Belaïd et Tavares, l'explosion des deux Français du Slavia

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Jeudi dernier, le Slavia Prague et ses deux Français, Mickaël Tavares et Tijani Belaïd, disputaient leur premier match de groupe de la coupe de l’UEFA. Malgré une prestation dont il n’a assurément pas à rougir, le dernier représentant tchèque en coupes d’Europe cette saison s’est incliné dans son stade flambant neuf contre les Anglais d’Aston Villa (0-1). Avant d’affronter les Slovaques de Žilina, puis les Allemands de Hambourg et enfin les Néerlandais de l’Ajax Amsterdam, les Pragois ont donc déjà entamé leurs chances de qualification pour les 16es de finale de l’épreuve. Pour autant, cette défaite contre le club de Birmingham ne remet pas en cause le très bon début de saison du Slavia, confortablement installé dans le fauteuil de leader de la Gambrinus Liga, le championnat national, et bien parti pour conserver son titre de champion. Et selon Mickaël Tavares, qui a une nouvelle fois confirmé contre Aston Villa l’importance de sa présence dans l’entrejeu pragois, ce revers ne s’explique pas par la différence de niveau entre le championnat tchèque et la coupe d’Europe :

Tijani Belaïd,  photo: CTK
« C’est clair que la coupe d’Europe, ça n’a rien à voir avec le championnat tchèque. Mais sur le match d’aujourd’hui, franchement, sur le terrain je n’ai pas senti une grosse équipe d’Aston Villa. Ce n’était pas un match plus difficile que contre le Sparta ou Mladá Boleslav. Je n’ai pas trop vu la différence. Après, c’est quand même clair qu’ils ont plus d’expérience. Ils n’ont pas été très bons dans l’entrejeu mais c’est là qu’ils ont été expérimentés : ils ont réussi à marquer, à fermer le jeu et à conserver le score. »

Entré en jeu à la mi-temps après avoir débuté la rencontre sur le banc des remplaçants à la surprise de la plupart des observateurs, le Franco-Tunisien Tijani Belaïd, qui a récemment joué avec la Tunisie contre la France au Stade de France, a contribué à la nette domination du Slavia en seconde période face à une équipe anglaise qui ne s’est alors plus attachée qu’à conserver son maigre avantage au score. Et même si la domination pragoise est finalement restée stérile, Tijani Belaïd a lui aussi démontré en l’espace de quarante-cinq minutes que ses excellentes prestations agrémentées de sept buts en treize journées de championnat ne devaient rien au hasard. Des performances auxquelles personne ne s’attendait vraiment pourtant, après une saison dernière, la première en République tchèque, difficile pour lui :

Mickaël Tavares,  photo: CTK
« L’année dernière, c’était un spécial, moi-même, je n’arrivais pas à comprendre. Mais un joueur doit se taire quand il est sur le banc. En fait, l’entraîneur me faisait jouer les gros matchs comme en Ligue des champions ou contre le Sparta, je faisais une passe décisive et puis le match suivant, je ne comprenais pas pourquoi j’étais sur le banc. Je ne rentrais pas et je me posais certaines questions. Mais j’ai aussi fait l’erreur en janvier de bouder et de montrer mon mécontentement. Ca m’a coûté une semaine en équipe réserve. Je pense que ça m’a servis et je n’ai plus refait la même erreur. Après, il m’a titularisé pour l’avant-dernier match, j’ai marqué et ça nous a permis de prendre la place de leader. C’est aussi ce qui fait que j’ai signé pour trois ans au Slavia à l’intersaison. Maintenant, la progression est bonne. Mis à part les deux premiers matchs que je n’ai pas joués parce que j’étais en équipe nationale, j’ai participé à tous les autres depuis. Mon objectif est d’avoir le plus de temps de jeu possible si je veux avoir pour objectif de quitter un jour le Slavia. »

Qu’est-ce qui a changé pour vous et pour Mickaël Tavares ? Cette saison, vous pesez tous les deux beaucoup plus sur le jeu du Slavia. Même les supporters tchèques le reconnaissent, sans ses deux Français, le Slavia, ce ne serait plus la même chose.

Mickaël Tavares,  photo: CTK
« On s’entend bien au milieu de terrain. Ca fait un an et demi qu’on se connaît et on est souvent ensemble. Je pense que cette bonne entente se retrouve sur le terrain. Il est là pour me couvrir et grâce à lui, je marque des buts. J’ai la chance de jouer avec un tel milieu de terrain, mais s’il part, ça risque d’être un peu plus difficile pour moi… »

Y a-t-il déjà des bruits sur son départ ?

« Non, non… (Il rigole) Je ne peux pas trop en dire… Mais bon, il a déjà été très bon la saison dernière et là, il recommence très bien comme tout le monde. Je ne pense pas que le Slavia ait les moyens de garder à vie les joueurs. C’est un club qui préfère vendre. C’est pourquoi je pense que Mickaël ne sera plus au Slavia la saison prochaine. »

Et si, comme l’espère Tijani Belaïd, un nouveau titre de champion vient s’ajouter au palmarès du Slavia Prague en fin de saison, il y aura alors effectivement fort à penser que les deux milieux de terrain français n’évolueront plus sur les terrains tchèques la saison prochaine.