Les Tchèques à la recherche de l'aventure

Les Tchèques aiment voyager. Quatorze ans après la chute du communisme dans leur pays, ils ne se lassent pas de la découverte des pays étrangers. Un plaisir dont ils avaient été presque entièrement privés pendant de longues décennies sous le précédent régime. Aujourd'hui, le tchèque est une langue que l'on peut couramment entendre, en été, sur les côtes de Croatie, d'Italie, d'Espagne.

Les Tchèques aiment voyager. Quatorze ans après la chute du communisme dans leur pays, ils ne se lassent pas de la découverte des pays étrangers. Un plaisir dont ils avaient été presque entièrement privés pendant de longues décennies sous le précédent régime. Aujourd'hui, le tchèque est une langue que l'on peut couramment entendre, en été, sur les côtes de Croatie, d'Italie, d'Espagne. En ce qui concerne les jeunes Tchèques, ils ont des goûts, bien sûr, nettement moins conventionnels et traditionnels. S'ils passent une grande partie de leurs vacances à l'étranger, c'est, soit pour y faire de petits boulots pour étudiants ou pour suivre des cours de langues, soit pour faire du tourisme plutôt bon marché dans des pays d'un exotisme certain... Mais il y a aussi pas mal de Tchèques, dont le coeur bat du côté de l'aventure. C'est le principal thème du dernier supplément du quotidien Lidove noviny.

« Les Tchèques qui sont aisés et qui ont le goût de l'aventure, souhaitent explorer pendant les vacances les rares endroits qui ne sont pas encore touchés par la civilisation »,écrit le journal. Il semble que le principal point d'attraction est représenté, aujourd'hui, par l'Antarctide. Plus d'une célébrité tchèque s'y est rendue, au cours des dernières années, pour subir ce que Jaroslav Pavlicek, chef de la station polaire tchèque, appelle « le test de survie ». Mme Dagmar Havlova, 52 ans, belle-soeur de l'ex-président tchèque, Vaclav Havel, a séjourné à trois reprises déjà, pendant plusieurs semaines, sur ce continent. Elle s'est confiée au journal :

« L'Antarctide est le seul endroit au monde qui soit encore demeuré propre. Là-bas, il n'y a pas grand-chose à voir, il est vrai. Mais on peut y plonger au fond de soi-même pour se voir tel qu'on est au moment de subir des épreuves. Ce n'est pas un endroit pour s'exhiber. Il y a la nature qui se présente comme un partenaire avec lequel il faut vivre en harmonie ».

« Le silence en Antarctide est plus profond que sur le désert egyptien. On a l'impression que le paysage est sorti d'une autre planète. Le bleu a des teints incroyables ». C'est par ces paroles que le prêtre Tomas Halik décrit ses émotions esthétiques de son séjour sur ce continent, il y a deux ans. Son expérience antarctique et les aventures qu'il avait à y vivre, notamment celle particulièrement dramatique dans les eaux déchaînées de l'océan, l'ont touché au point qu'il leur a consacré un chapitre de son dernier livre à succès.

Parmi les Tchèques connus qui ont visité l'Antarctide et subi le « test de survie », citons encore le guitariste Jaroslav Brabec. Comme les autres « touristes », il ne pouvait amener avec lui, à côté de la nourriture, que 10kg, voire 15 kg en hiver de bagages. L'un des mots d'ordre du chef de la station, Jaroslav Pavlicek, est le suivant : « Pas de déchets non recyclables ». Ce dernier s'en explique sur les pages de Lidove noviny :

« Je m'intéresse au fait de savoir comment l'homme peut survivre dans des conditions extrèmes. Je veux savoir ce qui se passe lorsqu'un avion s'écrase, lorsqu'un bateau fait naufrage ou en cas d'enlèvement. J'ai besoin de différents échantillons de la société. J'ai accueilli à ma station un peu de tout : des retraités ainsi qu'un enfant de sept ans. La seule condition est que, avant de se rendre en Antarctide, les intéressés suivent un entraînement de quatre jours en mer, sur un glacier, dans des eaux sauvages. Par la suite, ils peuvent passer en Antarctide trois semaines, les séjours de trois mois ne faisant pas exception.»

Ses expériences ont permis à Jaroslav Pavlicek de rédiger des manuels qui ont servi, par exemple, aux militaires tchèques au Koweît, au début des années quatre-vingt-dix.

Le tourisme en Antarctide est-il le bienvenu ? La réponse de Zdenek Venera du ministère de l'Environnement est claire : « Le tourisme est la plus importante source de pollution sur ce continent ». Il est d'ailleurs l'un des experts qui préparent la loi sur l'Antarctide, bientôt soumis au Parlement. En vertu de cette loi, chaque citoyen tchèque désirant visiter ce continent, avec un groupe touristique ou à titre individuel, pour une durée dépassant un mois, devra obtenir une autorisation du ministère et payer la somme de cinq mille couronnes. La loi stipule aussi les conditions du fonctionnement de la première station officielle de recherche tchèque, dont l'ouverture est prévue pour l'an 2005.

Les Français à la recherche de le mentalité tchèque

Les pays candidats d'adhésion à l'Union européenne sont aujourd'hui source de curiosité et d'intérêt pour leurs homologues de l'Europe occidentale auxquels ils vont bientôt se joindre, source peut-être aussi d'un certain exotisme. Radio Prague a pu recevoir, cette semaine, dans ses studios, Valérie Darmond de RFI, venue en Tchéquie pour un reportage.