Vaclav Havel refait surface

Vaclav Havel, photo: CTK

Mardi dans la matinée : l'ancien président tchèque, Vaclav Havel, rencontre les journalistes de son choix au café Louvre.

« Chers amis, n'étant pas une personnalité constitutionnelle, je me suis permis d'inaugurer notre rencontre de cette manière pas du tout traditionnelle ».

Vaclav Havel,  photo: CTK
C'est ainsi que Vaclav Havel, un ancien dissident sous le régime communiste, qu'on a appelé « Monsieur le Président », pendant plus de treize années, après la chute du régime totalitaire, a commencé sa rencontre avec les journalistes, une année après la fin de sa présidence. A retenir un passage, à première vue personnel, mais qui concerne toute l'institution du président de la République tchèque : Vaclav Havel a déclaré que la Tchéquie ne savait pas encore comment se comporter à l'égard d'un ancien Président. Comme si le pays était étonné d'avoir une personnalité de ce genre. D'un autre côté, l'ancien Président, lui-même, ne sait quoi penser de sa situation et ne sait pas non plus comment y réagir. Vaclav Havel d'ajouter :

« Les gens me saluent très amicalement et me serrent la main mais, en même temps, ils regardent autour d'eux pour voir si on les observe. Ce sont des choses qui sont un peu amusantes, qui ne sont pas importantes mais, en même temps, sont pour moi significatives et que j'enregistre en tant qu'inspiration ».

Vaclav Havel,  photo: CTK
C'est ainsi que l'ancien président de la République tchèque, Vaclav Havel, a expliqué un certain retrait qu'il a affecté, depuis la fin de son mandat, le 2 février 2003. Cela ne veut pas dire, pour autant, qu'il ne s'intéresserait pas à ce qui ce passe dans le pays qu'il a brillament représenté pendant de longues années :

« Je ne renonce pas aux activités politiques, mais je ne veux pas m'ingérer dans les manigances politiques quotidiennes. Je suis pourtant prêt à donner mon opinion sur des questions fondamentales ».

Pendant les trois heures de sa rencontre avec les journalistes, il a exprimé son opinion sur l'actuelle réforme des finances publiques mise en oeuvre par la coalition gouvernementale, en déclarant qu'il était d'accord avec la critique de ceux qui haussent ou baissent les tarifs fiscaux selon les pressions qu'ils subissent. En politique étrangère, à propos de l'Irak, bien que Vaclav Havel ait approuvé l'opération Liberté pour l'Irak, il lui semble que la date aurait pu être mieux choisie, avec des arguments plus véridiques. A la fin, Vaclav Havel, bien qu'à contre-coeur, s'est exprimé sur ses relations avec son successeur, l'actuel président, Vaclav Klaus : « Il a craché sur toute ma vie ». Une allusion à une interview publiée en novembre 2002 par le quotidien de gauche, Pravo. Vaclav Klaus déclarait que ce qu'il faisait, il le faisait pour son pays, alors que pendant les treize années de la présidence de Vaclav Havel, il avait eu l'impression que celui-ci le faisait pour lui-même... Une offense injuste pour Vaclav Havel, mais cela ne l'empêche pas de dormir. Serein, il a terminé sa rencontre avec les journalistes comme il l'avait commencée, par un peu d'harmonica.