Sommet de Bratislava : le projet européen est unique

Photo: ČTK

Au programme de cette revue de presse : retour d’abord sur le récent sommet européen de Bratislava ; un coup d’œil ensuite sur les conséquences du climat sec sur les récoltes en Tchéquie ; quelques mots aussi, au sujet d’un intéressant débat concernant l’interconnexion des pouvoirs. Et puis on évoquera trois autres sujets dans cette rubrique : le rapport des Tchèques à l’égard des testaments, la tenue bientôt à Prague d’une conférence « psychédélique » internationale et les projets en faveur des véhicules écologiques.

Photo: ČTK
Le récent sommet de Bratislava consacré à l’avenir de l’Union européenne après le « Brexit » a été plus réussi que ce qui était attendu. C’est en tout cas le point de vue défendu dans un texte publié dans la dernière édition de l’hebdomadaire Respekt, qui analyse les résultats des débats menés vendredi dernier dans la capitale slovaque par 27 dirigeants européens. Evoquant tout d’abord l’absence à cette rencontre du président du Parlement européen Martin Schulz, « une preuve de la volonté des chefs des Etats membres de renforcer leurs positions au détriment de Bruxelles », son auteur a noté :

« A retenir notamment le fait que tous les dirigeants ont tenu à souligner que le projet européen était unique et qu’ils allaient tout faire non seulement pour le sauvegarder mais aussi pour essayer d’expliquer à leurs électeurs en quoi consiste son importance. Lors de la conférence de presse finale, le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a fait par exemple des louanges surprenantes à l’adresse de l’Union européenne la présentant comme un projet qui a apporté à son pays la prospérité et la sécurité. On peut alors constater que le sommet a contribué à ce que l’avenir de l’Union, donc aussi notre propre avenir, devienne un sujet excitant non seulement pour les journalistes réunis à Bratislava, mais aussi pour la population européenne. »

L’auteur du texte estime qu’il y a lieu de s’en réjouir car l’indifférence des citoyens de l’Union européenne à son égard représente un élément particulièrement négatif.

Les retombées de la sécheresse sur la récolte

Foto: Štěpánka Budková
Cet été, la sécheresse a été moins marquante que l’année précédente. Toutefois, le temps sec a de nouveau eu un impact important sur la récolte en cours en Tchéquie. L’éditorial de vendredi dernier du quotidien Lidové noviny a apporté à ce sujet plus de précisions :

« Le temps sec a touché notamment les arbres fruitiers qui se trouvent dans les principales régions agricoles et qui souffrent d’une pénurie d’eau. Cela concerne en premier lieu les pommes qui représentent près de 80% de la totalité de la production fruitière locale. Certains légumes, dont en particulier les pommes de terre, qui supportent mal le manque d’eau, ont tendance à être plus vulnérables à toutes sortes d’infections. Le problème spécifique de la Tchéquie, c’est que, comparé à la plupart des Etats européens, elle dépend quasiment entièrement du niveau des précipitations, car la majorité de ses eaux s’écoulent vers les pays voisins. C’est pour cette raison qu’elle est exposée plus que les autres aux deux situations climatiques extrêmes - les inondations et la sécheresse. »

De l’avis de certains spécialistes, la sécheresse constitue la plus grande menace pour l’agriculture. Le journal rappelle que l’on a déjà fait pas mal de choses dans le cadre des mesures anti-inondation, mais qu’il reste encore beaucoup à faire pour affronter les conséquences de la sécheresse, sous forme de systèmes d’irrigation qui sont inexistants dans certaines localités. Il signale également que désormais, les agriculteurs tchèques peuvent s’assurer contre la sécheresse afin de toucher des compensations mais que, jusqu’à présent, rares sont ceux qui en ont profité.

Discuter du cumul des pouvoirs

Photo: Archives de Radio Prague
La transformation de la scène médiatique en rapport avec l’interconnexion des médias, des affaires et de la politique a été le sujet d’un débat qui a réuni ce mercredi les rédacteurs en chef de trois importants médias locaux et dont le site echo24.cz a retenu quelques points importants. Le média souligne d’abord que le cumul des pouvoirs politique, économique et médiatique constitue désormais un sujet brûlant ce dont a témoigné le grand intérêt qui a été porté par les professionnels et par le public à cette rencontre. Une question d’actualité compte tenu de la possession par le ministre des Finances, Andrej Babiš, de la société de médias Mafra qui possède deux quotidiens, une station de radio et une chaîne de télévision. Dénoncé comme inacceptable par deux des trois rédacteurs en chef présents, cette situation a été en revanche défendue par leur homologue du quotidien Mladá fronta Dnes, qui appartient au groupe Mafra, Jaroslav Plesl, lequel a estimé :

