Une vraie réunion de famille au Centre tchèque de Paris

Un mardi soir plein de souvenirs, de la poésie, avec des textes surréalistes et bien sûr leurs auteurs, dans le cadre du Centre culturel tchèque au XVIIIe, rue Bonaparte à Paris. En somme, une belle surprise et, surtout, une rencontre entre amis. Une fête littéraire vraiment très intimiste.

« Cette fois-ci, on peut le dire : la Saison tchèque a vraiment démarré d’une manière très différente des autres années, grâce aux accusations venant de Prague qui visent le célèbre écrivain français d’origine tchèque, Milan Kundera, 79 ans, sur son passé, pendant la période stalinienne et là, il faut le souligner, la plupart des médias français dits sérieux, que ça soit les stations de radio, de télévision, ou la presse écrite, lui proposent leurs pages pour le défendre, plutôt que de l’accabler. Heureusement, il y a aussi les autres traditions. Les critiques spécialisées font un triomphe aux deux représentations de l’Opéra de Paris où il est difficile de trouver des places. On joue à guichets fermés la Fiancée vendue de Bedřich Smetana et la Petite Renarde rusée de Leoš Janáček, lui aussi, comme Milan Kundera, natif de Moravie. Mais revenons à notre fête du mardi soir qui réunissait les trois poètes d’inspiration surréaliste, Prokop Voskovec, Petr Král et Stanislav Dvorský, avec leurs lecteurs et surtout leurs amis, présentés par l’organisateur de cet événement, Jean-Gaspard Páleníček qui a en plus assuré la lecture des textes de Voskovec et Dvorský, tandis que Petr Král est resté parfaitement bilingue. C’est aussi Jean-Gaspard Páleníček qui les a présentés au public. Tous les trois, nés pendant la Seconde Guerre mondiale, enfants pendant la période stalinienne, actifs dans les milieux surréalistes tchèques dans les années 1960, séparés par l’écrasement du Printemps de Prague de 1968, ils étaient donc mardi soir à nouveau réunis sans avoir besoin de se justifier. Tout simplement, c’était une vraie réunion de famille. »