Le Centre tchèque de Paris à l'heure de l'anniversaire de la révolution de velours

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Direction Paris et plus précisément la rue Bonaparte, où se trouve le Centre tchèque. Radio Prague a rencontré le directeur de ce centre culturel, Martin J. Bonhard, pour parler entre autres des célébrations organisées autour du vingtième anniversaire de la chute du régime communiste :

On a une exposition/happening le 17 novembre, avec des photos des événements autour du 17 novembre 1989, des affiches originales, des projections de films, une pièce de théâtre de Václav Havel, Audience. Donc c’est plutôt une soirée pour se rappeler ce qui s’est passé il y a 20 ans, pour ne pas oublier, pour être un peu nostalgique aussi … »

On a fait des choses très modernes comme un workshop de street art, un concert de hip-hop, un festival de films… Ça c’était plus pendant la première partie de l’année, en rapport avec la présidence européenne. La deuxième moitié, donc en ce moment, est entièrement consacrée à la révolution de velours. On prépare des débats, nous collaborons avec d’autres institutions et ambassades des pays concernés, Allemagne incluse, sur un grand colloque au Sénat début novembre sur le rôle de l’intellectuel après 1989.

Quel est votre public ici ?

« Notre public en général est plutôt français ou international. On ne vise pas spécialement le public tchèque, ce n’est pas notre vocation. Bien sûr il y a une communauté de Tchèques ici de toutes les vagues d’immigration et venus après 1989 qui font partie de notre public mais la majorité est française. C’est vrai que pour le 17 novembre nous nous attendons plutôt à des Tchèques. »

Est-ce que vous avez le sentiment que cet anniversaire et l’événement médiatique qu’il représente va attirer de nouvelles personnes vers le Centre tchèque ?

« Nous avons la chance d’être déjà un centre très connu avec un public assez stable. C’est vrai que je crois qu’avec cet anniversaire on va pouvoir voir de nouveaux visages au Centre tchèque. Le vingtième anniversaire est médiatisé un peu partout. On parle de la chute du mur, qui même si c’est un événement allemand est symbolique de tout ce qui s’est passé il y a 20 ans en Europe centrale et orientale donc je pense que oui, cela va avoir un effet. »

Le budget du ministère des Affaires étrangères, dont vous dépendez, est en baisse – Radio Prague est concernée aussi malheureusement et on dit que le Centre tchèque de Berlin doit se séparer d’une partie de son personnel. Comment ça se passe ici ?

« Nous avons de la chance, d’abord parce que nous avons ce grand bâtiment et il y a beaucoup de choses à régler et qu’il faut payer donc on n’a pas vraiment le choix. Et puis nous sommes dans une autre situation que le Centre tchèque de Berlin parce qu’ils avaient plus d’employés que nous. Nous avons déjà atteint le seuil minimal. On est cinq en contrat et il y a aussi des stagiaires et des étudiants qui nous aident pendant les événements. »

Après cet anniversaire de la révolution de la révolution de velours est-ce qu’il y a d’autres événements importants qui concernent le Centre tchèque ?

« Je dirais que cette année était la plus importante de la période pendant laquelle je vais être ici. Parce qu’il n’y aura pas de présidence européenne dans les prochaines années, pas du tout si le traité de Lisbonne est signé. L’anniversaire de la révolution de velours est vraiment quelque chose de spécial. Donc nous allons avoir une année un peu plus calme l’année prochaine. On essaie d’avoir une ligne dramaturgique annuelle et l’année prochaine on va essayer de travailler avec des thèmes autour des minorités qui vivent en République tchèque. »

On parlait de la présidence européenne de la République tchèque, la première de son histoire. On ne peut pas dire que politiquement ce fut un succès… Est-ce que culturellement – parce qu’il y a eu beaucoup de manifestations organisées pendant cette présidence – il en a été autrement ?

« Nous avons la chance de ne pas nous occuper de la politique… Donc on n’était pas forcément très concernés par ces événements. De notre côté au contraire ça a été un grand succès, parce que justement la culture a d’autres règles. Par exemple avec le concert de hip-hop qu’on a fait pendant la fête de la musique on a ouvert le Centre tchèque au large public et pu toucher un public qui n’était jamais venu. C’est un exemple, on pourrait dire la même chose du festival de cinéma que nous avons organisé avec le cinéma Entrepôt dans le XIVè arrondissement. Pour nous ça a été un succès. »

http://www.czechcentres.cz/paris/novinky.asp