Grégory Gaultier, n°1 mondial de squash : « Pourquoi pas un match devant le Château de Prague ? »

Grégory Gaultier et Jan Koukal, photo: CTK

Le numéro un mondial de squash, le Français Grégory Gaultier, était à Prague, vendredi dernier, afin de disputer un match exhibition contre le meilleur joueur tchèque actuel, Jan Koukal. Un match que le Français, installé dans son fauteuil de meilleur joueur mondial depuis le 1er novembre, a remporté en quatre sets face à un adversaire sacré dix fois champion de République tchèque. Avant cette exhibition, Grégory Gaultier s’est confié au micro de Radio Prague et il a d’abord expliqué les circonstances de son passage en République tchèque :

Grégory Gaultier et Jan Koukal,  photo: CTK
« C’est d’abord pour faire un peu mieux connaître notre sport. Le squash se développe de plus en plus, surtout dans les pays de l’Est. C’était donc important pour moi de venir, surtout que ça fait un bout de temps que je ne suis plus venu en République tchèque. C’est donc l’occasion de se faire plaisir tout en faisant une démonstration et en montrant le niveau du squash professionnel au public. »

-Prague évoque un très bon souvenir dans votre carrière…

« Oui, j’y ai remporté le titre de champion d’Europe en 2005, justement contre Jan Koukal en finale. C’est donc un super souvenir. Mais je suis également venu d’autres fois à Prague. J’y avais même remporté un petit tournoi PSA (Association professionnelle de squash, l’équivalent de l’ATP en tennis, ndlr) à mes débuts professionnels. C’est vrai, j’ai toujours remporté de belles victoires ici. C’est donc un endroit positif pour moi. »

-Quatre ans après ce titre européen, vous revenez à Prague avec le statut de numéro un mondial. Que représente ce classement pour vous ? On peut supposer que c’est une question à laquelle vous avez dû souvent répondre depuis le début du mois de novembre ?

« C’est une victoire car ça fait des années que je courais après ça. Je m’entraîne dur pour atteindre cet objectif depuis tout petit. J’ai fait beaucoup de sacrifices. J’ai dû quitter la famille à l’âge de 13 ans pour partir dans le sud, m’entraîner dans un pôle France et être encadré dans un sport-études. Tout cela a été un boost pour moi. Ca m’a permis d’avoir un entraîneur au quotidien, des partenaires d’entraînement, etc. Mais il y a eu aussi beaucoup de sacrifices de fait. C’est un rêve de gamin qui devient réalité, et c’est la plus belle chose que je pouvais souhaiter pour ma carrière de sportif. »

-Le squash ne figure pas au programme olympique. Récemment, le CIO a choisi d’y intégrer le golf et le rugby à 7. Que manque-t-il donc au squash ?

Jan Koukal et Grégory Gaultier,  photo: CTK
« Je ne sais pas. Le golf est un sport ultra-professionnel et du rugby à 7, on en voit très peu. C’est donc bizarre d’intégrer ces deux sports. Il y a quatre ans, le CIO avait retiré deux sports et le squash avait été à deux doigts de devenir discipline olympique. La fédération internationale a fait le boulot nécessaire avec une très belle présentation pour y parvenir. Mais ça a coincé une fois de plus. Il faut donc continuer à exposer le squash de plus en plus. On a la chance de pouvoir jouer sur des courts vitrés qui peuvent être installés un peu partout. C’est un bonus pour nous. Il ne faut donc pas baisser la tête, un jour ou l’autre, on fera bien partie du programme olympique. »

-Les journalistes tchèques vous ont fait remarquer que le court sur lequel vous avez récemment perdu la demi-finale aux Championnats du monde au Koweït était un court tchèque. Le saviez-vous ?

« Non, je viens de l’apprendre. Mais c’est bien qu’il existe un court vitré en République tchèque. Maintenant, ce serait bien aussi qu’il y ait des tournois qui soient organisés. L’avantage d’un court en verre, c’est qu’il peut être déplacé et installé un peu partout. On peut le mettre devant des monuments, à des endroits où il y a beaucoup de passage, etc. On peut installer des gradins autour. Cela permet donc d’avoir un beau cadre mais aussi d’attirer du monde. »

-Vous avez ainsi déjà joué au milieu des pyramides en Egypte, qui était une des grandes nations mondiales de squash. Avez-vous d’autres rêves ? Rêvez-vous de jouer par exemple sur les Champs-Élysées ?

« Oui, ce serait bien à Paris. On a joué à Charléty l’année dernière, mais on aimerait installer un court sur le Champ de Mars. Quand je joue à New York, c’est à la Gare centrale, c’est énorme ! A Hong-Kong, on joue dans un shopping center où il y a 5 000 personnes qui regardent le match, avec des écrans géants. C’est un excellent de moyen de montrer notre sport et de concourir à son développement. En République tchèque, un tel court vitré permettrait d’organiser des événements, que ce soit en extérieur ou à l’intérieur. L’avantage de l’extérieur, c’est qu’il peut offrir un beau cadre. »

-Votre prochain match en République tchèque, ce sera donc devant le Château de Prague ?

« Ouaih, pourquoi pas ? Ce serait même très bien ! »


Rediffusion du 30/11/2011