et de son esprit de sacrifice : souvent placé en tête du groupe, il avait joué un rôle clé en emmenant ses coéquipiers à un rythme qui permit à Lance Armstrong de prendre un avantage conséquent sur ses principaux adversaires. Cette année, les tuniques bleues, et avec elles Padrnos, ont confirmé leur statut en remportant de nouveau la course contre le chronomètre, mercredi, dans le Nord de la France, entre Cambrai et Arras, performance qui, du coup, place déjà leur leader dans un fauteuil avant d'attaquer les premières véritables difficultés dans le Massif central.

Lance Armstrong,  Jose Luis Rubiera et Pavel Padrnos,  photo: CTK
Malheureusement pour Pavel Padrnos, ses performances ont été ternies, voilà de cela quelques jours, par l'apparition de son nom dans une affaire de dopage. S'il a bien a été autorisé à prendre le départ de la course, le coureur se trouve toutefois dans le collimateur de la justice italienne. Un flacon contenant du mannitol, un diurétique, ayant été saisi dans sa chambre lors d'une perquisition policière sur le Tour d'Italie en 2001, il est appelé à comparaître, en octobre, devant le tribunal pénal de San Rémo. En attendant, malgré ces soucis, Padrnos occupe, après huit étapes, la 79e place au classement général, à 14'12 du maillot jaune, le Français Thomas Voeckler.

L'autre coureur tchèque engagé sur la Grande Boucle, Jan Hruska, n'a pas échappé, lui non plus, à la tentation qui, plus que jamais, mine le cyclisme. En septembre 2000, aux Jeux olympiques de Sydney, après une saison marquée, entre autres, par deux victoires sur le Giro, tout d'abord dans le prologue, au terme duquel il endossa le maillot rose, puis dans le contre-la-montre en côte entre Briançon et Sestrières, Hruska a été contrôlé positif à la nandrolone, un stéroïde anabolisant. Suspendu six mois, le spécialiste tchèque du chronomètre a eu le temps, depuis, de revenir au sommet de sa forme. Cette année, à 29 ans, il vit donc une sorte de consécration en participant au Tour de France pour la première fois de sa carrière.

Juan Miguel Mercado,  Jan Hruska et Dariusz Baranowski,  photo: CTK
Comme pour son compatriote Padrnos, ses ambitions personnelles restent cependant modestes, puisque son rôle consiste essentiellement à se trouver le plus près possible de son leader, le petit grimpeur espagnol Roberto Heras, deux fois deuxième de la Vuelta, le Tour d'Espagne, en 2000 et 2003. Une Vuelta dont Jan Hruska garde d'ailleurs un grand souvenir, lui qui, lors de cette fameuse année 2000, avait terminé deuxième de l'étape dont l'arrivée avait été jugée au sommet du terrible col de l'Angliru, classique de la course avec ses 14 km d'ascension et des passages à 20 %.

Un exploit que Hruska ne rééditera probablement pas sur les routes du Tour cette année, et ce même si le Tchèque, qui attend actuellement son heure (131e au classement général à 20'57 du leader), peut espérer se distinguer lors du contre-la-montre dans les lacets mythiques de l'Alpe-d'Huez, le 21 juillet prochain.