« Le rôle des médias est surestimé. L’interconnexion des affaires politiques, économiques et médiatiques est une chose courante. On ne le voit pas seulement chez nous, mais aussi ailleurs. C’est donc normal. Les médias n’ont pas le pouvoir qu’on a l’habitude de leur attribuer. »

Un point sur lequel les participants se sont tant bien que mal mis d’accord, c’est l’influence croissante, tant positive que négative, des réseaux sociaux, trois à quatre millions des Tchèques étant activement présents sur le Facebook. C’est aussi la question théorique de l’avenir des médias qui a fait l’objet d’un consensus, son évolution étant jugée comme imprévisible.

Un testament ?

Photo illustrative: spydermurp / freeimages
A l’occasion de la Journée internationale du testament, qui tombe le 13 septembre, le site d’informations Deník Referendum a informé de ce que ces derniers temps, les Tchèques commencent à s’habituer à faire des dons destinés à des organisations caritatives via leur testament. On voit aussi augmenter le nombre de personnes qui portent un regard positif sur les œuvres de charité. C’est ce que révèlent les résultats d’un sondage qui a été effectué par l’association qui s’intitule « Pour une bienfaisance plus facile » et au sujet desquels le journal a indiqué :

« Des moyens financiers, des objets, des terrains agricoles ou des maisons. La gamme de dons que les Tchèques lèguent aux fondations ou à des organisations civiques est large. De ce point de vue, l’année en cours se présente comme une période plus généreuse que jamais, ce qui témoigne clairement de la montée de cette tendance. »

Le journal remarque qu’en Tchéquie, la donation par testament représente une certaine nouveauté, contrairement à ce que l’on peut voir dans des pays comme le Royaume-Uni, le Canada ou l’Allemagne où la tradition dans ce domaine est riche et longue. En Tchéquie, il y d’ailleurs peu de gens, un quart de la population à peine, à vouloir écrire un quelconque testament. Le nombre de ceux qui ont effectivement réalisé cette opération est encore plus faible.

Prague accueille une conférence « psychédélique » internationale

Prague reprend sa place sur la carte des recherches modernes dans le domaine des drogues. C’est ce que signale l’hebdomadaire Respekt, déjà cité, en introduction d’un article qui informe de la tenue dans la capitale tchèque, en fin septembre et début octobre, d’une conférence « psychédélique » internationale. Son auteur a à ce sujet écrit :

« Le programme de la conférence qui se déroulera dans les espaces d’une ancienne station d’épuration des eaux, est extrêmement riche et on peut s’attendre à la participation à cet événement de tous ceux qui ont un important mot à dire dans le monde des psychotropes. Par ailleurs, ils viennent à Prague sans prétendre à une rémunération. A l’heure actuelle, les nouvelles études apportent des résultats relatifs au traitement de différents troubles psychiques si prometteurs que le regard de la société sur une partie des drogues longtemps illégales est en train de changer. »

Ainsi, soixante ans après les premiers essais de Stanislav Grof avec le LSD, Prague pourra de nouveaux redevenir l’une des métropoles mondiales de la recherche sur les drogues psychédéliques.

La Tchéquie à la recherche de véhicules « écologiques »

Photo: Kristýna Maková
A ce jour, l’Etat tchèque n’a pas fait en sorte d’encourager l’apparition sur les routes tchèques d’un plus grand nombre de voitures écologiques. C’est ce que constate un article publié dans le quotidien économique Hospodářké noviny, qui informe en même temps de certains nouveaux projets envisagés et appelés à modifier le marché local. Il indique notamment :

« Il y a d’abord un projet consistant à introduire des subventions destinées à l’achat de véhicules écologiques pour les organisations et les administrations de l’Etat, ainsi que pour les communautés locales. Un soutien doit aussi être apporté pour envoyer à la casse les vieilles voitures et on parle d’une taxe écologique sur les machines usées. La possibilité de délimiter les zones urbaines dans lesquelles les voitures anciennes n’auraient plus la permission d’entrer est aussi très discutée, une démarche qui s’inscrit dans la logique d’un environnement plus sain. »

L’article mentionne aussi la perspective de subventions en faveur des véhicules au gaz qui représentent aujourd’hui un pour cent de l’ensemble du marché national, ainsi qu’en faveur des véhicules hybrides et électriques.