Vaclav Havel rédacteur en chef d'un jour

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A la veille de son 71e anniversaire, l'ancien président tchèque Vaclav Havel était le rédacteur en chef de l'édition de jeudi du quotidien Hospodarske noviny. Une édition très spéciale donc, dans laquelle il donne son point de vue sur des questions nationales et internationales, et laisse la parole à plusieurs de ses amis.

Les lecteurs de ce quotidien économique ont eu la surprise jeudi matin de découvrir en première page la reproduction en couleur d'un tableau du peintre préféré de Vaclav Havel, Ales Lamr. En couleur également, la signature de Vaclav Havel et son symbole, le petit coeur, sous son éditorial. Un éditorial intitulé « La responsabilité comme destin », dans lequel il parle de la responsabilité comme de « l'une des qualités humaines les plus intéressantes et les plus mystérieuses ».

Vaclav Havel à la rédaction du journal Hospodarske noviny,  photo: CTK
L'ancien dissident était en début de semaine à Moscou, il a choisi de mettre en une la Russie, un pays qui selon lui « ne sait pas où il commence et où il s'arrête ». A Moscou, il avait rencontré des membres de l'opposition russe ; il a interviewé personnellement deux d'entre eux, Gregory Javlinsky et Garry Kasparov, et a tenu à publier un texte de la présidente du Comité Helsinki à Moscou, Ludmila Alexeeva. Elle sera d'ailleurs l'invitée du Forum 2000, le rendez-vous annuel de Vaclav Havel avec des personnalités mondiales à Prague, qui commencera dimanche soir.

Bon nombre des invités du Forum 2000 sont d'ailleurs interviewés dans le quotidien, dont Madeleine Albright, son ami polonais Adam Michnik, ou encore la journaliste de CNN Christiane Amanpour. On écoute le rédacteur en chef de Hospodarske noviny, Petr Simunek, qui a cédé sa place pour un jour à l'ex-président et s'est défendu de l'avoir fait uniquement dans le but de voir les ventes augmenter :

Vaclav Havel et Petr Simunek,  photo: CTK
« Ce n'est pas seulement un outil marketing. Nous avons demandé à Vaclav Havel et à Vaclav Klaus de le faire parce que ces deux personnalités influencent l'opinion dans la société tchèque. Nous voulons qu'ils se présentent dans un rôle nouveau, en tant que rédacteur en chef, et le journal de Vaclav Havel est surprenant. Ce n'est pas seulement un outil marketing, c'est aussi un moyen de présenter les idées de Vaclav Havel. »

Et dans le quotidien, une question a été posée à plusieurs personnalités tchèques, en référence à la devise de Vaclav Havel : « la vérité et l'amour ont-elles triomphé sur le mensonge et la haine ? » Si les réponses des politiciens sont un peu « bateau », le rabbin Karol Sidon a tout simplement répondu « Non ».