Vaclav Klaus a gracié un détenu impliqué dans le décès d'une jeune fille

Vaclav Klaus a décidé de gracier Alexander Bosnay, photo: CTK

« Le président Vaclav Klaus a accordé une grâce au responsable d'un incendie ayant causé la mort d'une jeune fille de 17 ans » : tel est le titre de l'un des articles publiés dans la presse tchèque de mardi, qui s'interroge, aussi, sur les motifs des grâces présidentielles.

Vaclav Klaus a décidé de gracier Alexander Bosnay,  photo: CTK
Le président Vaclav Klaus a décidé de gracier un homme de 34 ans condamné à trois ans de prison pour avoir allumé un engin pyrotechnique dans une discothèque, entraînant ainsi l'incendie de celle-ci. Près de 150 personnes étaient alors présentes dans la salle. Une fille de 17 ans est morte, près de 70 personnes ont été blessées. Au moment de son acte, l'homme était sous l'emprise de l'alcool et de l'ecstasy. Le président l'a pourtant gracié, après qu'il ait purgé six mois de prison. Le fait que la famille de la victime ait appuyé la demande a été un motif très fort pour accorder la grâce, indique le Château de Prague par la voix de son porte-parole :

« Le président a pris en considération le fait que la demande de grâce a été soumise non seulement par les parents et les proches du condamné, mais aussi par les victimes elles-mêmes et la famille de la fille décédée. »

L'homme gracié a sincèrement regretté son acte. En outre, la responsabilité du drame incombe aussi aux trois copropriétaires de la discothèque condamnés à quatre ans de prison pour manquements graves à leurs obligations en matière de sécurité: les sorties de secours de la discothèque étaient en effet bloquées ou fermées.

Depuis son investiture, en 2003, Vaclav Klaus a accordé 161 grâces. Par rapport à son prédécesseur, qu'il avait souvent critiqué pour sa générosité - Vaclav Havel a accordé pas moins de 2000 grâces en douze ans, Vaclav Klaus a donc usé de son droit avec plus de parcimonie, les motifs de ces décision n'échappant cependant pas parfois à la polémique. Le président de l'Union des juges, Jaromir Jirsa, n'a pas voulu commenter la décision du président estimant qu'il s'agit un droit qui lui est donné par la Constitution et que le président n'est pas tenu de justifier ou d'expliquer les raisons de ses décisions. Il n'en reste pas moins, écrit le quotidien Pravo, que c'est la quatrième fois déjà que le président a accordé une grâce à un homme directement impliqué dans la mort d'une personne...