Hockey: les Tchèques champions du monde!

Les Tchèques champions du monde (Photo : CTK)
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La République tchèque a été sacrée championne du monde de hockey sur glace pour la cinquième fois de sa courte histoire, dimanche soir, à Vienne, en battant en finale le Canada (3-0). En venant à bout du pays berceau du plus rapide des sports collectifs, les Tchèques ont reconquis un titre qu'ils avaient abandonné en 2002. Aussitôt le match terminé, un peu partout dans le pays, des milliers de supporters ont envahi places et avenues pour manifester leur joie...

Les Tchèques champions du monde  (Photo : CTK)
Quatre ans après leur dernier sacre, les Tchèques ont enfin recoiffé la couronne de champion du monde. Quatre ans, une éternité pour un pays rassasié de victoires entre 1998, année de l'historique médaille d'or olympique de Nagano, et 2001, dernière levée d'un triplé doré au Championnat du monde. Depuis, et après le surprenant intermède slovaque en 2002, c'étaient les Canadiens, considérés comme arrogants par les joueurs et fans tchèques, qui régnaient sans partage sur la scène internationale. Dimanche, les partenaires de Jaromir Jagr ont donc mis fin de la plus belle des manières à l'hégémonie des joueurs à la feuille d'érable. Avant d'en arriver là, les Tchèques auront toutefois souffert et sont même souvent passés par une belle porte, que ce soit lors de la séance de pénaltys contre les Etats-Unis en quart de finale ou lors de la prolongation contre la Suède en demi-finale. Une donnée que ne contredisait d'ailleurs pas celui qui est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur de l'histoire du hockey tchèque, l'ailier Jaromir Jagr :

Jaromir Jagr  (Photo : CTK)
« J'ai eu la confirmation de ce que j'ai toujours prétendu, à savoir que pour gagner un tournoi comme le Championnat du monde, il faut avoir la chance de son côté. Nous en avons eue par exemple lors du quart de finale contre les Etats-Unis que nous avons remporté après avoir été menés 2 à 0. Si nous n'avions pas égalisé et gagné aux tirs au but, exercice qui ressemble toujours plus ou moins à une loterie, aujourd'hui cela ferait deux jours que nous serions rentrés à la maison, nous serions sans doute critiqués et personne ne ferait la fête. Mais le destin nous a été favorable et a voulu que nous célébrions ce titre. »

Si les Tchèques diposaient d'un arsenal offensif impressionnant avant le début de la compétition, en revanche, de nombreux doutes planaient sur les réelles capacités de la défense et du gardien de but, dont le rôle est primordial en hockey. A l'arrivée, en finale, après une ouverture du score rapide, c'est justement l'arrière-garde qui a été le grand artisan du succès en relevant le défi physique proposé comme de tradition par les puissants attaquants canadiens. L'intransigeant entraîneur Vladimir Ruzicka avait donc toutes les raisons d'être satisfait :

« Nous avons porté une attention particulière à notre jeu défensif pendant toute la durée de la compétition. La plupart des garçons savaient qu'arriver jusqu'en finale n'est pas simple du tout, que cela ne doit pas se reproduire chaque année, et c'est ce qui explique notre approche du match et notre application à respecter les consignes. Les joueurs ont su prendre leurs responsabilités. Bien sûr, il faut aussi toujours une part de réussite pour gagner, et cette année, nous en avons eue, même si en général, la balance penche en faveur de l'équipe qui le mérite le plus. Il me faut aussi vous remercier, vous les journalistes, car vous n'avez pas arrêté d'écrire que la défense était notre point faible et qu'il était indispensable de nous améliorer dans ce domaine si nous voulions espérer quelque chose. Vous savez bien que les joueurs lisent les journaux et du coup, ils ont voulu prouver qu'ils savaient également défendre. Mais il est vrai que si on se retourne sur le passé, on se rend compte que nous avons toujours obtenu de bons résultats lorsque nous avions un bon gardien et une bonne défense. Je tire mon chapeau aux garçons pour ce qu'ils ont réalisé, ce fut un tournoi très difficile. Si vous regardez bien, depuis notre première victoire (3 à 1) difficile contre la Suisse, tous les matches que nous avons disputés, du premier au dernier, ont été très serrés, même contre des équipes supposées plus faibles. »

Les Tchèques champions du monde  (Photo : CTK)
Dans le camp canadien, même si la défaite, l'ampleur du résultat et la domination tchèque furent bien difficiles à accepter, comme en témoigne la bagarre provoquée en toute fin de match, on reconnaissait cependant également la valeur de l'adversaire du jour, à l'image du capitaine Ryan Smyth :

« Vous savez, à chaque fois que vous perdez en finale, c'est une énorme déception. Tout le monde veut représenter dignement son pays, alors forcément, une deuxième place, ce n'est pas suffisant pour nous. Mais nous devons reconnaître que les Tchèques ont fait un très bon match, ils ont très bien contré nos attaquants. De notre côté, nous ne sommes jamais réellement parvenus à bien nous installer dans leur zone défensive et à nous placer dans de bonnes positions pour marquer. Et puis leur gardien Vokoun a de nouveau été excellent aujourd'hui, il s'est interposé sur les rares occasions que nous avons eues. Il a vraiment fait un grand tournoi. »

En 1996, la République tchèque indépendante avait remporté le premier titre international de son histoire. Neuf ans plus tard, ce nouveau sacre a donc une valeur symbolique, et ce plus particulièrement pour les frères Tomas et Frantisek Kaberle, défenseurs piliers de la sélection, comme en témoigne Frantisek :

Jaromir Jagr et Vaclav Prospal  (Photo : CTK)
« C'est un titre très spécial car nous l'avons gagné avec mon frère Tomas en étant dans la même équipe. En plus, avant nous, notre père avait également remporté une médaille d'or à Vienne. C'est donc un grand jour pour la famille. Concernant la finale, les Canadiens nous ont mis sous pression par instants, mais dans l'ensemble, je pense que nous avons fait un bon match et que nous nous sommes montrés très solides. Le premier but inscrit en début de partie nous a fait beaucoup de bien et après, nous sommes restés bien en place et notre organsiation n'a pas permis aux Canadiens de se procurer beaucoup d'occasions sérieuses. »

Aussitôt le trophée de champion remis au capitaine David Vyborny, à Prague et dans tout le reste du pays, des milliers de supporters se sont emparés de la rue pour un interminable concert de klaxons. Lundi, en fin d'après-midi, à leur retour, les joueurs ont été accueillis comme des héros sur une place de la Vieille-Ville noire de monde. « Merci les gars! » a scandé le peuple radieux...