Foot – Mondial 2014 – Eliminatoires : la campagne tchèque démarre sur un nul à la fois positif et inquiétant

Photo: CTK

L’équipe de République tchèque de football disputait au Danemark, samedi, son premier match comptant pour les éliminatoires de la prochaine Coupe du monde. Si la manière a une nouvelle fois déçu, le résultat, lui, a été plus positif. Malgré les absences de plusieurs joueurs cadres, parmi lesquelles celle de Tomáš Rosický toujours blessé, les Tchèques ont en effet décroché un match nul (0-0) qui leur permet de bien lancer leur campagne de qualification.

Les Tchèques ont décroché un match nul  (0-0),  photo: CTK
« Vous vouliez vous divertir ? Alors, il fallait aller au cirque ! » En deux petites phrases bien senties, l’envoyé spécial du quotidien Mladá fronta Dnes ne pouvait sans doute pas mieux analyser les premiers pas de la République tchèque dans la course pour la qualification à la Coupe du monde 2014. Car si les joueurs du sélectionneur Michal Bílek ont ramené de Copenhague ce qu’ils étaient venus y chercher, un match nul et vierge synonyme de premier point au classement, ils y sont parvenus en se contentant uniquement de défendre. Mieux encore même que les commentaires des journalistes tchèques, pas dupes des capacités actuelles limitées de leur équipe, une statistique résume à elle seule la physionomie de cette rencontre inaugurale : en 90 minutes, les Tchèques n’ont cadré qu’un de leurs quatre tirs au but. C’était à la 36e minute, à la conclusion d’une des rares excursions dans le camp adverse, une frappe d’une trentaine de mètres sans réel danger pour le gardien danois. Pour le reste, comme dirait l’autre, ‘circulez, y’a rien à voir !’ Ou presque…

Pour autant, et même si les choix tactiques prudents voire frileux peuvent, comme toujours après un tel spectacle, prêter à discussion, l’heure est-elle à la critique à tout va ? Certes, depuis leur victoire (1-0) contre la Pologne en juin dernier au championnat d’Europe, cela fait désormais trois matchs complets que les Tchèques n’ont plus inscrit le moindre but. Mais depuis le coup de tête fatal de Cristiano Ronaldo en quart de finale de l’Euro, et après l’amical 0-0 d’août en Ukraine, cela fait aussi deux matchs qu’ils n’en ont plus encaissé… En d’autres termes, même s’il est permis de penser, surtout vu depuis les tribunes ou devant la télévision, qu’elle aurait peut-être pu décrocher le pompon au Danemark en faisant preuve d’un peu plus d’audace, la Reprezentace a composé avec les moyens du bord, des moyens qui sont les siens depuis un certain temps déjà. Et elle ne pouvait raisonnablement sans doute pas espérer beaucoup mieux samedi soir que ce soporifique partage des points. Au coup de sifflet final, Michal Bílek n’avait d’ailleurs cure de ces considérations artistiques, le résultat suffisant amplement à son bonheur d’entraîneur de toute façon condamné à la critique. Il explique les raisons de sa satisfaction :

En l'absence notamment de Tomáš Rosický et de Václav Pilař et avec un Petr Jiráček et un Jaroslav Plašil encore à court de forme,  l'entrejeu tchèque était notoirement amoindri,  photo: CTK
« La première est qu’il a fallu improviser pour composer cette équipe. Nous avons quand même beaucoup de joueurs blessés. La seconde est que nous avons joué sur le terrain d’une équipe qui compte parmi les favoris de notre groupe pour la qualification. Alors, oui, je me dois d’être content de ce point, surtout que c’est un point acquis au courage et dans la douleur. »

En l’absence notamment de Tomáš Rosický et de Václav Pilař, deux titulaires habituels à part entière, et avec un Petr Jiráček et un Jaroslav Plašil encore à court de forme, l’entrejeu tchèque était, il est vrai, notoirement amoindri. Et en comptabilisant les autres forfaits, c’étaient pas moins de quatre à cinq joueurs cadres qui manquaient à l’appel pour ce premier rendez-vous sur une route dont tout le monde (du moins les amateurs tchèques de football) espère qu’elle mènera jusqu’au Brésil, pays hôte du prochain Mondial. Compte tenu de ces circonstances, et de la physionomie d’une partie que les Danois auraient incontestablement bien plus mérité de gagner s’il avait fallu désigner un vainqueur moral ou aux points, ce 0-0 au Danemark peut donc effectivement être considéré comme un bon résultat, comme le concédait lui aussi Petr Čech. Sans avoir vécu une soirée de tous les dangers, le gardien tchèque a néanmoins eté l’auteur de plusieurs interventions déterminantes et rassurantes, et particulièrement d’une parade décisive et spectaculaire en toute fin de match. Meilleur joueur de son équipe, Petr Čech était de ceux partagés entre deux sentiments à l’issue de la rencontre :

Petr Čech a eté l'auteur de plusieurs interventions déterminantes et rassurantes
« J’ai eu la chance de voir le départ du ballon sur toutes les frappes. Après, c’est mon boulot de les arrêter… Même si les Danois ont plutôt bien joué, on peut quand même regretter certaines de nos contre-attaques sur lesquelles il y avait peut-être mieux à faire. Il ne nous a pas manqué grand-chose sur certaines actions pour marquer. Je pense que notre prestation d’ensemble est plutôt encourageante pour la suite. Nous avons fait match nul chez un adversaire toujours très dangereux devant son public et c’est un résultat positif pour le début de ces éliminatoires. »

La suite des éliminatoires pour les Tchèques, placés dans le groupe B en compagnie de l’Italie, grande favorite pour la qualification mais accrochée en Bulgarie (2-2) vendredi, ce sera désormais à l’automne. Après un match amical contre la Finlande ce mardi à Teplice, la République tchèque recevra Malte puis la Bulgarie en octobre prochain. Deux matchs dont deux victoires seront attendues… Mais pour cela, il faudra cette fois marquer…